Yips I did it again !

Cher journal,

Je viens de fêter mes 40 ans en compagnie de ma femme et de mes amis. Pour la première fois, j’ai l’impression que ma vie a retrouvé un certain équilibre. L’année dernière, j’étais aux prises avec un dealer de drogue sans scrupules, j’ai trompé ma femme avec une patiente atteinte du cancer du sein, mon fils se comportait d’une façon étrange avec Cara Fitzgerald... Et, même si Christian me taquine un peu avec une seringue de Botox, j’ai retrouvé une certaine sérénité. Enfin, presque.

Il y a quand même un truc qui me gêne. Oh, trois fois rien, mais Christian commence à avoir des problèmes avec ses nouvelles conquêtes, et toutes ces conneries de soi-disant "crise de la quarantaine" lui montent à la tête. A la mienne aussi, d’ailleurs : mes fesses sont flasques, les rides apparaissent sur mon visage juvénile...Ouais, je me sens jeune, moi, j’ai pas grand-chose à me reprocher. Mais quand même...

29 juin 2004

Cher journal,

Julia est furieuse. Ma belle-mère, la psychiatre pour enfants Erica Noughton, veut se faire faire un lifting par mes soins. Julia trouve qu’elle dépasse les bornes de l’éthique médicale, et franchement moi aussi. Mais je ne peux pas légalement refuser une cliente de plus. D’autant plus que je pense "l’" avoir perdu.
Tu sais, "ça", la petite étincelle de génie qui me rendait opérationnel pour la microchirurgie, insensible au sang, aux tripes. Pour une opération complexe comme celle de cette femme défigurée par un coup de revolver de son meilleur ami un soir d’inconscience, ma main a tremblé. Un peu plus et l’opération se transformait en boucherie !
Alors j’ai été consulter un de mes potes psy, qui m’a dit que je souffrais d’un "yips", une tremblote aux origines psychologiques. Je veux dire, comment est-ce possible ? Comment puis-je y faire face ?

5 juillet 2004

Cher journal,

Aujourd’hui a eu lieu l’opération d’Erica Noughton. Cela a été plus difficile que prévu, en général, je ne laisse plus rentrer l’affectif dans mon travail depuis Megan, mais faire un lifting à ma belle-mère a été trop. Christian s’en est occupé avec douleur. J’ai aussi appris qu’il avait couché avec elle, ce n’est qu’un coup de plus après tout, même si ça a déclenché l’hystérie de Julia. D’ailleurs, depuis qu’il a viré sa nounou-il m’a dit qu’elle était "bonne, mais incompétente"-il a du mal à gérer les caprices nocturnes de Wilbur. Donc Julia est venue le dorloter chez lui.
J’ai encore un problème sur le dos : la patiente défigurée a tué son meilleur ami. Peut-être refusait-elle de le laisser partir avec une autre personne, de toute manière, c’était sans espoir, il était gay. En tout cas, c’est ce que Liz nous a dit, c’est elle qui a entendu le coup de feu.
Ces deux-là n’ont peut-être pas voulu tirer un trait sur leur passé. Et puis chacun commence à vivre de nouvelles expériences, Christian commence à changer, non pas du fait de Gina, mais de Wilbur. Je me demande : est-ce si terrible que ça de perdre sa jeunesse ? N’est-ce pas une renaissance ?