LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires

Accueil > Critiques > Critiques en Pause-pipi > Nip/Tuck > Gloire et déchéance du Dr.Bobo

2.13 - Oona Wentworth

Gloire et déchéance du Dr.Bobo

jeudi 1er septembre 2005, par LordOfNoyze

Le Docteur Bobolit fait des bobos qui n’adoucissent pas les maux d’Oona. Dr.Troy se lance dans une expédition destroy, et le fils d’Ava n’est pas avare en surprises. Bienvenue dans un nouvel épisode de "Nip/Tuck".

Quand le chat n’est pas là les souris dansent. C’est ainsi que les domestiques de la richissime Barbara Busberger décident de jouer dans la cour des grandes, en empruntant les plus belles tenues de la propriétaire et en se faisant injecter du Botox, parce qu’elles ont vu ça en zappant à la télé, et que ça permet d’être tellement jolie.

Petit problème : la solution injectée n’est pas du Botox. C’est même l’inverse, et en lieu et places d’un front parfait, elles ne sont ni plus ni moins que défigurées. Miss Garcia va expliquer la situation chez McNamara/Troy, envoyée par sa patronne. Christian ne tarde pas à découvrir le coupable, ce bon vieux Docteur Bobolit, fier inventeur du Bobox. Voici le concept du "on a des affaires à terminer toi et moi" adapté à "Nip/Tuck".

Le roi du Monde...ou presque

C’est donc avec une certaine aversion que nous assistons au retour de Joey Slotnick, alias le Docteur Merril Bobolit. Dernièrement vu la saison dernière en opérant sur un chien, après avoir échangé Kimber contre une Ferrari avec Christian. Cette fois-ci les règles du jeu sont différentes : il opère dans l’arrière-boutique d’une esthéticienne petite et sans scrupules, j’ai nommé Madame Rose.
Comme d’habitude, la série prend la peine d’en ajouter dans le malsain avec une patiente qui se plaint que son visage le brûle. Bobolit, totalement shooté, répond que c’est normal après l’opération, mais que ça passe.
Touché par la détresse de Bobolit et soucieux d’éviter d’autres victimes, Christian va jouer les Superman et inscrire Bobolit à une réunion de toxicos. Celui-ci accepte pour un bout de temps, mais n’ayant pu se rendre à la dernière, il pète les plombs.
Il accepte alors de faire une liposuccion de Miss Navez, une charmante "latina" à qui les formes de Jennifer Lopez font tourner la tête. Résultat : elle veut une transformation complète. Sauf qu’en continuant ses shoots, il tue accidentellement Navez, et se débarrasse du corps en le coupant en petits morceaux.
Christian a la mauvaise idée d’arriver à ce moment-là, et se fait kidnapper par Bobolit, qui veut littéralement prendre sa tête, façon "Volte/Face". Sauf qu’il se défigure avant, et y passe donc avant.
Une intrigue plutôt dégueulasse, qui remet les choses en perspective et rappelle la chance qu’a eu Christian d’avoir eu un partenaire comme Sean, et l’envie que peut susciter son succès. Le fait que Christian soie pris d’altruisme pour quelqu’un d’ouvertement aussi égoïste que Bobolit me paraît un peu surfaite, mais on est dans un univers où tout est possible, puisque les règles du soap sont utilisées à outrance. On revient aussi à un des thèmes chers à la série, à savoir la dictature des apparences représentée par les domestiques, puis Miss Navez.

Suffer the Little Children

Une fois de plus, l’intrigue la plus intéressante de la semaine revient à Ava Moore et Adrian. Celui-ci n’apprécie ouvertement pas la relation de Matt et Ava, et a déclaré une guerre ouverte au rejeton McNamara. Dans cet épisode, la bataille est portée sur le terrain scolaire. Matt surprend Adrian avec son blouson, en train de vendre de la dope, et après un réchauffement relationnel, les deux se battent à mains nues. Convocation chez la principale, et menace de suspension. Ava et Christian arrivent à trouver un accord avec la principale...en lui proposant un lifting. Une fois la principale dans le cabinet des associés, Sean ne tarde pas à découvrir la vérité et fait la morale à Christian en lui rappelant qu’il est encore responsable de son éducation.

Ca tombe bien, Adrian remet ça en pissant dans le distributeur de savon du bahut, pensant que Matt va se laver les mains avec. C’est raté (sur le coup, c’est plutôt infantile d’ailleurs) et re-convocation chez le principal avec Sean et Ava cette fois-ci. Il en ressort que Sean va faire travailler Matt à son cabinet après les cours de façon à le mettre hors de portée des problèmes. Une solution à la dure, que ne partage pas Ava mais qu’elle est bien obligée d’accepter devant le courroux de Sean.

Le point final de cette histoire ? Adrian fait ceci car il ne supporte pas que quelqu’un se mette en travers du chemin de sa mère. Et ce pour une raison bien précise : les deux ont un lourd passé qui est explicitement montré à la fin de l’épisode. Adrian a le complexe d’Oedipe. Mais exacerbé : il désire sa mère, et....elle le lui rend bien. Cette représentation de l’inceste est proprement à tomber par terre, et amène un degré de plus dans ce que "Nip/Tuck" a montré cette saison. Elle montre aussi la démence de Ava, qui malgré toute son intelligence, ne peut pas se restreindre à une punition terrible pour son fils : auparavant, elle avait donné toutes ses affaires à un immigré mexicain, obligeant Adrian à aller chercher des vivres au Secours Populaire.


Un épisode assez sympathique, dans la lignée de la série. Il vaut bien plus par l’affrontement Adrian/Matt et la choquante scène finale, que par l’intrigue de Bobolit. Celle-ci est un bon prétexte pour ramener l’excellent Joey Slotnick une dernière fois, mais le propos de dictature des apparences et de jalousie dans le milieu médical est plutôt léger, sinon paresseux pour la série.