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3.10 - Borrowed Time
LA réussite de la saison
Sursis
jeudi 22 avril 2004, par
Dans le seul épisode remarquable de la troisième saison (du moins dans le sens positif du terme, les épisodes remarquablement nuls étant légion...) Frank doit affronter une menace qui se porte cette fois directement sur sa fille, et personnifiée par une figure ambiguë mais angélique.
Frank (et Emma, parce qu’un épisode de la troisième saison ne sauraient être parfait) enquête(nt) lorsque des victimes affichent tous les symptômes de la noyade, alors même qu’ils sont morts sur la terre ferme. Au même moment, Jordan commence à montrer des signes de santé chancelante, et Frank comprend que sa fille est liée à ces victimes.
En effet, comme eux, elle a frôlé la mort (c’était dans son cas lors qu’une attaque de méningite dans le Pilote) et vivrait depuis sur du temps ’’emprunté’’ qu’on vient lui réclamer. Celui à qui cette sombre tâche échoue, c’est la figure toujours très ambiguë de l’ange Samiel, que l’on avait déjà apperçu, sous les traits d’un autre acteur, dans l’épisode Les Principes de la Domination de la première saison.
[Quoi que je suis probablement en train de donner à la saison 3 plus de crédit qu’elle n’en mérite, dans la mesure où elle ne fait aucun effort véritable pour relier les deux personnages, au delà de leur nom — d’ailleurs plutôt orthographié Sammael dans la saison 1et de leur look commun. Mais comme je ne suis pas connu pour donner beaucoup de crédit à cette saison, laissez-moi au moins leur donner celui-là.]
Le personnage est toujours aussi fascinant : à la fois sombre (après tout, il met des gens à mort) mais transpirant néanmoins la bonté et la compassion par son apparence (moins, toutefois, que l’acteur de la première saison, Rodney Eastman) et son comportement.
L’un des très rares épisode de cette saison à posséder une thématique riche — et à s’inscrire en continuitié avec les saisons précédentes, puisqu’aussi bien la méningite de Jordan, le sacrifice de Catherine pour sa fille et donc le personnage de Samiel y sont évoqués — il a aussi l’avantage de bénéficier d’une construction solide. Même si, par ailleurs, elle est un peu facile à anticiper.
Si Chip Johannessen a d’ores et déjà montré sa faiblesse de producteur, il démontre donc à nouveau qu’il est au moins un scénariste capable, comme il a pu le faire par le passé. Mais les faiblesses de Johannessen producteur ne sont jamais loin. Ainsi, le travail d’un showrunner est d’utiliser avec intelligence son budget sur l’ensemble de la saison, sachant se séparer des dépenses inutiles afin de pouvoir tourner les images auquel il tient vraiment. Rien cela cette saison. Tout est géré épisode par épisode. A l’arrache.
C’est le moins qu’on puisse dire de ces plans d’accident de train, façon fabriqué avec un train de légo et une lampe de poche. La force du ridicule est telle qu’elle nous projette presque en dehors de cet épisode.
Intriguant, riche et intelligent. Il n’y a pas beaucoup d’épisode de cette saison à qui ont pourra associer ensemble ces trois qualificatifs
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires