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1.24 - Desert Crossing

On a perdu la 7ième Compagnie

La traversée du Désert

jeudi 6 mai 2004, par Buckaro

L’Enterprise vient en aide à un vaisseau alien en difficulté. Reconnaissant, son occupant, Zobral, invite Archer sur sa planète désertique pour un dîner.

Buckaroo Parental Advisory : Explicit B&B Bullshit
Interdit aux plus de 3 ans.
Ecrit par André Bormanis
Hist : André Bormanis & B&B (Dr Denfer & Mini Moi )



Je la tiens là, ma preuve ! Elle est ici sous vos yeux et s’appelle Desert Crossing !
Cette preuve comme quoi j’affirme haut et fort que B&B n’ont jamais compris et aimé ce que Star Trek représente, ni les valeurs progressistes qu’une telle oevre peut véhiculer !

On passera les diverses imbécillités et les vacuités d’un tel script (le Baywatch style !) pour passer directement au fond méprisant et la morale abject qui en découle à l’issue de la chose.

L’épisode prend donc pour conséquences les évènements liés à Détained, rappelez vous cet épisode où Archer, au détriment des règles les plus élémentaires de la diplomatie et de la crédibilité scénaristique, libérait à lui tout seul, un camp de prisonniers Sulibans, au risque d’entrer en conflit avec une race dont il ne connaît ni la force, ni les aboutissants.

Desert Crossing embraye direct sur une telle aberration en y répondant comme de coutume de la manière la plus simple qui soit. Et c’est là que le bas blesse, on le fait par le biais d’une allégorie réductrice et réactionnaire post 9/11 complètement à coté de la plaque !
On suit ici les pérégrinations d’Archer & Tucker emportés malgré eux dans un conflit (arabisant !) qui n’est pas le leur. Le parallèle avec la situation américaine au proche orient est flagrante, en plus d’être moralement douteuse.
On échappera pas non plus aux clichés réducteurs sur les gens du désert (Arabe donc, naïf, mais surtout très sournois). En gros leur balades dans le désert, n’aura servit qu’à leur faire prendre conscience que d’aider les gens sans réfléchir ça vous fout dans la merde, plus qu’autre chose !
Une moralité conservatrice et égoïste, à mille lieux de l’altruisme réfléchie et d’ouverture d’esprit sur le monde qui est l’essence de la philosophie Trek !

B&B ont complètement raté le coche, parce que justement ils n’y comprennent rien à ça.
Alors pour le reste, rien ne vient rehausser cette daube. Ni cette brève partie de Geskana, ni le talentueux Clancy Brown, dont le personnage de Zobral ne sert qu’à ouvrir et fermer l’histoire (rien entre les deux, puisqu’on le voit plus au milieu de l’histoire). Et si on plus on nous sert de pleines louches de Tuckeries...
Passons, direction les Anomalies Brago-Bermanienne !


L’anomalie Spatio-temporelle :

Dans les séries du 24 ème siècle, il y a des planètes qui sont protégées par un champ de force, ou autres trucs dans le genre réputés infranchissables, mais qui a tout de même comme par hasard une petite faille qui permet aux héros de trouver une solution aux problèmes. C’est là, l’une des cordes scénaristiques les plus utilisée dans Star Trek. Elles sont plus au moins voyante selon l’âge ou la qualité d’un scénario. Mais néanmoins cette astuce n’a plus la force d’antan, puisque l’on connaît sur le bout des doigts ce tour de passe-passe.
Réutiliser en abondance ce « tour de magie » dans une cinquième série Trek prouve dans un premier temps que le staff d’écritures ne cherche pas à se renouveler ou dans le pire des cas qu’ils se moquent royalement de nous.


L’anomalie Brago-Bermanienne :

Spéciale Tucker : car un jour il sauvera tout les gens de Mé-ga-raaaaaa !!


- Tucker est assoiffé dans le désert et lui tout ce qu’il désire c’est manger une bonne grosse glace, qui en tant que sucrerie, ne lui soulagerait pas la soif, mais bien au contraire contribuerait à l’assoiffer encore plus ! Et dire qu’il certifie dans cet épisode avoir fait un stage de survie !


- Tucker déshydraté agonise. Pour le tenir éveillé Archer lui parle de leur amitié ? De petits secrets qui permettraient de ressortir un trait de caractère de tel ou tel autre des personnages ? Non voyons B&B, vous le savez, ne cherchent pas à construire des personnages. Non ! Archer lui parle d’ingénierie, vu que Tucker est un ingénieur ! (B&B ne chercheront pas plus loin que ça !). Le brave Tuck se met alors à divaguer et sort de la conversation...pour parler de lui ? De sa peur de mourir ? Non il énumère tout bêtement ce qu’il aimerait bien bouffer en ce moment. Décidément on s’en sortira jamais avec la bouffe !


- Tucker est gros beauf ignorant, un brin xénophobe. On le savait. Mais vu que chez lui cerveau & estomac marchent en symbiose parfaite, le fait d’être invité chez les bédouins à dîner signifie qu’on lui servira obligatoirement du serpent. Comme clichés bien con on s’en passerait. Moi je vais me relire Frank Herbert et son cycle de Dune, pour me purifier l’esprit.


Desert Crossing sent la merde réactionnaire post 9/11 à plein nez ! Une infamie (une de plus !) jeté à la face de l’univers humaniste et progressiste crée par Gene Roddenberry ouvert sur le monde qui l’entourait et qui ne s’est jamais empêcher de remettre en causes les idées reçues de son époque, tout le contraire des B&B !