Accueil > Critiques > Archives > MillenniuM > Présumé Coupable
3.07 - Through A Glass, Darkly
Présumé Coupable
Recommencement
jeudi 1er avril 2004, par
Un délinquant sexuel est relâché, contre l’avis de Frank, après avoir purgé sa peine. Peu de temps après, une petite fille disparaît...
L’histoire d’un coupable finalement innocent est quelque chose de vu et revu. L’histoire et la fin sont assez prévisibles.
Alors quel est l’intérêt d’un tel épisode ?
Il réside tout simplement dans l’erreur que commet Frank au sujet de Brunelli. Il le croit coupable et s’inscrit contre sa libération. Et une telle faute est assez inaccoutumée pour être signalée et mise en avant.
Lors de la commission de libération, Frank précise que Brunelli est un maniaque sexuel et qu’il récidivera forcement, qu’il ne faut pas le libérer. Or, il se trompe lourdement et l’on peut se demander pourquoi. S’il s’appuie certainement sur une enquête erronée il est néanmoins étonnant que rien de l’ait perturbé, comme on en a l’habitude. Dans Le Pacte (1.17), il avait parfaitement su déceler l’anomalie et découvrir que William Garry n’était pas l’auteur des crimes dont il s’accusait. Pourquoi ici cela ne fonctionne-t-il pas ? Son Don l’a-t-il trahi ? Voilà une question importante de soulevée, mais qui ne n’obtiendra malheureusement pas de réponse.
En tout cas, cela permet une histoire à l’opposé de la précédente qui, même si elle n’est pas à la hauteur, reste tout de même honnête.
Pour finir, Frank offre à Brunelli ce qu’il cherchait depuis des années : le pardon. Alors qu’il n’a jamais commis aucun crime. Frank se trouve presque dans la position d’un prêtre qui donnerait l’extrême onction.
Mais ce qui est marquant, c’est que Frank demande lui-même à être pardonné. Pardonné pour avoir jugé et condamné un homme. Frank fait preuve ici de contrition. A mi-chemin entre la S1 pour l’histoire et la S2 pour la rédemption.
Et ce n’est à mon avis pas le fruit du hasard puisque le scénariste, Patrick Harbinson, est aussi celui du Bruit de la Mort (3.12) qui replonge Frank dans le final de la S2 pour de se faire pardonner la mort de Katherine. Il a aussi œuvré sur Le Chemin de Croix (3.21) qui constitue la première partie du final de la série. Comme on le voit, Harbinson a l’air de ceux qui s’intéressent à la série sur laquelle ils travaillent, au contraire d’un Michael R. Perry (13 Ans plus tard, Omerta, Lésions de Guerre)... Ses histoires ne sont pas sensationnelles mais ont au moins le mérite de tenter de renouer avec l’esprit de la série.
Pour finir, le parallèle avec Le Pacte (1.17) est intéressant en ce sens qu’il montre bien les choix faits par l’équipe de production entre les Saison 1 et 3 - en faisant abstraction de la qualité des histoires proposées dans cette dernière.
Elle a, par certains cotés, voulu revenir à la base. Mais là où l’épisode de la Saison 1 se concluait sur une scène d’une grande noirceur et d’un pessimisme évident, celui de la Saison 3 ouvre un porte qui laisse filtrer une lueur d’espoir.
La Fox avait jugé la S1 trop noire justement, et avait par la suite demandé à ce qu’un peu d’optimiste soit inséré dans la série. Nous en avons ici, à mon avis, un exemple flagrant. En cela, MillenniuM perd un peu de son réalisme. Car en vérité, les personnes innocentées dans des affaires de crimes sexuelles portent l’accusation comme un fardeau jusqu’à la fin de leurs jours et ne sont jamais vraiment acceptés par la population. Ici, une fin un peu plus sombre en aurait fait un bon épisode.
Imaginez juste un instant que Brunelli ne survive pas l’accident et que Frank ne soit pas pardonné ; ou bien encore que les gens continuent de s’éloigner de lui lorsqu’ils le croisent...
Mais nous ne sommes pas là pour refaire l’épisode.
Enfin un épisode qui, sans être exceptionnel, tient la route et plutôt bien. Il était temps.
Avec en prime, un Frank qui comment une erreur de jugement qui aurait pu être fatale à un innocent.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires