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Gilmore Girls
4x15 - Scene in the Mall
Relationships need verbs.
mercredi 25 août 2004, par
S’il est un défaut que l’on pu reprocher à cette quatrième saison, c’est bel et bien ce manque d’activités. Gilmore Girls eu tendance, cette année, à se complaire dans son état, et à penser que les dialogues et les excellentes actrices suffisent. Certes, ce n’est pas tout à fait faux, mais les scénaristes comprirent qu’un peu d’activité autour des personnages ne leur ferait pas de mal. Et pour cette nouvelle agitation, ils eurent la fabuleuse idée de s’occuper d’un personnage secondaire. Asseyez-vous en tailleur au coin du feu et mangez vos fraises tagada, tout en sirotant quelque jus de fruits, je m’en vais vous conter un grand moment culturel : ma review de l’épisode "Scene In A Mall", bande de veinards.
Il était une fois… Bon, j’arrête avec ce style, il risque de vite vous lasser. Previously on Gilmore Girls, donc : Lorelai éclate en sanglots dans les bras de Luke, lui demandant par la même occasion un prêt de 30 000 dollars pour son auberge de jeunesse. Ainsi, le jeune et séduisant restaurateur offre un chèque à sa belle amie, lui permettant de se remettre à flot. Les ennuis semblent donc se dissiper pour un bon moment, surtout lorsque se rajoute à cela une nouvelle forme de communication, entre Rory et Lorelai : l’E-mail. L’occasion d’un passage mémorable entre cette dernière et Luke, sur l’utilité de l’écriture lorsque existe le téléphone.
Mais revenons au sujet principal de cet épisode : profitant d’une journée de libre, Lorelai et Rory se retrouvent au centre commercial, où elles ne manquent bien évidemment pas de croiser Emily. Elles tentent de se cacher mais c’était sans compter sur le radar de cette dernière, et voici nos trois générations parties faire du shopping, façon Emily Gilmore ! Nouveau conflit puisque cette façon de faire ne contient ni essayages de lunettes de soleil ridicules, ni sarcasmes sur les collections. Non, à l’inverse, la mère de Lorelai se contente de marcher à vive allure dans le magasin, traitée en reine par les employés, en achetant tout ce qui lui passe par la main. Elle traverse donc les magasins de chapeaux, de bijoux, de vêtements, et tente ainsi de refaire la garde-robe de ses filles, ce que Lorelai refuse catégoriquement. (Y compris des Manolo Blahnik’s… Et moi d’hurler "ABRUTIE" devant mon écran. Comment ça "C’est l’exemple même de la relation ambiguë et compliquée d’Emily et de sa fille, mettant en scène l’incapacité de Lorelai à accepter une quelconque chose venant de sa mère, résultant d’un profond traumatisme post-adolescent dû à un conflit générationnel, culturel, et émotionnel" ? On s’en fout, ON PARLE DE MANOLO BLAHNIK’S !)
Bref. Voici l’occasion de voir Emily se donner en spectacle au beau milieu du magasin. Car lorsque sa fille lui reproche sa manière de faire le shopping, elle éclate et déballe tous ses problèmes actuels… Tous étant liés à la nouvelle vie de Richard, une vie dont elle se sent à l’écart. En effet, il a désormais un nouvel associé, de nouveaux voyages d’affaires, et délaisse sa femme.
Personne ne s’était réellement penché sur la vie d’Emily jusqu’alors. Une femme riche, qui, par conséquent, possède tout ce qu’elle désire, qui n’a pas besoin de travailler, qui semble avoir une vie sociale relativement remplie… Pourquoi se soucier d’elle ? Pire, pourquoi la plaindre ? Surtout lorsque la principale intéressée ne laisse paraître ses émotions que rarement, si ce n’est jamais. Toutefois, voir Lorelai profiter de la vie lui ouvre les yeux, lui fait comprendre qu’enfermée dans son château (devenu fort ?), elle passe à côté de beaucoup. De plus, côtoyer l’homme si occupé et si nécessaire qu’est Richard la fait se sentir relativement inutile. Comme elle le dit elle-même : "I’ve never done anything."
Se pose-t-il ici une critique de l’argent ? Certes, l’anti-républicanisme de Gilmore Girls n’est plus à démontrer, mais il y a aussi et surtout une critique de cette image de femme au foyer que reflète Emily. Une femme qui ne travaille pas et reste à la maison, à s’occuper du recrutement de nouveaux employés ou à organiser les repas d’affaire de Monsieur son Epoux. Il était inévitable, qu’un jour, un caractère aussi fort qu’Emily se rebelle un peu contre ce mode de vie.
Il ne reste donc plus qu’à espérer que les scénaristes exploite cette nouvelle brèche, puisque non seulement le personnage a tout à fait l’étoffe d’un changement et de responsabilités pareils, mais en plus, cet épisode nous permet de confirmer ce dont nul ne doutait : Kelly Bishop est définitivement une actrice parfaite, qui mériterait amplement un rôle plus important.
Il en va d’ailleurs de même pour Keiko Agena, alias Lane. Plus que Lorelai, Rory ou Emily, ce personnage est sans aucun doute (Comme dirait notre ami Julien.) celui qui a reçu la plus belle évolution cette année. Après avoir été renvoyée de chez elle par sa mère, Lane découvre les joies de la collocation avec Zack et Brian. Enfin, joies… Ce qu’elle découvre vite, c’est surtout que trois chaînes hi-fi et des dizaines de CD ne sont d’aucune utilité lorsqu’il s’agit de déjeuner autrement qu’avec les doigts ! A nouveau, une brèche s’ouvre pour ce personnage, et puisque les scénaristes ont commencé à traiter sa storyline, inutile de s’inquiéter : ils continueront probablement sur leur lancée et feront mûrir Lane comme ils savent si bien le faire. Au moins, si le personnage de Rory est toujours ennuyeux et bienséant, on peut compter sur sa meilleure amie pour relever un peu le niveau !
Pour finir : The Boring Dean. (Dans cet épisode, tout du moins.) Sachez donc qu’il est malheureux parce qu’il s’est marié trop jeune, et que ses beaux-parents sont omniprésents dans sa vie de tous les jours. Oh et bien sûr, il est toujours amoureux de l’extraordinaire et inoubliable Rory. Voilàvoilàvoilà. Je reprendrai une fameuse réplique de notre cher Oz : DIE DEAN, DIE !!! Au moins, me direz-vous, celui-là n’est pas une publicité ambulante pour Studio Line Gel.
En bref, un épisode centré avec brio sur Emily et où Rory et Lorelai sont quasiment toujours ensemble, ce qui confère une qualité certaine au niveau des joutes verbales... Ajoutez à cela une séance shopping à mourir de rire ("Lorelai, brandissant une paire de chaussures : Oooh me wants them, my precious." "Rory : You told me to resist !" "Lorelai : Yeah, but that’s before I saw these. These are the works of art, they should be in the Louvre."), Emily découvrant les fast food, et Lane continuant d’évoluer. Que demande le peuple ?... A part la suite !