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Le Dico de la LTE - Chapitre 14

A la dérive

mercredi 5 mai 2004, par Jarod

Le compte à rebours a commencé. Bientôt il sera temps de tirer le rideau et de refermer ce dictionnaire qui depuis le mois de novembre édifie ses lecteurs. C’est le coeur lourd que je vous livrerais le dernier chapitre, mais en attendant ne nous laissons pas aller à l’émotion facile, et anticipé, gardons le cap pour traiter les spin off.

La définition

Spin-off : Série dérivée, dont un ou plusieurs personnages sont issue d’une autre série, ou dont le concept est repris d’une autre série.

Je ne vais plus vous saouler longtemps

Après avoir vainement tenté dans le dernier chapitre d’étaler le peu de culture que je possédais, et mettre fait remettre à ma place par Mad_Disquandreviendrastu_Dog, je ne vais pas utiliser d’exemples tirées de la littérature pour trouver des exemples autres que seriesque. Je vais me tourner une fois de plus vers les comics. Sans parler des différentes séries de comics reprenant un même personnages mais le traitant de façon différente selon les auteurs ou l’époque, il existe au sein des univers de super héros des séries spin off. Superman est le meilleur exemple puisqu’il y eu Superboy ainsi que Supergirl.
Dans le domaine du cinéma également issue de l’univers des comics nous veront arrivé un spin off de Batman avec le film Catwoman. Et l’on parle de plus un plus d’un film mettant en scène Jinx, la James Bond Girl de Die Another Day.

Il y a spin off et spin off

Dans le monde des séries dérives il est possible de créer trois grandes catégories différentes que nous allons voir maintenant.

Les spin off de personnages
Il s’agit d’un personnage quittant la série dans laquelle il fut créer pour se voir attribuer sa propre série.
Dans les années 70’ une série fut une mine pour ce type de spin off : Happy Days. La série culte de nos Friends qui révéla Ron Howards, et qui fit de Fonzie une icône populaire donna lieu à trois spin off dont aucun ne marqua les mémoires des téléspectateurs français et pour cause elles ne furent jamais diffusée sous nos latitudes.
La première Laverney et Shirley met en scène des personnages qui furent introduit dans Happy Days comme des amies de Fonzie. Les personnages plurent tant qu’une série fut produite entre 1976 et 1983. Le deuxième spin off est <i<Mindy & Mork. Mork est un personnage apparu dans un épisode de Happy Days qui à la particularité d’être un extraterrestre... Joué par Robin Williams ce qui explique sans doute pourquoi il marqua les téléspectateurs au point d’avoir droit à son propre show entre 1978 et 1982. Enfin le troisième spin off est Joanie loves Chachie. Elle met en scène la soeur de Ritchie et son amoureux Chachi, le protégé de Fonzie, dans leur vie commune à Chicago. Elle ne dura qu’une saison entre 1982 et 1983.
Hill Street Blues, la grande série policière du début des années 80 (comme j’ai pu le dire très souvent) eu droit à un spin off. C’est le personnage du lieutenant Buntz (interprété par Dennis Frantz) qui porta sur ses épaules la nouvelle série de Steven Bochco après l’arrêt de Hill Street Blues. Il n’eut pas à la porte très longtemps puisqu’elle ne connu qu’une seule saison entre 1987 et 1988.
Le plus célèbre soap des années 80 servi de base de lancement à un spin off : Cote Ouest. C’est parce qu’on leur avait refuse leur premier projet que Michael Fillerman et David Jacobs proposèrent à CBS Dallas. Ce premier projet était Cote Ouest qu’ils purent mettre à l’antenne après le succès monumental et international de Dallas.
Après n’avoir été qu’une silhouette dans la première saison, être passé de rôle de petit ami de Buffy à grand méchant de la saison 2, puis être revenu des enfers dans la saison 3, Angel eu droit à sa propre série en quittant Sunnydale pour Los Angeles. Série plus sombre, et un peu plus mature que Buffy, elle vivra 5 saisons avant de s’éteindre il y a peu de temps. Et je ne vous dirais pas comment.

Les spin off de popularité.
Je n’ai pas trouvé d’autre mots pour qualifier ce genre de spin off. Dans ce cas il ne s’agit pas de faire une série autour d’un personnage préexistant dans une autre série, mais de s’appuyer sur une série populaire pour en lancer une autre qui reprend quelques éléments, voire dans le meilleur des cas un concept.
Après avoir réussi à imposer un teen soap avec Beverly Hills, les producteurs décidèrent de lancer un nouveau soap post-teen. Grâce leur soit rendu il venait d’inventer le plus déjanté, le plus branque, le plus jouissif des soap Melrose Place qui nous proposa ses histoires folles entre 1992 et 1999 (et que personne ne vienne dire que j’ai des goûts de chiottes). Ne voulant pas s’arrêter sur cette lancée il s’appuyèrent sur Melrose pour mettre à l’antenne un soap glamour Model, Inc. Cette fois ci le succès ne fut pas au rendez-vous et cette chaîne de spin off s’arrêta là.
Donald Bellisario non content d’avoir un succès fort confortable avec sa série militaro-patriotico-porpagandiste JAG décida de surfer sur ce succès et sur celui de CSI pour mettre en chantier et à l’antenne une nouvelle série évoluant dans le monde de la Navy : Navy NCIS. Un cross over pilote présenta ces enquêteurs high tech dont l’équipe est mené par Mark Harmon, le Dr McNeil de Chicago Hope.

Les franchises.
Quand une série marche il est tentant de s’appuyer sur ce succès pour en lancer d’autres. Quand on dépasse un certains nombres de titres on rentre dans la domaine de la franchise.
Star Trek à l’origine fut loin d’être un succès. Au bout de trois saisons on aurait pu croire que cette série de SF finirait paisiblement sa vie sur le réseaux de syndication. C’était sans compter sur les fans qui en firent une vraie série culte, au point qu’il fut envisager à la fin des années 70 de lancer une nouvelle série avec l’équipage original Star Trek : Phase 2. Mais Star Wars ayant déboulé sur les écrans entre temps le projet télévisuel se transforma en projet cinéma. Ce n’était que partie. Dans les années 80 alors que l’équipage original continuait ses aventures sur grand écrans, un nouvel Enterprise et un nouvel équipage s’installa sur les petits écrans. Star Trek : The Next Generation dura 7 saisons entre 1987 et 1994 dont le succès permit de mettre en route une seconde série : ST:DS9. Plus sombre, plus guerrière, poussant les idéaux de Roddenberry jusqu’à leurs limites, cette série qui pour certains fans (dont je suis) est la meilleure de l’univers Trek, ne sera pas la dernière puisque une troisième fut mise en orbite en 1995. ST : Voyager. Évoluant à l’autre bout de la galaxie, elle retrouve l’esprit d’exploration qui animait la série originale. Elle durera comme ses deux grandes soeurs 7 saisons avant de s’éclipser des écrans en 2001. Tout aurait pu s’arrêter là (et même aurait du) mais on ne lâche pas une franchise aussi lucrative. Enterprise (qui deviendra à partir de sa troisième saison Star Trek : Enterprise) devint le cauchemar de nombreux fans de l’univers crée il y a pratiquement 40 ans par le génial Gene Roddenberry.

Après avoir eu des difficultés à imposer son concept (de la même façon que Roddenberry avec Star Trek) Dick Wolf devint le patron d’une nouvelle franchise à succès.
Law & Order forte de ses 14 saison règne sinon par l’audience mais au moins par la réputation sur les drama aux USA. Reposant sur un concept en béton (dont j’ai déjà parlé dans d’autres chroniques) elle semble partie pour durer éternellement.
Law & Order : SVU première série dérivée s’éloigne du concept de la série mère. La partie judiciaire n’y occupe pas une place aussi importante, du moins dans les premières saison, et ce sont les enquêtes qui occupent le plus de place. Plus dure que L&O par son sujet de base, les crimes sexuels, elle n’en explore pas moins, comme son aînée, les dessous de la société américaine.
Law & Order : CI est pour l’instant la dernière née de la franchise (prochainement devrait arriver un troisième spin off L&O : Trial by jury) s’éloigne encore plus du concept initial. Ici la partie judiciaire est anecdotique et c’est sur un seul personnage que ce concentre l’attention. La promesse de suivre les actions du criminel n’est pas respectée, et la personnalité de Robert Goren phagocyte le reste de la distribution.
Succès surprise au point de dépasser en audience ER que l’on croyait indétronable, CSI s’impose comme une série incontournable. L’angle choisi par la série de suivre les enquêtes policières par le biais des policiers scientifiques change un peu dans un monde assez balise des séries policières. Comment quand on cartonne à ce point en audience ne pas exploiter la recette en la déclinant. Parce que c’est bien ce qu’il s’agit dans le cas du spin off de CSI, CSI:Miami. On prend le même principe et on change juste de localisation. Au moins que l’on apprécie ou pas les déclinaison de L&O on change un peu le concept. CSI est plaisant par sa nouveauté et par ses personnages avec en tête William Petersen, CSI:Miami est déplaisant par le manque d’originalité et par au ses personnages avec en tête David Caruso. Mais comme ça marche un troisième CSI va débarquer prochainement et s’installera à New York avec Gary Sinise. Si la logique est poussée à bout il pourrait y avoir 50 déclinaisons de CSI, une par état.