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Enterprise
3x18 - Azati Prime
La patience est aussi pour les vivants
mercredi 28 avril 2004, par
Ne nous voilons pas la face plus longtemps : Enterprise est plus une série d’aventure primaire qu’une série de SF plus cérébrale. Il faut donc la prendre comme telle, surtout en cette saison 3 qui pousse la tendance encore plus loin grà¢ce une narration plus "sérialisée" au cachet très "comic books".
Dans cette mouvance, Azati Prime est une grande réussite.
L’Enterprise arrive enfin a quasi portée de phaseur de la super-arme de destruction massive Xindis alors que Degra vient superviser la fin de sa construction. Pour s’en approcher tout en trompant la grille de détection de la planète, Archer envoie Tucker et Mayweather en reconnaissance à bord de la navette des Xindis insectoïdes récupérée dans l’épisode précédent.
Cette tactique est en passe de devenir un cliché de la série car c’est bien la 3ème ou 4ème fois que les scénaristes nous font ce coup. A mon avis, signe d’une certaine paresse créative dont toutefois on ne tiendra pas rigueur puisque cette mission offre de très impressionnants visuels, d’abord au dessus de l’océan puis sous l’eau quand il apparait que l’arme est en construction dans un chantier sous-marin.
La mission se passe sans anicroche. Mais entre-temps, Archer a été contraint de détruire froidement une base de surveillance lunaire Xindi occupée au dessus de laquelle orbitait l’Enterprise. Une action qui mettera la puce à l’oreille aux Xindis reptiliens plus tard.
Le débriefing révèle que seule une mission suicide permettra la destruction de la super-arme Xindi. La décision d’Archer de s’y coller sonne comme un acte d’héroisme cliché et pas très crédible : une combinaison très pénalisante dans le développement du capitaine Archer.
Cette décision aurait toutefois certainement pu être amené plus naturellement mais malheureusement la recherche d’action effréné pénalise un dévoloppement plus subtil des personnages. Ainsi, l’excuse de ne pas vouloir avoir d’autres morts sur la conscience tombe à plat. Mais comme on dit par chez moi : on ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière vulcaine... 2 sur 3 c’est déjà pas mal ;).
C’est donc Archer qui s’y colle malgré les conseils de Daniels, notre messager du futur, qui transporte juste avant la mission, le capitaine sur l’Enterprise-J, 400 ans dans le futur où humains et Xindis sont alliés au sein de la Fédéaration dans la guerre qui fait rage contre les constructeurs des sphéres, les instigateurs de la conspiration qui a remonté les Xindis contre la Terre. Le but : changer le passé pour faire pencher le déroulement de la guerre de leur côté.
Si cela est parfaitement entendu pour Archer et le téléspectatateur, la séquence remet tout cela en perspective et révèle plus lisiblement que la plupart des éléments mythologiques de la série s’unifient d’une bien belle manière, et laisse l’agréable impression que l’on a pas perdu son temps devant cette saison 3 malgré ses évidentes insuffisances.
Tout comme il est agréable de constater que le présent épisode s’appuie sur de nombreux épisodes de cette saison 3 pour batir sa trame.
Daniels tente de convaincre Archer de trouver une voie plus diplomatique au problème Xindis ou du moins d’envoyer quelqu’un d’autre dans cette mission suicide. Devant le refus du capitaine, Daniels lui donne alors l’artefact Xindi qui pourrait lui être utile s’il change d’avis.
Vous savez c’est un peu comme dans les contes lorsqu’un personnage beinveillant donne un objet magique au héros qui permettra de le sortir d’une situation mal engagée... sauf qu’ici on est pas encore totalement sûr de la véritable nature et des motivations de ce personnage qui reste encore, après 3 saisons, très mystérieux.
A noter aussi, la séquence d’adieu d’Archer et son voeu de revoir ses hommes retourner à leur activité première dés la fin de la crise Xindi : l’exploration. Ca fait plaisir à entendre même si pour ma part je ne me fait pas trop d’illusion.
Archer s’enfonce donc dans les profondeurs aquatiques d’Azati Prime sans espoir de retour, mais se fait araisonner par les Xindis reptiliens. Très bonne scène d’interrogatoire entre le chef lézard et un capitaine qui fidèle à lui-même en pareil circonstance choisit le cabotinage et la provocation en parlant de la longue histoire des reptiliens sur Terre et le grand respect que les humains ont pour les reptiles... en tant que produit de bouche. C’est quand même pas quelque chose à dire à un gars qui est sur le point de détruire la Terre. :)
Finalement Archer accepte de parler mais seulement à Degra. Bien vu puisqu’il a pu le cotoyer lors d’une caméra-cachée grandeur nature dans l’épisode "Stratageme". Il sait donc pertinemment que Degra pourra se révéler psychologiquement réceptif à ce qu’il a à lui apprendre.
Et si au final il est amené de force par les reptiliens pour un interrogatoire plus appronfondit, il aura réussi à interpeller les Xindis humanoides et à planter les germes de la dissidence au sein du Conseil Xindi.
Toutefois pas assez rapidement pour empêcher à l’Enterprise de se faire massivement attaquer par les reptiliens. Et puis on se dit ’tant mieux’ car cela nous donne droit à une séquence au dramatisme intense qui voit l’Enteprise se faire pillonner sévère jusqu’au cliffhanger saisissant d’un vaisseau de Starfleet à la dérive et au bord de la destruction totale.
Hélas, l’épisode offre aussi une trame secondaire. je dis "hélas" parce qu’elle s’insère au milieu de toutes ses bonnes choses comme un cheveux sur la soupe. Elle concerne T’pol qui montre des signes évidents de perte de contrôle émotionel, et cette fois-ci, on ne peut pas mettre en cause le mauvais talent d’interprétation de l’actrice puisque c’est le but du scénario. Dans le présent épisode je ne trouve pas ça très judicieux mais sur le moyen terme pourquoi pas : les développements peuvent devenir intéressants. J’espère toutefois que l’explication ne sera pas une pièce rapportée mais prendra sa source dans un épisode précédent Pourquoi pas dans l’épisode "Stigma" de saison 2 qui voyait T’Pol atteinte d’une maladie qui empêchait le contrôle émotionelle et dont on a toujours pas réentendu parler.
Episode à Warp 4 (sur 5)
Techniquement, visuellement très très impressionnant. C’est aussi ce qu’à fait de mieux Enterprise en terme de narration orientée action.
Autre très bon point : enfin la série unifie les différentes trames de la série (Temporal Cold War, les sphère, les Xindis) et elle le fait avec une belle maîtrise (mais les Sulibans sont définitivement rangés au placard ?)
Par contre, l’épisode pêche encore et toujours dans l’écriture de ses personnages. Les réactions et décisions sont difficilement compréhensibles car elles servent surtout à favoriser l’action et le suspense plutôt qu’être le signe d’un véritable intérêt pour les personnages. Dommages, cela empêche la note ultime.