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1.05 - Just say No
Faut arrêter les conneries !
samedi 24 septembre 2005, par
Je ne vous apprendrai rien en vous disant que les différentes intrigues de cette semaine sont simplissimes au possible. Toutefois, depuis le début de la série, on a appris que quelquefois il ne s’agissait que d’un vernis pour cacher quelque chose de plus.
Ainsi, dans le dernier épisode, le bateau que construisait Joan ne servait qu’à être démonté par Will et Kevin, histoire également de se réconcilier. Cette fois-ci...on ne peut pas en dire autant.
Le vide-grenier qui me prend toute la journée, je dis NON !
C’est le libre-arbitre que choisit Dieu cette semaine pour apparaître à Joan. En somme, il placarde une affiche annonçant un vide-grenier familial, mais Joan est, pour ainsi dire, lasse des défis farfelus lancés par le Tout-Puissant, donc Joan est pas contente, mais il lui laisse le choix. C’est que Joan est désespérément à la recherche d’un petit ami, et elle va le trouver en la personne de Todd, animateur radio du campus. Todd est charmant, n’hésite pas à se foutre de la gueule de ce bon vieux Adam avec ses enregistrements de cris d’oiseaux, et à utiliser le réseau sonore du lycée pour convoquer Joan dans le studio en plein cours...en se faisant passer pour Mister Price. En clair, Todd aurait tout du boulet envahissant....mais Joan saute sur l’occasion pour prendre un rendez-vous le samedi du vide-grenier...et déroger à ses saintes obligations. Cependant Dieu le rappelle à l’ordre, Joan se résigne, Todd se pointe, et sa mère pique une crise parce qu’elle a mis en vente des vieilles toiles à la valeur "affective" inconnue. Bref, c’est le drame, le boyfriend potentiel s’envole, la storyline classique qui ne casse pas des briques. Adam fera une faveur à Joan en lui révélant que Todd fait mumuse avec un vrai insigne de chef de police piquée dans la maison des Girardi, Joan le largue, fin de l’histoire. Cette semaine, l’histoire est juste divertissante, mais hélas bien trop facile, parce que l’on trouve une excuse pour transformer le Todd en un branleur insouciant, cool, on a déjà bien trop de personnages à développer. Enfin, cette mise à l’écart est assez grotesque malgré le caractère peu sympathique à première vue du Todd.
Les rapports bidonnés, je dis NON !
Pour l’intrigue policière de la semaine, j’appelle à la barre Sara, victime de viol dont le dossier doit être bouclé en vue d’un procès. Sauf qu’un élément coince : un léger taux d’alcoolémie au moment de la déposition de la victime, qui pourrait bien déboucher sur un non-lieu. Will est déterminé à faire aboutir cette affaire, mais le manque de preuves et de crédibilité ne convainquent pas le procureur général. Pourquoi Will y tient tellement ? A cause de sa femme Helen (lire par ailleurs). Néanmoins, son loyal assistant, d’autant plus embarrassé qu’il a apporté cet élément au dossier, le lieutenant Daghlian, va falsifier le dossier. Carton rouge et dehors de la part de Chef Girardi. Là aussi, même si le dilemne exposé est correct, et l’affaire correctement menée pour une intrigue de second plan, on ne peut que s’interroger face à l’utopie judiciaire de Will. Bref, c’est pas aujourd’hui qu’on aura un Vic MacKey à Arcadia. D’un autre côté, la victime était-elle crédible ? On ne le saura pas réellement.
Ressortir les vieux démons, je dis NON !
Depuis quatre épisodes, on tente de donner une storyline à Maman Helen avec plus ou moins de succès. Et cette fois-ci, on tient le bon bout. Helen refuse qu’on vende des portraits peints d’elle-même lors du vide-grenier de Joan, et reproche à Will de ne pas les avoir jeté. L’explication vient en milieu d’épisode, suivi de la question suivante : faut-il révéler à Joan que sa mère s’est faite violer à l’université, et que les portraits datent de cette période-là ? La réponse sera "oui", mais le fait de laisser planer le doute lors de la seconde partie, les insistances de Will, la préparation du terrain par Dieu dans le bus ("c’était le Démon, et crois-moi, je ne lâche pas ce mot n’importe comment.") rendent cette intrigue touchante et réussie.
Me faire exploiter dans un journal, je dis NON !
Kevin trouve enfin un taf digne de ce nom, un peu opportunément grâce à une reporter du journal local. Celle-ci, en venant interviewer Will, a lâché qu’ils recherchaient une personne pour vérifier les faits des articles, et ni une ni deux, le poste est pris. Mais bien sûr, il y a un revers de la médaille, et Kevin ne tarde pas à découvrir qu’il a été engagé dans le cadre d’embauches antidiscriminatoires. La pilule est amère, et il ne tarde pas à le faire savoir à la reporter en question, Rebecca, par ailleurs noire. Celle-ci lui avoue qu’il va falloir se battre pour éviter ce genre de remarques et passer outre les conditions cyniques de son embauche. A la fin de l’épisode, on a un indice que Kevin commence à prendre de l’assurance. Très bonne intrigue, et on se rend compte que le personnage de Kevin prend du galon dans la série, peut-être au détriment de Joan.
Episode sympathique mais moyen. La simplicité et l’austérité font le charme de la série, mais là on joue trop sur la corde de la facilité. Sinon le personnage de Helen a son moment de bravoure, et celui de Kevin décolle avec un nouveau job. Donc plus un épisode de transition qu’autre chose.
5/10
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires