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Gilmore Girls
4x14 - The Incredible Shrinking Lorelais
Back to back to the future
mardi 3 août 2004, par
Avant de commencer la review de l’épisode du jour, je désire revenir brièvement sur le treizième opus de cette quatrième saison. Mon intervention sera brève, rassurez-vous, je ne tiens pas à revenir sur la critique de Yaya, aussi me limiterai-je à ces quelques mots que je pense bien sentis : DIE, JESS, DIE !!! Non, mais c’est vrai quoi, c’est pas possible de mener aussi remarquablement une histoire pendant quarante minutes pour se la faire pourrir par un petit vaurien même pas capable d’obtenir sa série à Venice ou encore de se couper les tifs ! Hippie va ! Ok, je m’arrête là, vous l’avez compris, je n’aime pas Jess, je ne l’ai jamais aimé et je ne l’aimerai sans doute jamais.
Bon, une fois le Luis Mariano de Gilmore Girls parti (une nouvelle fois…), on peut exploiter les story-lines disséminées habilement depuis deux épisodes (voire plus… on pourrait dire que cela a commencé lors du final de la troisième saison) au détour de quelques scènes anodines au premier abord, mais bien senties.
Et le gros de l’épisode sera consacré à Lorelai et à ses problèmes d’argent. C’est étrange d’ailleurs, c’est la première fois qu’on parle aussi crûment, directement, des soucis financiers que peut connaître Lorelai. Jusque là, ils n’étaient tout au plus qu’un prétexte, si ce n’est le prétexte : ce sont des problèmes d’argent qui amènent Lorelai à demander l’aide de ses parents pour mener à bien l’éducation de Rory au début de la série. Mais jusqu’à présent, ce prétexte était immédiatement évacué : tu as des problèmes d’argent ? Aucun problème, les grands-parents Gilmore se feront une joie de les résoudre, et la scène est bouclée. Là, on observe Lorelai s’enfoncer progressivement dans ses soucis pécuniers, refusant irrémédiablement l’aide de ses parents. Dans les épisodes précédents, c’est Rory qui observait que les habitudes alimentaires de la maison changeaient (moins de plats commandés, plus de nourritures à cuisiner), que l’abonnement au câble était modifié (plus de chaînes cinéma, un comble quand on connaît l’appétit des Gilmore pour leurs soirées films classiques) ou encore que les lampes consommaient des ampoules moins puissantes… Aujourd’hui, c’est directement le chef de chantier qui vient réclamer à Lorelai le paiement des factures car lui-même ne pourra pas payer ses gars si la situation n’est pas régularisée. Lorelai, qui semble s’être autant cachée la vérité qu’elle ne l’a cachée aux autres (Rory mais aussi Sookie, Michel…) s’enfonce progressivement. Chose extraordinaire, la production a décidé de nous présenter physiquement une Lorelai désorientée. Elle ne prend plus soin d’elle, elle ne va pas chez le coiffeur, n’est pas très bien fagotée, etc…
Ce sentiment de perdition de Lorelai est accentué dans l’épisode par le fait que pas une fois Lorelai et Rory ne réussiront à se parler directement, jusqu’à la scène finale où chacune demande à l’autre de la rappeler quand elle peut. Tout se passe par répondeur interposé, sans jamais qu’elles puissent parler de leurs problèmes du jour, et ainsi les évacuer car l’essentiel de leur blabla sert souvent d’exutoire…
Ajoutons à cela que Lorelai ne se sent pas soutenue par ses partenaires et amis. Sookie semble légèrement dépassée avec son bébé et est totalement incapable de seconder Lorelai dans la phase de construction du Inn. (comme elle le dit, son boulot est d’intervenir plus tard, aux cuisines…). Quant à Michel, difficile de lui réclamer plus qu’il ne fait actuellement alors même qu’il bosse en même temps qu’il participe au lancement du Inn. Lorelai, qui croyait s’être lancée dans une aventure commune se retrouve seule, à cet instant précis (cela ne sera plus la même chose une fois l’établissement ouvert, rassurez-vous…).
Le climax de l’épisode intervient chez Emily et Richard (ça faisait longtemps qu’une scène décisive n’y avait pas eu lieu). Lorelai I, la mère de Richard, est de passage et en profite pour faire stresser tout le monde comme à son habitude. Au moment du repas, après avoir constaté combien la coupe de cheveux de sa petite fille était pitoyable et s’être longuement interrogé sur la raison pour laquelle Digger lui offre un cadeau, la première Lorelai met les pieds dans le plat. Un regard intense, les yeux dans les yeux entre les deux Lorelai, suffit à lui faire affirmer que sa petite-fille a des problèmes d’argent. Cette dernière, d’habitude si prompte à nier les évidences, ne peut que garder le silence devant une telle perspicacité, alors même que Lorelai I commence à engueuler son fils de ne pas mieux soutenir sa fille. La conclusion ? Je vais y revenir dans quelques lignes, le temps de faire le lien avec l’autre grande affaire de l’épisode…
Du côté de Yale en effet, deux petits évènements nous sortent du train-train habituel.
Tout d’abord, Lane repart à Stars Hollow. Forcément, elle ne pouvait pas rester jusqu’à la fin de saison à Yale. Elle prend donc la direction de la maison de Lorelai… Mais elle sera bien obligée de reparler avec sa mère à un moment ou à un autre. Mais la grosse affaire du moment n’est pas là. Figurez-vous que, Jess a peine parti après son coup d’éclat, voilà Dean qui reprend contact avec Rory après l’épisode « particulier » de son mariage ! Il veut bosser aux travaux de l’Inn. mais attend l’autorisation de Rory pour y aller (qu’elle donne sans problème). Rory, pendant ce temps, se voit obligée de devoir abandonner une matière, la somme de travail étant trop importante pour elle…
C’est là où son histoire rejoint celle de Lorelai. Désespérée par le choix que lui demande son professeur, Rory tente par tous les moyens d’avoir sa mère au téléphone. Chose impossible puisque Lorelai est au même instant bloqué chez ses parents avec interdiction de toucher à son portable de la part de sa grand-mère… Rory part donc à sa recherche et se retrouve au Inn. où elle tombe sur Dean. Ce dernier, la voyant totalement désespérée, essaye de la calmer, puis la rassure, comme au bon vieux temps du joli couple qu’ils formaient lors de la première saison. Rory se confie à Dean, fidèle de la première heure, comme elle aurait pu le faire avec Lorelai. Une oreille attentive en dehors du circuit habituel mère-fille dont on avait perdu l’habitude.
Cette très jolie scène (malgré tout un peu ternie par la prestation en dents de scie d’Alexis Bledel) se trouve encore renforcée à la séquence suivante, quand Lorelai craque face à Luke, son Dean à elle. Le mimétisme des deux scènes est presque troublant. On voit Luke essayer de calmer Lorelai, entièrement désespérée par la tournure que prennent ses projets professionnel et personnel, puis la rassurer, en ami fidèle et sans doute le plus proche…
Du coup, à la fin de l’épisode, on a l’impression de se retrouver dans un schéma type de la saison 1. Rory/Dean d’un côté, Lorelai/Luke de l’autre (avec l’ombre d’un Médina/Digger derrière eux). Les Gilmore se retrouvent avec de nouveaux soucis d’argent, de nouvelles hantises scolaires de ne pas être à la hauteur… Décidément, au plus cette série se prolonge, au plus certains aspects permanents du show deviennent évidents. Et le plus génial là-dedans, c’est qu’il s’agit d’un excellent épisode. C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures, c’est bien connu ; et les scénaristes mettent l’adage en application en revenant de manière régulière à ce qui a fait le succès de Gilmore Girls, les rapports à la fois simples et compliqués que peuvent entretenir Lorelai et Rory sur fond de petite romance… Certains épisodes du début de saison auraient pu en prendre de la graine…
A signaler, fortement hors épisode et hors review mais terriblement drôle : Lorelai sortant du lit de Digger et se rhabillant alors même que sa mère lui parle au téléphone… Forcément, on ne parle pas à sa mère, nu(e) au téléphone. Elles ont un sixième sens pour sentir ces choses là !