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2.18 - The Combination
Le comble du boxeur
jeudi 1er septembre 2005, par
Dead Zone plonge dans le milieu de la boxe... Mais ne vous inquiétez pas, ce n’est pas un épisode coup de poing. Johnny essaye simplement de sauver un boxeur d’une mort certaine sur le ring par tous les moyens.
Comme d’habitude (à quelques exceptions près), sa rencontre avec la personne qu’il veut aider est fortuite. C’est parce que Bruce a aidé Danny De Avila dans sa rééducation après une blessure au genou que Johnny peut l’approcher (au passage, cela fait plaisir de voir que l’on se rappelle que Bruce a un emploi). Et ce qu’il voit n’est pas très glorieux pour le challenger au titre de Champion du Monde des poids quelque chose (je n’ai jamais été à l’aise avec ces catégories)... Mais la presse, forcément présente sur les lieux puisque l’évènement est important et par conséquent voyant les deux hommes ensemble, se fait sa propre histoire et la Une des journaux indique que Johnny a vu de Avila gagner. Les travers de la presse sont ainsi gentiment dénoncés par le biais des propos de Bruce qui est indigné de voir que les journalistes peuvent ainsi raconter n’importe quoi, privilégiant le spectaculaire et ainsi la désinformation. Travers que sait parfaitement utiliser à son avantage l’homme d’affaires qui s’occupe de Tibbs, l’adversaire de Danny, en se servant de la "prophétie" de Johnny pour que le combat soit encore plus médiatisé qu’il ne l’était déjà, et pour inciter les potentiels spectateurs à se déplacer pour voir si ce qu’a vu Johnny se réalisera ou non : Tibbs va-t’il tuer de Avila au 12ème round ? Cette fois-ci, c’est Purdy qui s’en indigne, écoeuré qu’on puisse ainsi détourner le don de son protégé (on ne le voit pas directement mais au travers de son émission, ce qui arrive assez souvent). La liberté de la presse oui, mais si c’est pour dire des conneries...
Les deux premières tentatives de Johnny pour prévenir cet accident de se produire (il le dit directement à de Avila qui ne le croit pas, et essaye ensuite de voir directement avec les dirigeants de la Ligue s’il y a moyen d’arrêter le combat, ce qui n’est pas vraiment possible à partir du genre d’informations dont ces derniers disposent) se soldent par des échecs. Il décide donc d’aborder les choses différemment : il pense qu’il peut aider Danny en ayant des visions du déroulement du combat, ce qui permettra au boxeur de parer la combinaison fatale que va placer Tibbs. C’est une bonne idée dans le sens où il décrit à la perfection cette combinaison, ce qui le crédibilise aux yeux de l’entraîneur du boxeur qui ne croyait pas aux visions de Johnny. Mais c’en est une mauvaise puisqu’à partir de ce moment, l’ex-patient de Bruce croit plus en la prédiction de Johnny que lui-même, ce qui tout logiquement l’amène à douter de lui (pléonasme quand tu nous tiens). C’est d’autant plus mauvais que ça donne lieu à des séquences clippées de l’entraînement de ce dernier, que je trouve moches, et de surcroît inutiles dans le déroulement de l’histoire. Ca ne convient pas trop à la série et on a vraiment l’impression que c’est là pour combler du vide. Et surtout, tout cela ne change même pas l’issue du combat...
Toujours est-il que Johnny se retrouve dans une position inédite : malgré tous ses efforts, le futur est immuable. De Avila le croit pourtant, mais se refuse à abandonner même s’il est effrayé, parce que la boxe représente toute sa vie et qu’il a fait des sacrifices en travaillant dur pour en arriver là. Quoiqu’il arrive, il montera sur le ring. La prophétie doit donc changer et sa nouvelle solution est de mentir au boxeur en lui assurant qu’il remportera le match, pour lui redonner confiance. Bruce pense que c’est une idée très dangereuse. J’aime beaucoup Bruce, et ces petites scènes rappellent qu’il est d’une extrême importance dans la vie de Johnny, parce que ses conseils ou ses opinions sont toujours appréciables. Pour moi, plus que n’importe qui, c’est Bruce le point d’ancrage de Johnny, celui qui le stabilise en étant toujours là pour lui mais aussi en émettant des réserves quand il pense que son ami prend une voie qui n’est pas forcément la meilleure. Ce sentiment est d’ailleurs renforcé à la fin de l’épisode : la tactique de Johnny n’a pas fonctionné, ses visions lui montrent toujours la même chose. Mais Bruce a la foi (rappelons que son père était pasteur et qu’il était supposé prendre sa succession), et Johnny pense que cette volonté de croire au miracle a été communicative et que c’est sans doute cela qui a changé les choses.
Car oui, de Avila s’en sort. Après encore une séquence en forme de clip pour assurer le déroulement du combat (c’est toujours aussi moche mais c’est déjà plus utile), on en arrive au round fatidique. Danny commence survolté mais Tibbs envoie l’enchaînement et son adversaire au tapis en même temps. Un faux suspense s’installe puisque le réalisateur s’attarde trop sur le corps étendu de Danny, ce qui ne laisse aucun doute sur le fait qu’il va se relever. Mais c’est tout de suite pardonné parce que quand ce dernier se relève, il finit le round de manière héroïque en accablant Tibbs de coups plus percutants les uns que les autres. Personnellement, j’adore ce genre de séquence, ça me file des frissons partout. Résultat, Danny ne remporte pas le titre, mais il a gagné le respect et l’admiration de tous, au courage. J’aime beaucoup cette conclusion ; j’avoue que ça m’aurait ennuyé qu’il meure pour de bon.
Ce qui fait encore plus plaisir, c’est que le final est préparé furtivement. En effet, on revoit encore une fois l’homme au capuchon dont on va sûrement découvrir de qui il s’agit ; et le fait que Johnny est un digne élève de Machiavel (la fin justifie les moyens...) n’est sans doute pas innocent...
Oui donc : le comble du boxeur c’est de tomber dans les pommes après s’être pris une pêche en pleine poire. Après il ramène pas trop sa fraise.
Sinon, c’était pas mal.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires