L’Enfant du Mal

Personnage emblématique, Lucy Butler fait ici son retour pour tenter de relever une saison 3 assez moribonde. Mais autant le dire tout de suite, l’apparition du principal antagoniste de Frank n’est pas à la hauteur de ce que l’on était en droit d’espérer. La faute sans doutes à une histoire finalement assez simple et prévisible. Néanmoins, quelques références, parsemées de-ci de-là viennent rehausser l’ensemble.

La scène d’ouverture notamment, présente un métaphore montrée comme fait réel. En effet, lorsque la fillette rencontre le serpent, il ne s’agit pas d’un serpent qui existe dans la diégèse mais d’une image de Lucy Butler, qui apparaît à la fillette tel le serpent tentateur à Eve. De même, l’absorption de l’enfant symbolise le contrôle que Lucy va exercer sur elle. Elle absorbe littéralement sa conscience pour la manipuler à loisir, la poussant jusqu’à renier sa mère et l’attirer dans le piège qui causera sa mort.

Une banale affaire de meurtre tend la puce à l’oreille de Frank. Son ennemi héréditaire l’appelle. D’ailleurs, par la suite, il redécouvre plusieurs cas de mort suspectes, où le mot « Antipas » est clairement mis en évidence. Lucy a semé ses cailloux, à la manière du Petit Poucet. Elle souhaite un face-à-face avec celui qui voit le Mal. Mais pour quelle raison ? Frank a du mal à le saisir au début, pensant qu’elle souhaite principalement se faire arrêter par lui. Comme une jeu de gendarme et voleur malsain entre eux. Mais la réalité est bien plus glauque encore.
Ce que souhaite Lucy, c’est d’abord s’allier à Frank. Elle lui avoue qu’à eux deux, ils pourraient contrôler le monde. Bien entendu, il n’est pas sensible à cela, car il n’a pas la tentation du pouvoir - à noter qu’une nouvelle fois, elle reprend son rôle de serpent biblique, incitant l’Homme au péché.
Elle révèle alors son deuxième et véritable (?) objectif : avoir un enfant de Frank. Mais pour quoi faire ? Cela reste un mystère. Toujours est-il qu’une nuit, Frank se réveille plus ou moins violé par Butler ; et au premier abord, cela n’a visiblement pas l’air de le déranger plus que cela. Ce n’est qu’au moment où elle se mue en démon qu’il retrouve toute sa tête et tente de l’étrangler. Ceci amène pas mal de questions notamment : Lucy étant assimilé à un agent de Légion, Frank ne montre-t-il pas à cet instant qu’il est une fois de plus sur la tangente, entre Bien et Mal ?. Le point important et « clair » est que Lucy est parvenue à ses fins : car ce que Frank prenait pour un cauchemar était en fait réel - ou du moins métaphorique, comme le serpent du début - témoin sa marque au poignet. Et qu’à partir de cet instant, Butler porte l’enfant de Black en elle. Mais la question se pose encore de savoir si tout cela est vrai ou inventé par la jeune femme. On penchera pour la première solution, d’abord parce que l’avocat confirme les dires mais aussi et surtout parce qu’elle annonce à Frank en toute fin d’épisode que suite à l’accident, elle a perdu leur bébé ; ce qui semble vraiment l’attrister.

L’épisode est donc centré sur la relation trouble entre Frank et Lucy, dont on ne sait toujours ce que cette dernière attend réellement de Frank. Ni même ce qu’elle est. Cet épisode approfondit un peu plus le mystère entourant sa personne. La seule chose dont on soit sûr, c’est de son coté maléfique, entrevu pour la première fois dans Lamentations (1.18).
Les dernières paroles de Lucy, qui visent directement Jordan et par la même occasion Frank dans ce qu’il a de plus cher, sont à ce sujet lourdes de sens. Elle lui suggère qu’elle est prête à tout, même à s’attaquer à sa fille. Mais elle lui montre surtout qu’en fin de compte il a indirectement peur d’elle, contredisant l’affirmation qu’il venait de lui asséner, croyant ainsi mettre un terme à la confrontation.
Lucy a eu le dernier mot, ce qui était d’autant plus angoissant pour la suite de la série. Si suite il y avait eu...


J’ai volontairement fait omission du reste de l’histoire assez peu palpitante pour me concentrer sur cette relation trouble. Quant à Emma, elle est relégué une fois encore au rang de faire-valoir et sa présence est comment dire... Tout simplement inutile.