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1.07 - Death Be Not Whatever

Et le Ciel t’Aidera

samedi 15 octobre 2005, par Tonks

Une mort annoncée aggravant le ton de la série. Une mort virtuelle d’une vie future et une mort passée font la trame de cet épisode.

Les enfants dans Joan of Arcadia ont une place prépondérante. Comme l’adage le dit, la vérité sort de la bouche des enfants qui n’enrobent pas leurs dires par des tonnes de sucreries pour que la pilule passe mieux.

Je vais vous parler d’un garçon attendrissant. Rocky. Pas celui du Rocky Horror Picture Show mais celui de Joan of Arcadia. Rocky est un petit garçon de 7 ans obnubilé par la mort que Joan babysitte. Rocky est quand même un enfant étrange, si vous le rencontrez, il vous dira à peu près vers quel âge vous allez mourir.

Tout commence au lycée où la journée des métiers a lieu. Joan parle à une hôtesse de l’air/Dieu qui lui dit que pas tout le monde est capable de demander de l’aide et qu’il serait bien qu’elle ouvre ses yeux sur le monde qui l’entoure. Alors qu’elle est dans le bus avec Adam qui a l’air encore plus abattu que d’habitude (le mois de novembre ne lui sied pas), elle voit une jeune femme entrain de pleurer devant elle. Nous citoyens des villes et des campagnes, on voit quelqu’un pleurer et on prend nos jambes à notre cou, n’est-ce pas ?
Mais Joan, non, évidemment elle se remémore sa conversation avec dieu et demande si cette jeune femme a besoin d’aide. Ca manque pas, la jeune femme lui déverse dans une diatribe entrecoupée de rires hystériques tous les malheurs qui lui arrivent. Et le mot final, c’est qu’elle est en panne de baby-sitter tout simplement. Voilà Joan reconvertie en baby-sitter d’un petit Rocky.

Pendant que Joan fait ses devoirs, Rocky regarde une émission « Désastres ». Celle-ci est quand même assez curieuse de savoir pourquoi Rocky s’intéresse tellement à la mort. Après tout, ce n’est pas de son âge de s’interroger sur la question. Mais elle n’écoute pas ce qu’il lui dit. On est tous passé par là. On pose une question à un enfant mais en fait on se fout de la réponse et on oublie très vite.

Passion morbide pour tout à chacun. La Mort fait peur. On essaie de vivre sans y penser et s’y par malheur, elle s’approche de nous, l’une des réactions élémentaires de tout être humain est de la fuir. Car lorsque la mort frappe autour de soi, en être égoïste que nous sommes, nous la projetons sur notre propre petite vie pathétique. Alors qu’en Joan doit faire face au fait que Rocky ne souffre pas seulement d’asthme mais qu’il va mourir avant l’heure, celle-ci est en colère. En colère contre Dieu qui soit disant aurait créé un système parfait.

Comme beaucoup d’enfants malades, Rocky est plus mûr que la plus part d’entre nous. C’est injuste qu’il se meure mais après tout ça fait partie du cycle de la vie et malheureusement elle est inéluctable et c’est ce qu’il essaie de faire comprendre à Joan lors de leur visite au cimetière.

Ce qui nous amène à Adam. Rocky fait remarquer que les gens le faisaient presque exprès de mourir à une date d’anniversaire, la leur ou celle d’un proche de la famille, ce qui est assez vrai, et pour lui prouver que c’est vrai, il lui montre une tombe. Celle d’Elisabeth Rove décédée en novembre. Maintenant, on comprend pourquoi Adam n’aime pas le mois de novembre, ce n’était pas parce que ce mois-là est celui où l’hiver commence vraiment avec des températures en chute et des journées de plus en plus courtes mais parce que c’est le mois anniversaire de la mort de sa mère. Et là, la scène où Adam se tape la tête contre la vitre dans le bus devient beaucoup moins drôle lorsque l’on comprend. C’est aussi là que l’on comprend mieux pourquoi Dieu dit à Joan qu’elle ne fait pas assez attention au monde qui l’entoure car il évident qu’elle aurait dû se poser des questions sur son ami.

A côté de cette histoire, on voit une maman Girardi en proie au fameux deuil. Le deuil d’un futur qui ne se réalisera jamais pour son fils et qui essaie de faire face en parlant à un prêtre au lieu d’en parler à son mari. On voit aussi un papa Girardi devant faire face à une bavure policière sans grand intérêt.


Un de mes épisodes préférés. Non pas que l’histoire soit géniale mais le traitement du sujet est fait avec une touche assez légère et les acteurs/personnages sont partculièrement attachants dans cet épisode.
7/10