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2.02 - Christian Troy
Respirez...
Auto-rhinoplastie
vendredi 11 mars 2005, par
Nip/Tuck est décidément la série des contre-pieds : si le premier épisode de la saison était une réflexion sur la quarantaine, c’est avec cet épisode que l’on lance réellement les intrigues de la saison.
Pour cet épisode, on se concentre plus sur Christian comme le titre en VO l’indique. Et celui-ci a fort à faire : son nouveau statut de père implique que ses conquêtes ne sont plus aussi nombreuses, et il va vite se rendre compte que l’éternelle jeunesse, même sous Botox, reste un mythe.
En pleine séance de cunnilingus, Christian se casse malencontreusement le nez. Pour pouvoir retrouver son beau visage juvénile qui fait craquer jusqu’aux filles du FLT, une rhinoplastie s’impose, et le partenaire est tout désigné : Sean. Sauf que voilà, Sean a toujours son "yips", petit tremblement physiologique, qui malgré ses dires a du mal à partir. Christian va donc se retrouver chez une concurrente, la belle Dr Jordan, mais là encore il va tout foirer en lui faisant des avances. Et là, il lui sort le grand jeu, à savoir désapage intégral pour examen des "grains de beauté".
C’est là où le credo pris par ce début de saison s’affirme : Christian a la lose, donc Christian s’en prend plein la gueule. Ses avances vont donc ruiner ses chances d’intervention, et Dr Jordan lui suggère une liposuccion des hanches, ne lui prédisant que cinq années à vivre...la vie dans un corps de playboy. Rajoutons un début d’attachement de Gina, qui lui suggère un "vrai" second bébé, et notre pauvre Christian pète un câble.
Sean a également ses propres problèmes, puisque les frasques routières de Matt refont surface. Son copain de fumette Henry vient de le balancer aux flics après avoir tenté de violer Cara Fitzgerald. Tout ceci est parfaitement cohérent avec sa dernière apparition, où il commençait à en tomber amoureux. Matt reste horriblement stoïque tout au long de cet épisode, et la scène où il rend visite à Henry est admirable de cruauté. Et sa bêtise va loin, puisque les dernières secondes de l’épisode le voient se rendre coupable de parjure : on le comprend, pour Matt, tout va être question de sauver les apparences, quitte à trahir la confiance de Sean qui le défend face à Julia.
Pendant ce temps, Erica récupère de son lifting comme elle peut, et n’hésite pas à donner son avis sur le pétage de plombs de Henry. Mais peu à peu, un excellent montage parallèle va rapprocher ses propos de la situation de Sean : poussé à la perfection, mais incapable de gérer une opération sur un hématome sans provoquer une hémorragie du patient. Incapable d’obtenir la confiance de son partenaire. Incapable de gérer la nouvelle affaire dans laquelle est mêlée de son fils. Elle explique qu’il est fort probable qu’il craque, et c’est d’ailleurs ce qu’il fait, en explosant la carrosserie d’une voiture mal garée.
Avant la fin de l’épisode, il se reprendra pourtant en soutenant son fils "coûte que coûte", et en corrigeant le travail d’un Christian dépité qui aura tenté de faire une intervention sur lui-même.
Sous ses airs de soap opera chic et choc, cet épisode cache une fois de plus un propos beaucoup plus profond, qui rejoint les paroles d’Erica Noughton. Les responsabilités parentales et professionnelles sont sujettes au regard public, celui d’une société qui ne tolère pas les imperfections. Or, les imperfections qui peuvent survenir, un nez cassé, une possible implication dans une affaire criminelle, un tremblement, génèrent beaucoup de stress. Les associés de Miami vont-ils réussir à le supporter ? Réponse dans la suite de la saison 2.
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