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1.01 - Miriam
Le projet Miriam Witch
Miriam
vendredi 12 septembre 2003, par
Donc voilà, je n’avais rien d’autre à faire en ce vendredi soir alors j’ai été tenté par la nouvelle curiosité proposée par Festival, "Les Sept Elus". Mais si, voyons, Festival, c’est la petite chaîne filiale de France Télévisions qui diffuse de grandes oeuvres du patrimoine télévisuel international, dont la très bonne série policière "Jonathan Creek" (actuellement rediffusée le mercredi...en face de "Ed" saison 2). Donc j’ai décidé de grossir le rang des trois téléspectateurs de cette chaîne et de regarder cette série, diffusée en VOST (prenez-en de la graine, Série Club).
Donc quézaco ?? Ben c’est une série danoise. Alors oui, c’est un peu spécial, on a beaucoup de mal à ressentir les émotions de textes récités en danois, mais il serait dommage de bouder son plaisir. Donc ils sont Bo et Rikke (oui, elle est facile...), ils sont jeunes, fiancés, et viennent de dégoter une maison de la mort pour 1500-remplissez la monnaie danoise dans le blanc -précédemment habitée par un professeur du nom de Carsten. Ils décident de monter une colocation pour les six chambres à disposition, et passent une annonce dans la presse locale. Les heureux "élus" qui vont donner le titre à la série...ben je n’ai pu me souvenir que de trois, mais ça va me revenir. On a donc Salim, flic de son état, Tor-un garçon-, qui propose à Bo d’investir les cautions dans un business de caviar frauduleux, Regitze(la rousse) qui est une étudiante en cinéma, Eric, un petit peu bon vivant et pervers (m’enfin, veux pas trop spoiler...), et Gry (comme Fry de Futurama avec un G) qui a une relation bizarre avec une sorte d’exorciste à la gueule chelou. Voilà la charmante compagnie.
Alors ça pourrait ressembler à "Friends" en plus trash (avec une mémorable soirée de beuverie), sauf que voilà, on nous montre de suite que certains baignent dans des combines louches (Tor) et que d’autres ont des choses à cacher (le babacool à la gueule chelou dit qu’il aura besoin de l’aide de Gry, on n’en saura pas plus). Mais là où ça devient franchement étrange, c’est la maison. Typique 19e, avec une chambre où il est interdit d’entrer (Barbe-Bleue ?), car elle contient des affaires de l’ancien locataire qu’il "doit venir récupérer", une peinture effacée à moitié par cet imbécile de Bo, et surtout ces coupures de courant intempestives. Et puis la nièce du gardien Andersen, Miriam, débarquée à l’improviste et logeant justement dans cette chambre, énigmatique avec cette robe obsolète, qui a des conversations étranges avec le gardien...
On l’a bien compris, il est bien ici question d’un piège de spectres, une histoire de plus de maison hantée par le fameux professeur Carsten de la gravure. Mais les raisons de son "retour" qui n’est pas montré mais suggéré avec des fondus disséminés ça et là dans l’épisode, ne sont pas divulgués, ni ses liens avec Gry et surtout Miriam et Andersen. Andersen qui va même aller jusqu’à offrir une plaque le jour de l’arrivée des colocataires contenant le nom de cahcun d’eux (!).
La 2e moitié de l’épisode, parallèlement à cette nuit de décadence où Bo trompe sa nana avec Gry (ceci est mineur) et où Salim va forniquer avec la Miriam en question (mais tout ça nous est montré de façon assez floue), devient vraiment machiavélique. En effet, un flashback nous montre que Miriam est une sorte de réincarnation de la femme du professeur Carsten, mais plus encore, elle trouve un cahier avec le portrait de chaque locataire...où il est prédit leur mort avant la fin de l’année (19 ??-2001 en dessous de chaque portrait). Là l’intrigue est lancée, et on lorgne très clairement dans le fantastique. Cependant, même si le rôle à jouer de Miriam est très flou, il apparaît qu’elle va aider les esprits à tuer les jeunes. "Les sept élus", c’est ni plus ni moins qu’un bon slasher alors ???
Pas vraiment, puisque la dernière claque et le premier cliffhanger arrive dans les dernières secondes : on retrouve Miriam inanimée dans la chambre. Et là commence la montagne russe, non seulement c’est réussi mais on lorgne du côté de "Twin Peaks".
Un point notable est que l’identité visuelle affirme une griffe indépendante, avec un filmage en DV-Cam "à la" Dogme, un certain travail du côté des couleurs (ce qui donne un côté glauque bienvenu à la maison), et une esthétique lorgnant du côté du "Projet Blair Witch", un peu artisanal.
Donc en résumé, une agréable surprise, très racée, empruntant au film fantastique américain autant qu’à l’école Von Trier, avec des pistes mythologiques variées, et assez de questions et de flou planant sur l’identité et les motivations des 8 (moins un) colocataires pour donner envie de voir la suite.
D’autant plus que la "prédiction du cahier" laisse présager une vraie fin à cette série qui ne compte que 12 épisodes.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires
Messages
1. Commentaire, 27 septembre 2004, 21:05
Comme quoi, Navarro, même d’un oeil c’est chiant ;) Elles sont pas mal les valeurs transmises par TF1 dans sa mission de "service public" :D :D