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2.12 - Julia McNamara

Suivez le lapin blanc

vendredi 23 septembre 2005, par LordOfNoyze

Et si il existait des dizaines de mondes parallèles ? Où l’on pourrait être au même endroit, être la même personne, mais que tout le reste soie différent ?
OK, c’est un peu de mémoire que je récite les premiers mots du générique d’une autre série bien connue des sérievores, mais c’est pour une bonne raison. Car, comme avait dit un de mes collègues de la LTE, "cet épisode, c’est "Sliders" le retour". Embarquement immédiat.

Le premier quart d’heure traite des conséquences dans la vie réelle de l’accident de Julia. Physiquement, mentalement, elle est plus que jamais blessée, et comme je le disais dans la dernière critique, a touché le fond du trou. Elle est donc agressive, ne peut plus se supporter, et fait face à l’incompréhension de Christian et Sean. Surtout Sean, qui refuse la compassion de rigueur pour la réprimander sur son incapacité à se gérer toute seule et l’attitude infantile qui consiste à fuir ses responsabilités ; une vraie dispute père/fille, si l’on peut dire...

Julia tente néanmoins de l’appeler à la rescousse pour reconstruire son visage, en vain. Christian, désolé d’être à ce point laissé de côté par la mère de son enfant, part aussi.
Qui pourrait donc réconforter Julia ? Personne, même pas Ava, qui s’incruste chez Julia alors que sa présence est carrément indésirable. Cette fois-ci, elle lui propose de se retrouver elle-même, et retrouver une direction à sa vie. Julia, beaucoup trop blessée par son affaire avec Matt, ne veut pas l’entendre.

En 5 minutes, le bilan est unanime : Julia ne veut pas se remettre en cause et s’affirmer. Cependant, Christian va donner un petit coup de pouce en prétendant que le docteur qui s’apprête à opérer Julia est responsable d’une erreur médicale qu’ils ont réparé dans leur salle d’opération. Sean change donc d’avis, et accepte de lui refaire le lifting.

10...9...8...7...6...5...4...3...2...1...
Eveil !

Julia se réveille dans une chambre éclairée de bougies, très "cosy", mais au milieu de nulle part. Elle est vite rejointe par son hôte...Ava Moore. Ne vous inquiétez pas, son visage va bien, et Ava ne l’a pas séquestrée. Elle va juste appliquer sa méthode avec l’aide d’un peu de science-fiction. Et quoi de mieux que de lui faire vivre la vie dont elle a toujours rêvé ? Remplie de sex, drugs and rock’n’roll ?

Une vie où elle n’aurait jamais épousé Sean, mais décidé de poursuivre sa vie avec Christian, et ses études pour devenir chirurgienne ; ce qui explique pourquoi elle n’a jamais rencontré Susan, également mère de famille dans la vraie vie. Et la vie avec Christian ça change une femme : elle s’est donc fait refaire les seins pour leur anniversaire de mariage, et il a même abandonné ses manières de playboy. Puisque (rappel de la saison 1), Julia est "ze wan", celle qu’il désire le plus, comme dirait Ava.

Et maintenant...Pause Chit-Chat !
La vie parallèle, c’est également l’occasion de refaire totalement la série. En effet, au début de la série, on se piquait de la contradiction entre Sean le consciencieux bon père de famille, et Christian le playboy épicurien. Avec un couple de chirurgiens plastiques sans enfant, on bascule dans le bon vieux "soap". La causticité est la règle à l’heure du repas, les domestiques abondent....et les occasions de pimenter le couple ne manquent pas.

Play.
La maison du nouveau cabinet Troy et épouse est donc remplie de sachets de coke et de je-m’en-foutisme. Christian et Julia proftent au mieux de l’ American way of life dans toute sa splendeur, dont l’une des devises est : tant qu’il y a de l’argent, pas de soucis. Sauf que comme ils vivent une vie simple remplie de plaisirs rapides, il ne leur est pas venu à l’esprit de faire un enfant. Et comme il n’est pas question d’adopter, Julia se retrouve en train de "se shooter aux hormones et se faire fertiliser in vitro".

Au fur et à mesure de l’épisode, on se rend compte de l’immoralité de Christian a déteint sur Julia. Elle profite donc pleinement d’une relation avec son assistant, Jude (saison 1, on vous dit !!!), tandis que Christian s’envoie en l’air gaiement avec Kimber, Miami-style, donc dans la piscine. Avec une mère à ses pieds, de la richesse, de l’indépendance, et un espoir de bébé, Julia a tout pour elle. Maintenant, il est temps de lui faire rencontrer Sean, son (peut-être) futur assistant.

Devenu Médecin sans Frontières, il est marié à Megan O’Hara, une pédiatre. Matt est toujours là, mais devenu un geek poli et responsable, au lieu du branleur forniqueur que l’on connaît.

Une fois ces deux-là ensemble, ne manque plus qu’à faire exploser le truc. Sauf que, dans cette vie comme dans l’autre, Sean ne veut pas de Julia. A vrai dire, Sean a toujours cherché une relation stable pleine de principes, l’argent ne l’intéresse pas.

Et c’est reparti. Coke, décadence, illusion d’une fondation de famille (puisque Julia ne peut plus avoir d’enfants)... On se rend compte que dans une vie comme dans l’autre, Julia reste une insatisfaite chronique. Mais en général, Christian obtient toujours ce qu’il veut, et c’est donc Kimber qui se retrouve enceinte. Julia le vire, et se retrouve donc toute seule.

La messe est dite, à trop en vouloir, Julia se retrouve forcément dans la déchéance. D’autant plus que ni Sean ni Christian ne sont prêts à changer. Ce n’est pas uniquement à cause des deux hommes de sa vie, mais aussi à cause d’elle-même qu’elle sombre dans la déprime à chaque fois. Et Ava est là pour la guider...vers la lumière éternelle, car en réalité son coach de vie est également son coach de mort, et lui donne un dernier baiser pour la précipiter dans l’au-delà. Dans la vraie vie, une complication dans l’opération et....

Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip !

"JE NE SUIS PAS PRETE !"

"You can’t always get what you want". Et plus que tout au monde, Julia veut vivre. Mais elle a choisi pour vivre pour elle, sans avoir besoin des autres. Le traitement de choc a marché, et la transformation est donc complète. Elle se rend compte qu’elle a toujours désiré Sean, mais que c’est lui-même qui l’étouffait.
Il faudra attendre le 2.14 pour connaître la nouvelle Julia.


Un épisode magnifique, qui a déjà un concept original, et franchement inattendu. Une fois de plus, "Nip/Tuck" s’affranchit des conventions et bascule dans le fantastique, comme son aînée "Six Feet Under". Mais ici, l’enjeu est d’entrer réellement dans la tête de Julia, et cet épisode nous en apprend plus sur sa psychologie que lors de la vingtaine d’épisodes précédents. Mais même dans la vie parallèle, on ne perd rien de la causticité, du franc-parler et du propos "choc" de la série. Un opus de plus vers la perfection, ou un moyen d’en finir une bonne fois pour toutes avec les apparences d’un des personnages ?