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1.21 - Vanity, the name is human

Dis-moi comment tu te vois, je te dirai qui tu es

Miroir, mon beau miroir

mercredi 17 novembre 2004, par LordOfNoyze

Dans mon avant-dernière review de Joan of Arcadia, concours de maquillage, souvenirs effacés et "Hé mec, elle est où ma caisse ?"

L’épisode commence de la façon la plus banale possible, à savoir les trois enfants Girardi en visite au supermarché. Fait banal, mais Kevin voit soudain son ex, Beth, qu’il envoie promener avec quelques vannes au goût toujours parfait sur sa condition d’handicapé. Une autre qui a besoin de réconfort, c’est Helen, qui vient de peindre une toile, étant retournée à sa condition de femme au foyer. Là encore, les enfants Girardi sont unanimes : la toile a une valeur esthétique indéniable, mais seul Will paraît avoir le compliement forcé. Helen le remarque assez vite.

La fin de saison approche, et les missions de Dieu deviennent de plus en plus farfelues. Aujourd’hui : cours de maquillage, avec Glynis, et...Friedman et sa nouvelle coupe, qui est là d’abord pour draguer bien sûr. Les résultats du concours sont plus que probants, principalement pour Glynis, qui se fait siffler par les garçons dans le hall. Quant à Joan, surmaquillée, elle ne semble même pas éveiller l’intérêt d’Adam, plus excité par la rétrospective film noir du cinéma d’art et d’essai du coin. Geek, va.

Disons-le de suite, les 20 premières minutes sont assez agréables à suivre, avec son lot de moments rigolos (Friedman principalement), mais à ce moment-là je ne sais pas trop où les scénaristes veulent en venir. Et ce n’est pas l’intrigue de Will, encore plus cliché qu’un épisode de Derrick, qui va me faire changer d’avis. En effet, celui-ci devient fier comme un paon après le démantèlement d’un réseau (Est-européen, bien sûr, les scénaristes ont dû faire un tirage au sort entre ça, l’Amérique latine, et le Sud-Est asiatique) de prostitution enfantine. Sauf qu’Helen restera indifférente face à son travail, tout comme lui l’est resté face au sien. Oeil pour oeil...

Et c’est à ce moment-là que la thématique (oui, la thématique, c’est pas que pour "American Dreams") nous saute aux yeux:l’amour de soi, l’appréciation de sa personnalité. Si Glynis maquillée devient une autre Glynis, Joan ne se reconnaît pas dans le miroir et quitte le cours de maquillage. Dès lors, elle va tenter l’exact inverse, et devenir sale et mal fringuée pour s’éloigner des canons de beauté minces et Photoshoppés des médias. Le tout pour attirer l’attention de son Adam chéri, qui ne sort toujours pas la tête de son programme de cinoche.

Et l’épisode de fin de saison qu’il est censé être apporte enfin son lot de scènes marquantes : la première dispute de couple, et une Joan qui craque de ne pouvoir trouver de point commun avec Adam, qui refuse les compromis de sorties qu’elle lui propose. Il n’est pas supermarché, elle n’est pas films noirs...sont-ils faits pour s’entendre ?

Heureusement, on n’en est pas au point d’un Kevin, qui a une rancoeur infinie envers son ex, au point de la jeter de la maison alors qu’elle discute avec Helen. Le grief est simple : ne pas être venue à l’hôpital après l’accident de voiture. Cependant, Joan rectifiera les faits : Beth est bien venue alors qu’il était en soins intensifs, mais elle a arrêté ses visites dès lors qu’elle a su qu’il s’en sortirait. Et là encore, une autre belle scène viendra équilibrer la balance et donner un éclairage cinglant sur le Kevin "d’avant" : il a rompu avec Beth le soir de l’accident, ou plus exactement l’a laissée tomber. En effet, son côté flambeur l’a fait se rapprocher d’une autre fille, et il n’a pu supporter de se brûler les ailes.

La scène finale sera celle de la réconciliation générale dans le compromis : Helen a également pris la grosse tête avec ses peintures, et a cru qu’elle pouvait en faire une série pour les vendre. Quant à Will, il s’est mis à dos son supérieur en cassant du sucre sur le dos à "l’administration" qui l’a tenu trop longtemps à l’écart. Finalement, Helen brûlera sa toile tandis que Will s’excusera auprès de son chef.

Adam et Joan se réconcilieront autour de films débiles type "Hé mec elle est où ma caisse ?", et se trouveront liés dans le grain de folie qui les rend différents.

Donc que penser de tout ça ? La production commence à devenir lourde à trouver un prétexte pour montrer Will dans ses fonctions, et l’on aurait aimé que la dispute de couple débouche réellement sur un froid entre Adam et Joan. Ces réserves énoncées, l’épisode reste très agréable à suivre.


Episode à la mise en place laborieuse, mais plus riche en évènements qu’on ne pourrait le penser. La preuve, j’en ai oublié un : la rupture entre Luke et une Glynis fraîchement ragaillardie par le maquillage. Une rupture plutôt profil bas et maladroite, d’ailleurs, mais pouvait-t-on en attendre autre chose de la part de Luke ?