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2.07 - Chapter Twenty-Nine
Cantiques et requiem
Chapitre 29
dimanche 6 avril 2003, par
Le chapitre 28 était assez réussi par le traitement des intrigues aux sujets pour le moins polémiques et réussissait à trouver un équilibre entre drôlerie et gravité. Celui-là n’y parvient pas, mais poursuit quelques arcs très intéressants de la série. Et ce qui fait du bien au téléspectateur puriste, c’est qu’il signe le retour de quelques personnages essentiels de la 1ère saison avec des intrigues solides ; on va y revenir.
Le prégénérique commence, comme celui de pas mal d’épisodes, avec de la légèreté, c’est-à-dire avec la suite des histoires de prothèse de Meredith Peters, accompagnée bien sûr de Tony So... euh...Scott Guber, à qui un prothésiste expose les différents modèles, là encore assez loufoques (l’espèce de main multifonctions avec une fourchette pour dîner, lol !!). Le problème, c’est la récurrence, je dirais même l’obsession du pool de scénaristes pour la main manquante de Peters, et là on peut dire qu’ils insistent lourdement : ça va même jusqu’au cadeau de Noël de Guber, avec la main sophistiquée, et le jeu de mots vaseux des deux amants.
Vous me direz "un cadeau de Noël ??" Eh oui, car c’est l’épisode de Noël pour Winslow High, qui se pare ici de son dîner-spectacle de fin d’année, auquel on a droit en début et fin d’épisode, et à ses traditionnels chants, jugés "chiants" par Brooke Harper, qui dîne avec ses parents (on te le fait pas dire...). Mais heureusement, le groupe de Supremes locales est là pour mettre l’ambiance avec son gospel FM pour terminer l’épisode dans la bonne humeur : j’ai nommé Marilyn Sudor, Marla Hendricks et Louisa dans leurs costumes scintillants. Autant dire que ces éléments rendent l’épisode très antipathique pour qui n’aime pas le sentimentalisme et au second degré présent, mais atteignant ses limites : c’est mon cas, et ça tire l’épisode vers le bas. Je me tape complètement de Cooke et son ami idiot et vantard (le gars pense être l’homme idéal, tandis qu’elle menace de lui casser la gueule si il met ses paroles sur le compte de ses règles !!!!!!), vu qu’on est à des années-lumière de la relation Senete/Davies de la première saison, rendue touchante notamment par ses innombrables scènes dans l’escalier et l’humour de Senete carrément jovial ; et je me tape encore plus de Henson qui va porter ses devoirs à une bonne élève qui est soudainement absente parce qu’elle souffre d’avoir raté son préexamen à l’entrée en fac. Si Kelley me fait un arc de trois épisodes auprès de cette pauvre enfant surdouée, mon estime pour la série s’en trouvera fort réduite.
Bon et alors cet épisode est totalement pourri à cause de Noël et son sentimentalisme dégoulinant ? Quoi, dégoulinant ?!! Heureusement non, cet épisode est rempli de moments forts et d’intrigues intéressantes. On a deux intrigues concernant l’homosexualité : l’une concernant la pièce du prof de chimie, où on voir un baiser lesbien, qui choque Guber, grand conservateur et puritain devant l’Eternel ; l’autre concerne... Jeremy Peters, fils de Meredith Peters, amante de Guber. Ceci donne lieu à un paradoxe magnifiquement résumé par Harper : "Meredith vous fait confiance, il fait donc que vous lui disiez tout ; mais il serait préférable d’avoir la confiance de Jeremy." Là ça devient fort intéressant. Et le gros point fort, c’est que, pour une fois depuis le début de cette saison 2 Kelley laisse ses tentatives peu fructueuses de rendre intéressants ses nouveaux personnages, à savoir Cooke et Henson, et leur laisse ce où ils excellent le mieux : le vaudeville sentimental et peu intéressant pour Cooke, et Henson doit assimiler ses leçons de bon prof, plus que de bon pote compréhensif. Donc retour aux classiques, avec une apparition bienvenue de Davies en confidente d’Harper et aux côtés de Henson ; et Senete confronté à un leucémique cherchant à cacher la réapparition de sa maladie à sa famille et à l’âme positiviste, malgré une dissertation quelque peu marquée par la mort. Une vraie intrigue bouleversante donc, auquelle s’ajoutent les tentatives de Brooke de réunifier ses parents.
On a là deux cas de lycéens plus adultes et plus marqués que la moyenne, confrontés malgré eux à des décisions graves et aux réactions justes et touchantes. Les personnages réguliers qui sont concernés par les histoires sont d’ailleurs un peu déboussolés par tant de maturité jetée à la figure. C’est le côté touchant de Boston Public, et sa force. Tant que des scènes identiques à celles que comporte de temps à autre ce chapitre 29 pourtant contaminé par un optimisme béat, Boston Public restera une grande série. Le défaut dont elle souffre le plus est son inégalité d’une intrigue à l’autre et d’un épisode à l’autre.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires