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Le Dico de la LTE - Chapitre 12
Désolé !
jeudi 1er avril 2004, par
Depuis que j’ai commencé la rédaction de ce dictionnaire, pourtant d’une grande qualité, de nombreuses voix ce sont élevés pour me faire des reproches. Ainsi il m’est fait la critique de vouloir faire de l’humour à deux balles comme dans ce chapeau :
“En matière de chapeau (ce petit paragraphe introductif que vous êtes en train de lire) toute la difficulté réside dans le fait de bien savoir doser les ingrédients (comme dans une bonne recette, par exemple le homard thermidor il vous faut un bon homard bien frais, et puis... pardon je m’égare). Il faut une touche de légèreté et d’humour afin de capter l’attention du public...”
Certes ce n’est pas du grand Desproges mais je n’ai jamais voulu l’égaler( d’ailleurs qui le peut). On me ressort également cette blague vaseuse dont il est vrai je ne suis pas très fier :
“La définition
Pilote : Extraterrestre doté de plusieurs bras qui vit en symbiose avec Moya et... pardon je m’égare, revenons à notre vrai sujet
La vraie définition
Pilote : n/m - Premier épisode d’une série. Souvent tourné pour convaincre les patrons des chaînes de lancer la production. Les pilotes peuvent être d’une durée diffèrent de la suite de la série (90’ contre 45’), avoir une distribution légèrement différente.”
Et alors répondrais je, je fais ce que je peux, et même ce que je veux, je suis le seul maître à bord, après Dieu, de cette chronique. Et puis :
“Quel meilleur moyen pour oublier un instant cette vallée de larmes où pauvres humains nous nous traînons lamentablement en attendant l’inéluctable conclusion de notre pitoyable existence que de rire un peu en attendant la mort.”
On a également critiquer mon manque d’inspiration qui m’a conduit dernièrement à utiliser le même procédé par deux fois. Tout d’abord avec ceci
“Mon cher Jarod,
J’ai lu avec beaucoup de plaisir chacun des chapitres de ce dico depuis le début. C’est vraiment très bien écrit et très instructif. Je me demande simplement si vous allez aborder un genre qui honore un corps de métier glorieux et trop souvent décrié : la série policière.
Merci et encore bravo pour votre travail.
Nicolas S., Place Beauveau, Paris”
Je revenais à la charge 15 jours après avec cela
“Cher Jarod,
Comme mon collègue et néanmoins a..., désolé j’arrive pas à l’écrire, enfin passons, revenons au sujet de ce courrier, je suis un fidèle lecteur de vos chroniques. Je me félicite d’ailleurs de vous savoir bordelais, venant ainsi ajouter un écrivain de talent à la déjà longue liste que compte notre belle ville : Montaigne, Montesquieu, Mauriac, Sollers, euh non pas Sollers. Enfin tout ça pour dire que ayant eu quelques problèmes avec la justice dernièrement j’aimerais savoir si ce thème est abordé dans les séries télé, histoire que je me documente un peu.
Amicalement,
Alain J, Palais Rohan, Bordeaux”
Tout le monde à des passages à vide. D’ailleurs je le reconnais volontiers :
A force de me disperser dans toutes les directions dans la LTE (critiques d’épisodes de X Files, >One Shot sur Profit et bien sur ce dico) je suis sec, vide, sans la moindre inspiration pour ce chapeau. Je sais c’est dur mais il va falloir vous y faire, cette fois ci point d’envolée lyrique, d’humour ravageur, ma prose est en panne. En plus il me faut parler d’un genre que je connais si mal, le soap opéra.
Bon mais alors disent d’autres voix, pourquoi as tu cru bon de taper si souvent sur Charmed ? Je pourrais répondre que je ne suis pas le seul à l’avoir fait et que vous pourriez emmerder aussi Feyrtys et Lordofnoyse qui ne se sont pas gênés pour faire 3 chroniques sur le sujet alors que je n’ai jamais fait qu’écrire :
“Ainsi une série comme Charmed (bon je sais on s’en prend tout le temps aux mêmes, mais je répondrais que ce n’est pas nous qui avons commencé, et puis ce n’est pas par pure méchanceté que je m’attaque à cette série, en fait si) dont la totalité des épisodes reposent sur le même schéma que l’on peut résumer ainsi : un démon débarque en ville, les soeurs Halliwell sont menacées (et mal habillés), elles cherchent dans le livre des Ombres un moyen de le vaincre, trouvent une formule, et grâce au “Pouvoir des Trois” tuent le vilain, tout est bien qui finit bien. Ce n’est pas tant la répétition ad libitum de ce schéma qui en fait une mauvaise série (sinon tous les formula show seraient des bouses intergalactique, et nous allons voir que c’est loin d’être le cas) mais la fait que les scénaristes dans un manque total d’imagination, ou d’ambition, ne savent pas explorer au sein de ce canevas d’autres voie, n’osent pas s’écarter de ce qui marche, et surtout n’offrent en fin de compte au spectateur qu’une série formatée à l’extrème.”
Je ne vois pas ce que ça à de si terrible, et en plus c’est vrai donc...
Il m’est aussi fait la réflexion que je tente de dissimuler l’inconsistance des séries en les plaçant à chaque fois sous le haut patronage de la littérature et du cinéma, et ce dès le début de ces chroniques :
“En remontant très loin dans l’histoire, la paternité du cliffhanger peut être accordé à la plus grande conteuse de tous les temps : Shérérazade. Tout le monde connaît son histoire. Pour sauver sa vie elle racontait à son sultan des contes chaque nuit mais n’en donnait jamais la fin au matin, obligeant le sultan à la gracier pour connaître la suite le lendemain.
Les romans feuilletons du XIX° publiés dans les quotidiens usaient du même procédé, et les auteurs (Dumas ou Sue pour les plus représentatif du genre) terminaient leur chapitres en laissant l’action en suspens. Certes cette filiation littéraire est prestigieuse mais il faut chercher l’origine du cliffhanger sur un autre type d’écran, plus large que celui de la télé.”
Voire de me la jouer intello :
<i<“Dans notre entreprise d’exploration du vocabulaire sériesque (et du vocabulaire tout court, puisque je me permet d’apprendre à ceux qui l’ignorait que chrestomathie n’est autre qu’un synonyme d’anthologie, vous ne serez pas venu pour rien)”
“N’oublions pas la génétique. Le cross-over se déroule durant la méiose, ou gametogénese, ou cours de laquelle les chromosomes se mêlent et échangent des petit bout d’ADN, ou allèles. Il n’y a aucun rapport avec les séries, c’est juste pour étaler ma science à la manière d’un John Doe de pacotille.”
Je plaide coupable, et je l’ai d’ailleurs revendique dés les premières lignes de cette chronique :
“Cette chronique ne sera pas une simple compilation de définitions, mais en s’appuyant sur les mots présentés tentera d’offrir une vision plus large (historique, thématique, comparative...) des séries.
Et cela sans augmentation du prix des consommations.”
Et puis je ne suis pas le seul :
“ Puisque Jarod vous enseigne que les cliffhanghers, les pilotes et autres termes sont dérivés de la littérature, et que la série est l’héritière d’une certaine forme de littérature, pourquoi ne pas parler des livres, BD, films, et autres art permettant le suspense et la continuité avec le vocabulaire des séries ? Car l’étude de l’art de la suite ne date pas d’hier et peu se prolonger sur de nombreux supports.”
Alors quand l’exemple vient d’en haut pourquoi je me gênerais.
Qui d’autres viendra maintenant me critiquer ? Quoi, je serais monomaniaque, et pourquoi donc ?
“Le Dr Welby guérissait ses patients au cours des 50 minutes qui lui étaient accordées, Kojak résolvait ses enquêtes dans le même laps de temps. Les médecins de St ElseWhere et les flics de Hill Street Blues doivent être moins performant que leurs aînées cathodiques puisque dans ces séries il n’est pas rare d’entendre parler d’un patient sur plusieurs épisodes, de sa maladie, et des répercussions qu’elle a eu sur les médecins, il faut plusieurs épisodes pour les policiers avant d’arriver à boucler une affaire, et il arrivera même qu’elle ne le soit jamais.
Toute l’équipe d’un commissariat de quartier au combien difficile doit gérer la délinquance petite et grande, plus souvent petite et sordide, et contrairement à leurs ainés ils ont du mal à en venir à bout. Nous sommes dans Hill Street Blues, prototype des séries policières modernes.”
“Ils sont plusieurs médecins, jeunes ou vieux, étudiant ou confirmés, à faire face aux patients dans un hôpital où rien de fonctionne correctement et où l’argent manque cruellement. Entre leurs mains les patients souffrent et meurent, ils n’ont pas toutes les réponses, et surtout pas celles à leurs questions. Nous sommes à St ElseWhere, prototype des séries médicales modernes.
Ces deux séries, et je suis conscient de l’avoir déjà dit par ailleurs, ont par bien des aspect ouvert la voie à de nombreuses séries qui s’imposeront sur les écrans au cours des années 90’.”
Bon d’accord je cites souvent les mêmes grands anciens, mais ce n’est pas de ma faute si ce sont deux belles et bonnes séries.
Bon c’est pas tout ça mais j’ai une définition à vous donner
<u<La Définition :
Clip-Show : n/m - Cauchemar de l’amateur de série. Episode constitué d’image extraites d’autres épisodes. Cela peut être lié à un manque d’argent pour réalisé un vrai épisode, d’économie en vue de réalisé un épisode exceptionnel, une grève des scénaristes, un manque d’imagination de la production. En tout état de cause le résultat est rarement intéressant. Comme je viens de le démontrer avec un brio qui m’étonne moi même.
Je crois que je n’ai rien d’autre à ajouter, tout est dit.
Avec des extrait de :
Chapitre 1 - Quel suspense
Chapitre 2 - Coup Double
Chapitre 3 - Chrestomatie
Chapitre 4 - Devine qui vient dîner
Chapitre 5 - Plus on est de fou
Chapitre 6 - E=MC2
Chapitre 7 - Y a un début à tout
Chapitre 8 - C’est bon de rire parfois
Chapitre 9 - Ça fait des bulles
Chapitre 10 - 22 !
Chapitre 11 - Objection votre Honneur
Allez encore une fois désolé pour tout cela, rendez vous le 21 avril pour un chapitre normal.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires