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5.20 - Separate Ways (Worlds Apart)

Bouleversements

Tu m’aimes, moi non plus

jeudi 30 septembre 2004, par Nick

Charlie est sur le point de partir en tournée avec son groupe, Dawson et Oliver partent à New York pour rencontrer un agent et pendant ce temps, le Civilization a un nouveau patron, ou plutôt, une nouvelle patronne.

A trois épisodes de la fin de cette saison, si on fait un petit constat, il n’est pas faux d’affirmer que la série a beaucoup perdu en intensité et aussi de son intérêt au fil du temps. Il suffit juste de revenir en arrière et de jeter un regard sur les épisodes n°20 des deux saisons précédentes pour le prouver. Souvenez-vous, un an auparavant, l’épisode 4-20 "Promicide" : ce fameux bal de promo explosif où les couples P/J et D/G ont volé en éclats, où Jen se laissait aller mais pouvait compter sur ce diable de Drue, et où Jack démarrait une relation amoureuse avec Tobey. Mieux, un an encore plus tôt, l’épisode 3-20 "The Longest Day", celui où Dawson découvre que Joey et Pacey ont une relation, probablement l’un des meilleurs épisodes de toute la série. Que d’émotions quand on y repense ! Alors, que peuvent bien valoir les scènes du 20ème épisode de la saison 5 à côté de ces grands moments ? Soyons honnête : pas grand chose.

Ce n’est pas évident de se passionner pour la relation entre Joey et Charlie, c’est difficile d’être troublé par le clash entre Dawson et Oliver et quant à la nouvelle patronne du Civilization, Alex, son rôle a l’air de plus coller à des séries comme "Beverly Hills" voire "Melrose Place" plutôt qu’à "Dawson". Deux allusions de "Beverly Hills" en deux épisodes. Ce n’est pas très bon signe... Quant à la sensible mise au placard de Jen et Jack, c’est vraiment décevant. Bien sûr, on ne peut pas traiter tout le monde de la même façon, mais souvenez-vous de la saison 2. Bien sûr, le fait que les personnages s’ouvrent à d’autres (Charlie, Oliver, Alex...) entraîne forcément une perte de vue de certains personnages. Cela dit, rien qu’une scène ou deux de Jen ou de Jack dans un épisode ne font jamais de mal. Au contraire...

Ce n’est pas trop s’avancer que de dire que les scénaristes ont perdu une partie de leur inspiration au cours de cette saison 5. On savait que le virage allait être difficile. Il l’est. Le problème, c’est qu’on frôle parfois la sortie de piste. Plus on avance et moins "Dawson" ressemble à "Dawson". Les choses manquent d’éclats, de moments forts, d’émotions tout simplement. Bref, il y a de quoi avoir peur pour la saison 6.

Alors, que peut-on espérer pour cette fin de saison ? La fin de cet épisode semble nous apporter un indice. On va reparler de Dawson et Joey. Ben oui, Dawson est libre depuis un moment et Joey l’est aussi désormais. Il y a donc matière à un petit rapprochement entre les deux âmes soeurs. Enfin... on espère qu’il y aura d’autres petites choses intéressantes à se mettre sous la dent quand même.


- Dawson/Oliver
Cette fois-ci, c’est la bonne. Plus de Joey dans la tête, rien que le rendez-vous avec l’agent pour Dawson. Après les petits délires habituels de ce cher Oliver (la référence à "Rain Man" et la secrétaire), les voilà donc à New York, prêt à rencontrer enfin cet agent prénommé Andrew. Avec un tel énergume à ses côtés, Dawson est constamment sur le qui-vive. Hélas, il ne pourra rien faire à ce qui va suivre : lors de l’entretien, Oliver est pris d’un nouveau délire, se permettant même d’insulter la boîte d’Andrew. C’est la catastrophe, le désastre. Andrew les "remercie" très rapidement d’être passés. Dawson s’énerve contre Oliver qui a fichu leur unique chance en l’air. Celui-ci continue de croire à l’équipe qu’il forme mais pas Dawson, plus réaliste que jamais, qui préfère couper les ponts avec lui, professionnellement parlant. C’est le clash. Heureusement, Dawson rattrape le coup avec Andrew en faisant ressortir son angoisse dans ses paroles. Une émotion palpable qui rappelle à l’agent la qualité de son film. Dawson réussit donc son coup tout en s’éloignant d’Oliver. Leurs chemins se séparent...


- Joey/Charlie
Joey et Charlie continuent à se voir mais si le garçon semble très attachée à la miss Potter, ce n’est pas le cas de cette dernière qui passe juste du bon temps, sans chercher à construire une relation longue-durée. Alors, évidemment, lorsque Charlie a l’occasion de partir en tournée -quelque chose qu’il attendait depuis longtemps- mais qu’il hésite à cause de ses sentiments pour elle, Joey se met à flipper. Charlie n’est pas Dawson, elle ne peut pas retenir le premier comme elle a retenu le second à l’aéroport à la fin de l’épisode 5-02. L’intrigue en elle-même n’est pas traitée de façon géniale. La scène avec le petit numéro d’Audrey dans le bar aurait pu être cent fois mieux. Ou peut-être que c’est la VF qui joue mal son rôle... Il nous reste cette jolie scène de rupture avec Charlie qui joue la sérénade. Il reprend d’ailleurs une chanson que Joey avait chanté dans l’épisode 5-11. Ce genre de scène rappelle un peu ce qui s’était passé avec Henry et Jen (Eh oui, Henry et ses panneaux :) ). En beaucoup mieux, heureusement. Finalement, on peut dire que la relation Joey/Charlie ressemble un peu à la relation Jen/Henry. Encore heureux qu’elle n’ait pas non plus duré toute une saison. Au final, Joey retrouve son Dawson pour aller manger une pizza. Les chemins de Joey et de Charlie se séparent. Ceux de Dawson et Joey ne demanderaient qu’à se rejoindre... Une fois de plus.


- Pacey/Audrey
Danny n’est plus là et une nouvelle patronne fait son arrivée. Voilà ce que les scénaristes ont trouvé pour mettre un peu de piquant dans la relation entre Pacey et Audrey, qui sont devenus officiellement petit ami et petite ami de l’un et l’autre dans l’épisode précédent. La jolie Sherilyn Fenn fait son arrivée dans la peau du personnage d’Alex et provoque déjà pas mal de remouds. Pacey obtient une promotion et Audrey est virée. C’est ce qui s’appelle trancher dans le vif. En fait, on voit rapidement clair dans son jeu : la jolie brune sait user de son charme (tout comme Pacey soit-disant :) ) et sa formule toute faite "dernière arrivée, première virée" est une raison beaucoup trop évidente si bien qu’on comprend tout de suite que son objectif est de coucher avec Pacey. Audrey a été traitée en obstacle de cet objectif, pas en obstacle pour la bonne marche du resto. Pour l’instant, Pacey reste remarquable mais sa position n’est pas évidente. D’une part, Alex est quand même son patron et d’autre part, on connaît son goût pour les femmes beaucoup plus âgées que lui. Il est dommage que les scénaristes aient choisi d’utiliser ce genre d’intrigue mille fois vue et revue pour tenter d’éloigner Pacey et Audrey. Question : leurs chemins vont-il aussi se séparer ?


On ne peut pas dire que cet épisode, dont la séparation de plusieurs "couples" est le fil rouge (comme le titre l’indique si bien), est mauvais, le mot étant quand même un peu fort. Mais il manque beaucoup de relief. Où est l’émotion dans tout ça ? Ne montrez jamais cet épisode pour présenter "Dawson" à un(e) ami(e). Vous aurez tout faux. Après tout ce qu’on a vu à travers les cent premiers épisodes, on est en droit de demander plus que ça à une série comme "Dawson". Et cet épisode ne rend pas satisfaction.