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Enterprise

3x16 - Doctor’s Orders

Sens unique

mercredi 14 avril 2004, par Greg

Après un long hiatus, Enterprise reprend le 21 Avril : je l’espère, le temps de rattraper le petit retard dans les review des trois derniers épisodes en date. C’est moi qui m’y colle en premier avec "Doctor’s Orders".

Nous avons affaire là à un thriller psychologique qui repose sur une révélation finale qui doit éclairer le téléspectateur sur une seconde lecture de ce qu’il vient de voir, une sorte de "Sixième Sens". Mais un "Sixième Sens" alors beaucoup moins bien maitrisé car on voit venir la chute de très loin - à titre personnel dès l’apparition de T’Pol. Or, la qualité de ce genre d’histoire est fortement conditionnée par la surprise qu’est sensé provoquer cette révélation finale... surtout lorsqu’un scénario ne propose aucun autre centre d’intérêt pendant les 40 minutes qui précédent la chute. En effet que nous propose cet épisode ?

L’Enterprise poursuit sa route vers Azati Prime où Archer et son équipage espèrent découvrir les chantiers construisant la superarme sensé détruire la Terre.Mais pour atteindre cette destination, le vaiseau doit traverser une zone d’instabilité spatiale provoquée par les sphères disséminées dans l’Etendue Delphique.
Pour que l’équipage ne subisse pas les effets mortels des anomalies, le Dr Phlox, immunisé contre ces effets, doit plonger l’équipage dans le coma et s’occuper seul du vaisseau pendant la traversée.
Ce scénario fait affreusement penser à un épisode de Star Trek:Voyager de saison 4. On remplace Phlox par Seven est on a un copier-coller jusqu’à dans l’intéracction avec un personnage imaginaire pour passer l’épreuve de la sollitude. Sauf que..

Sauf que l’épisode d’Enterprise échoue à proposer un véritable développement psychologique du Docteur Phlox, ce qui la fout mal pour un thriller psychologique. Ici son instabilité mentale passagère n’est qu’une réaction à l’effet que l’anomalie provoque sur son cerveau car il se trouve que Phlox n’est en fin de compte pas complétement immunisé.
On se retrouve donc pendant un temps avec Phlox tapant la discute avec le chien du capitaine puis nous sommes témoin de la progressive dégénérescense mentale du docteur qui se met à halluciner alors que tout le monde dort.

Du moins le croit-on jusqu’à ce qu’on apprenne tardivement que T’Pol aussi peut survivre à la traversée de l’anomalie tout en étant parfaitement consciente. C’est là que l’on voudrait nous faire croire que T’Pol est réelle alors qu’il est d’emblée évident qu’elle est tout droit sortie de l’imagination de Phlox donc le cerveau malade ne supporte plus la sollitude.

En quoi est-ce si évident ? La faute à une construction narrative approximative. D’abord on découvre vraiment tardivement que T’Pol est aussi pleinement active sur l’Enterprise. Rien que cela est déjà trop gros pour ne pas flairer la tromperie.
Ensuite lorsque l’on se remèmore les scènes flashback nous contant la mise en place des dispositions prises par l’équipage pour la traversée de la région dangeureuse, il parait hautement improbable que Tucker ait préféré brieffer Phlox sur la salle des machines si T’Pol pouvait également tenir compagnie au Dénobulan.
Avec cela en tête, on remarque alors tous ces petits détails subliminaux qui confirment l’évidence mais qui devraient nous revenir à l’esprit qu’à la fin après un "Mais c’est bien sûr !" : T’Pol ne touche à aucun moment et n’interagit jamais avec les instruments de bord par exemple.

Malheureusement, la bonne interprétation de Bilingsley ne permet pas de "faire illusion" devant la vacuité de ce scénario... et la mauvais jeu d’actrice de Jolene Blalock qui nous offre un florilège de mimiques d’actrice au rabais.


Episode àWarp 2
Profondemment ennuyeux (au second visionnage c’est encore pire), mal écrit et sans originalité, cet épisode échoue àpièger le télespectateur. L’ambition était présente mais tout le monde n’a pas le sens de l’illusion comme peut l’avoir Night Shyamalan, scénariste et réalisateur de "Sixième Sens".