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2.06 - Bobbi Broderick

Liaisons dangereuses

Du bout des lèvres

vendredi 1er avril 2005, par LordOfNoyze

Dans le dernier épisode, Sean flirtait avec le péril. Dans celui-ci, il est sage. Mais en revanche, tous les personnages prennent des risques. Plus de détails dans cette critique.

Les fidèles le savent, la série de Ryan Murphy ne ressemble pas trop à un roman de Choderlos de Laclos. Cependant, ça ne veut pas dire que trahisons et libertinage cessent.

Dans cet épisode, on développe très en profondeur le personnage introduit en début de saison, au grand dam d’Erica Noughton d’ailleurs : miss Ava Moore. Celle-ci est une "coach de vie", une psychothérapeute aux méthodes un peu plus musclées pour remettre sa vie dans la bonne direction. Elle est, en outre, dotée d’une très grande gueule, ce qui ne va pas l’arranger par la suite, mais nous n’en sommes pas là.

Julia a de plus en plus confiance en Ava, au point de tendre une perche quant au lourd secret qu’elle a révélé à Christian. Et d’ailleurs, elle va lui présenter un patient de choc, en la personne de....Matt. Matt qui, comme son père biologique, continue à faire le branleur et avoir des mauvaises notes. Matt arrive donc, les mains dans les poches chez Ava, croyant avoir affaire à une thérapie de plus pour le sauver de sa condition d’ado irresponsable (second degré inside). Mais ça se passe mieux que prévu pour lui : Ava lui propose de le mettre en confiance, en faisant quelque chose qu’il demande. Le téléspectateur ne comprend pas, mais il comprend certainement que Matt est carrément excité par sa nouvelle doctoresse de choc (qui plus est incarnée par Famke Jannsen, ça se comprend). Donc il va formuler sa requête de façon sournoise : si Ava veut qu’il se mette à nu au figuré, elle doit se dénuder...au sens propre.

La suite relève du surréalisme le plus assumé : Ava s’éxécute, et Matt en tombe raide dingue. Les scénaristes exploitent également le côté mante religieuse de Ava, avec Matt qui lui révèle le secret concernant Cara Fitzgerald, faisant naître une attraction dangereuse. Donc dans la décadence, on y va franco : Ava propose "ze best sexe éveur" à Matt en échange d’une mention "très bien" en français.
Sauf que Matt est remonté à bloc (combien d’allusions graveleuses vais-je encore pouvoir faire dans cette critique ??), donc il va se masturber sous les fenêtres de Ava. Et là c’est le drame, les flics l’arrêtent comme un vulgaire ado pervers, qu’il n’est bien sûr pas du tout, hein, on le connaît notre Mattounet. Sauf que Christian entre en scène et lui fait la morale, ce à quoi Matt réplique : "J’ai déjà un père, pas besoin d’un deuxième !" (ah ouais ?!?).

Christian va d’ailleurs connaître un peu mieux Ava, dans une scène assez surréaliste (la musique fait d’ailleurs penser à un cartoon, preuve que "Nip/Tuck" n’hésite pas à s’immiscer clairement en territoire satirique). La Ava a d’ailleurs l’art de la manipulation, puisque elle utilise le secret de la paternité de Christian pour pouvoir continuer à voir Matt....et obtenir un peu de botox gratuit. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes....à un détail près. Mais j’y reviendrai à la fin de cette critique.

On parlait de Christian qui n’hésite pas à s’affirmer envers Matt. A vrai dire, la perte de Wilbur lui cause un vrai choc, plus particulièrement sur les gènes "Papa Poule" qui sont apparus en début de saison. Il va avoir sa chance avec Liz l’anésthésiste, très lesbienne mais aussi très désireuse d’avoir un bébé à la quarantaine. C’est pourquoi il va lui proposer un marché, au départ vide d’arrière-pensée : donner son sperme pour concevoir le bébé. Un peu suspicieuse au début, Liz finit par accepter sa proposition.

Du côté des patients, la frustration est à l’ordre du jour. Frustration du mari d’une patiente, qui ne peut plus embrasser son épouse, dont les lèvres ont été brûlées par l’explosion d’un four. Solution-miracle : implanter un peu de lèvres du bas sur les lèvres du haut.

Décidément, faut y aller délicatement avec cette série. (moue de dégoût)

Mais la frustration la plus grande viendra de Miss Broderick. Quinquagénaire en recherche d’un emploi de secrétaire dans un lycée, elle veut pouvoir concourir à côté des beautés bien proportionnées (insérer "It’s a Man’s, Man’s, Man’s World" ici). Et après des années passées en femme au foyer, elle a la gniaque, jusqu’à demander....une liposuccion. Sean tente de la prévenir des risques et d’un régime strict à suivre pour assurer le succès de l’intervention, et Broderick signe les papiers les yeux fermés pour pouvoir subir l’intervention le plus rapidement possible.

Sauf que l’intervention a quelques ratés et laisse le ventre de la patiente avec quelques méchantes cicatrices. Broderick loupe son entretien d’embauche, et en tient personnellement responsable le cabinet McNamara/Troy. Elle va d’ailleurs le faire violemment remarquer à Sean alors qu’il dîne tranquillement avec Julia dans un restaurant huppé.
Après l’affaire Grubman, c’est un autre scandale qui risque de ternir l’image du cabinet de Sean et Christian. A leur avantage, Broderick est clairement dépeinte comme instable psychologiquement et irresponsable. Mais mon petit doigt me dit que cette affaire est loin d’être terminée.


Encore une réussite, centrée sur le couple sulfureux Ava/Matt, qui développe un personnage de peste dont on a pas fini d’entendre parler. Le danger est plus que jamais de mise : pour Christian, qui a peur de voir son secret révélé ; pour Sean, embarrassé par le courroux de Miss Broderick ; et pour Matt, dont la fin de l’épisode le met face à son immoralité. Il découvre en effet qu’Ava a un fils de son âge, le très suffisant et caustique Adrian. A suivre.