L’agression

Décidément, je ne pense pas qu’on soit très gâté au niveau des épisodes décalés cette saison. Souvenez-vous du très moyen "Four Scary Stories"... Pour la première fois, les scénaristes ont eu le culot de faire un épisode avec un seul des personnages principaux -même pas le rôle-titre !- et donc avec une seule intrigue. Le thème de l’agression n’avait jamais été abordé (sauf la fois où Tobey s’était fait tabasser mais c’était assez bref) donc c’était plutôt bien vu, les premières minutes sont d’ailleurs plutôt excitantes. Très rapidement, on découvre que le but de cet épisode centré sur Joey est d’évoquer les relations difficiles de celle-ci avec son dealer de père, une chose qui n’avait plus été abordée depuis le fameux épisode 2.22 où la pauvre avait été obligée de dénoncer son papa aux flics. Celui-ci retournait en prison et disparaissait de nouveau de sa vie. Depuis plus rien. Joey retrouve donc son père à travers le personnage de l’agresseur et se retrouve elle-même dans le personnage de Sammy, sa petite fille. Après avoir appris qu’il faisait le même boulot que son père, Joey va chercher à comprendre. A comprendre l’agresseur pour mieux comprendre ce qu’a fait son père.

Bon, et au fait, où est le hic dans tout ça ? Eh bien d’abord, l’agression. Ca ne tient pas la route. Comment Joey peut-elle être aussi forte, aussi peu paniquée que ça ? Comment en arrive-t-elle à demander à l’agresseur de tirer sur elle ? Comment fait-elle pour lui répondre de la sorte alors qu’elle ne le connaît même pas et qu’il aurait pu la battre, la violer ou la tuer. Ne me dites pas qu’elle sentait qu’il était inoffensif, ça n’est pas réaliste du tout. Comme on traite de Joey et de ses problèmes, l’histoire tourne à la guimauve. La violence est presque artificielle et on finit par se dire que mis à part son argent, son téléphone et son manteau, Joey ne risque pas de perdre grand chose. Tout aurait pu se terminer lorsque les secours arrivent. Même si elle venait de dire à l’agresseur qu’elle voulait comprendre et que c’était pour ça qu’elle était gentille avec lui, elle était prête à repartir chez elle. Petite pointe de réalisme : Elle perd connaissance à cause du choc et se retrouve à l’hôpital pour la suite et la fin de l’histoire. Là encore, on n’y croit pas : elle tombe comme par hasard sur la petite fille de l’agresseur. Comme par hasard ! Ok, c’est la télé mais la ficelle est bien trop grosse... Au fur et à mesure, il n’y a plus de surprises. Tout devient convenu. On retrouve "comme prévu" la scène où l’agresseur demande à voir sa victime. Classique. Et en fin de compte, elle réalise que son père n’avait fait que suivre son destin, que la vie est faite comme ça mais que malgré tout le mal qu’il a pu faire, elle ne cessera jamais d’oublier cette journée dans le parc et donc de l’aimer. En d’autres termes, ça s’appelle pardonner. Et comme la logique le veut, le méchant meurt après avoir chantonné et reçu lui aussi le pardon. Joey offre ainsi à Sammy une image idyllique de son père qui s’en est allé parce que c’est mieux comme ça. Il vaut mieux garder le positif et c’est bien normal pour une petite fille.