Accueil > Critiques > Archives > Farscape > Saison 1 > Passé et Futur (waouh !)
1.10 - They’ve Got A Secret
Passé et Futur (waouh !)
vendredi 25 juin 2004, par
Eh oui, sygbab reviewe aussi des épisodes de Farscape ! La plaie...
Après X-Files dont je dois assurer encore pas mal de reviews (et encore c’est peu dire), voilà que je me suis lancé un nouveau défi : critiquer des épisodes de Farscape. Je vous le dis tout de suite, une pression énorme pèse sur mes épaules car le rédac-pas-vraiment-chef qu’est Stratego va veiller au grain et si j’assure pas je me ferais lyncher sur la place publique. Voilà encore une belle entrée en matière.
Pour commencer cet exercice périlleux, je ne suis pas tombé non plus sur le plus mauvais épisode. En effet, They’ve Got A Secret est un épisode dans lequel il se passe finalement beaucoup de choses alors que si l’on y regarde de plus près le scénario de base est assez simple : un virus affecte Moya et tout l’équipage essaye de l’analyser pour pouvoir l’éradiquer. Sauf que dit comme ça, ça ne rend pas du tout justice à l’épisode, alors je vais m’y prendre un peu plus méticuleusement.
Le teaser nous montre l’équipage du living ship en branle-bas de combat pour tenter de localiser des appareils que les Pacificateurs auraient laissés sur Moya. Cela peut surprendre au premier abord, mais c’est logique quand on se réfère à l’épisode I, E.T. où une borne qui servait en quelque sorte de traqueur les avait obligés à se poser sur une planète pour la désactiver. Il vaut donc mieux pour eux s’assurer qu’il ne reste aucune machine de ce genre sous peine de devoir recommencer la même opération qui s’était avérée laborieuse. Donc, tout le monde s’active un peu, et D’Argo a la bonne idée d’aller inspecter les conduits d’aération de Moya, et se retrouve vite en train d’y dégringoler. Il est stoppé au bout d’un moment, et découvre une balise qu’il s’empresse de détruire, ce qui provoque une explosion qui le propulse dans l’espace... Ce petit geste qui paraît anodin va prendre des proportions énormes, comme vous allez le voir plus tard (si ça c’est pas du teaser !).
Avant cela, nous avons droit à une ellipse puisqu’on ne s’appesantit pas plus sur la condition de D’Argo dans l’espace : tout de suite après le générique, on voit Aeryn le récupérer avec le patrouilleur. Et comme le dit le petit gourou stratounet (ça lui fait perdre de la crédibilité ce sobriquet) : "L’ellipse est courante dans Farscape. Si quelque chose n’a pas besoin d’être répété, expliqué ou tout simplement parce que ça n’apporte rien a l’épisode, on zappe et on passe aux choses sérieuses." Zhaan réussit à le réanimer assez vite, mais ce dernier délire et la prend pour une certaine Lol’aan. Mais qui cela peut-il bien être ? C’est la question que tous se posent, en échangeant des regards assez inquiets sur l’état de santé de leur ami, qui peut être toutefois compréhensible après avoir passé près de 30 minutes dans le vide sidéral sans autre protection que sa peau. Mais très vite, on s’aperçoit que cette explosion a aussi eu des conséquences sur le comportement de Moya, et par extension de Pilote, qui a de plus en plus de mal à communiquer. Le reste de l’équipage en conclut donc que l’état de D’Argo ne doit pas y être étranger... Et ils découvrent que la balise détruite par D’Argo a libéré des particules, qui pourraient être un virus.
C’est là que l’épisode devient intéressant, car il se décompose en deux trames distinctes : d’un côté la recherche d’éléments pouvant permettre d’indentifier le virus en question, de l’autre nous avons le développement de l’intrigue de D’Argo qui nous offre une plongée dans son passé intime. Pour éviter de tout mélanger, je vais découper mon analyse en deux parties donc, qui correspondent bien évidemment à ces deux trames.
Virus ou non alors ?
Au tout début des analyses, Zhaan remarque que les particules de l’explosion sont des particules bio-polymères, qui pourraient provenir de Moya. Cette piste (qui pourtant était la bonne dès le départ) est tout de suite abandonnée lors d’une concertation avec John car ces particules ont toutes une taille identique, et selon l’humain il est absolument impossible que cela puisse se produire lors d’une explosion. Plus tard, après que John se soit retrouvé nez-à-nez avec une centaine de DRD un petit peu en colère en arpentant les couloirs du vaisseau à la recherche de quelques indices, il est convenu que le virus est bio-mécanoïde et affecte Moya, Pilote et les DRD.
Un virus très dangereux pour l’équipage, car si il peut les affecter aussi comme le craint Crichton lors d’une discussion avec Aeryn un peu plus tôt (nous y reviendrons d’ailleurs car elle soulève quelque chose d’intéressant), il a apparemment des effets très négatifs sur Moya : oiutre les DRD qui déconnent, c’est aussi le biotope (qui assure le renouvellement de l’oxygène à bord) qui a été désactivé par le vaisseau, et Pilote est en mauvais état. Heureusement qu’Aeryn, avec son ADN de Pilote tout fraîchement injecté depuis l’épisode précédent assure le coup aux commandes. En bref, tout cela sent un peu le roussi tout de même, et nos amis en viennent à décider de couper les fonctions vitales de Moya car ils sont persuadés qu’elle essaye de les tuer...
Finalement, après que Zhaan ait eu l’illumination concernant les particules propagées par l’explosion (à savoir qu’elles sont une partie de Moya car elles ont le même matériel génétique) et que D’Argo ait retrouvé la mémoire (ça c’est un crossover avec la partie suivante), Crichton s’infiltre dans les mêmes conduits que le Luxan ? avec cette fois-ci sa combinaison spatiale car on est jamais trop prudent ? et finit par découvrir une ouverture dans laquelle il s’introduit. Et là, il découvre le pot aux roses : Moya est enceinte... La balise, en étant détruite, a donc libéré des particules qui ont fécondé le vaisseau, et là on se rend compte de tout le potentiel énorme de ce qui nous est présenté. Surtout que comme le dit John vers la fin de l’épisode,il y a de quoi s’inquiéter à propos de la progéniture du vaisseau car les Pacificateurs avaient apparemment tout fait pour l’empêcher en posant la balise...
Pour résumer, cette trame st plutôt bien construite et mène à une révélation qui marque le premier gros tournant de la série. Comment ne pas faire autrement que de rester sur le cul en apprenant cela ? Pourtant, considérant que Moya est un être vivant, cela paraît évident. Farscape nous prouve là qu’elle n’est décidément pas une série comme les autres.
Le passé douloureux de D’Argo
La deuxième trame est tout de même moins présente que la première, mais elle prend une place assez conséquente, notamment lors d’une grande scène où tout est expliqué. Mais puisqu’il est de rigueur de ne jamais commencer par la fin, tout va être repris dans l’ordre. Donc, D’Argo croit voir une certaine Lol’aan en Zhaan lorsqu’il revient à lui. Le mystère est pour l’instant toujours entier : qui est-elle ? Plus tard, en le ramenant dans sa chambre, Zhaan comprend bien évidemment qu’il y avait un lien entre amoureux entre elle et lui. Puis D’Argo prend ensuite Rygel pour son fils Jothee, fils dont on sait qu’il est la motivation de D’Argo qui veut absolument le retrouver. Enfin, il croit que Crichton est un dénommé Macton, qui serait le frère de Lol’aan.
Cela paraît compliqué comme cela, mais les éléments qui nous sont donnés tout au long de l’épisode tel un puzzle s’emboîtent bien ensemble et donnent ceci : D’Argo s’est marié avec une Sébacéenne qui a été tuée par son propre frère Macton pour ne pas qu’ils soient ensemble, et ce dernier a accusé le grand Luxan de ce crime. Cette union avait donné naissance à un fils ? Jothee donc ? que D’Argo a dû envoyer sur une autre planète car il n’avait pas le choix. On comprend donc tout de suite mieux ses motivations...
Cette trame est très émouvante, notamment grâce à la petite musique qui accompagne toutes les séquences souvenir du Luxan, et surtout à l’interprétation de Anthony Simcoe que je trouve impeccable et très poignant. De plus, cela exploite un thème certes assez conventionnel mais de manière intelligente : l’union de deux personnes de deux races différentes qui est considérée comme perverse par les deux parties. Comme le dit D’Argo à Rygel pendant l’épisode (qu’il prend à ce moment-là pour son fils), dès que l’on est différent des autres, ceux-ci nous rejettent. Je commence à avoir l’habitude de la phrase suivante à force d’écrire des reviews de X-Files : les gens rejettent ce qu’ils ne comprennent pas.
Discussion philosophique
Oui, je sais, c’est un peu pompeux, et il n’y a pas vraiment de transition avec la partie précédente, mais j’avais promis que je reviendrais sur une discussion intéressante à propos du virus entre Crichton et Aeryn. Même si elle ne dure pas longtemps, elle a le mérite de nous faire réfléchir à la volée, et aussi de nous offrir une réplique excellente. A parler de virus traînant dans l’espace (et surtout dans les conduits d’aération de Moya), John demande à Aeryn sil es Pacificetaurs croient pouvoir se balader sans attraper de STD (Space Transmitted Disease), ce qui est un détournement malin de la signification normale (Sexual Transmitted Disease). D’ailleurs, Crichton précise bien ce que cela veut dire, pour que le télespectateur comprenne bien le jeu de mots et en même temps le parallèle. Sortez couverts ! ;)
Par la suite, Aeryn révèle qu’elle est immunisée car les Pacificateurs évoluent dans un monde oùu l’environnement est maîtrisé et se font injecter des agents bloquants dès qu’une nouvelle maladie apparaît. Techniquement, ils n’ont donc aucune maladie, et cela fait envier John car sur Terre tout organisme est sujet à des virus qui parfois sont mortels sans que l’on puisse rien y faire. Aeryn lui répond alors que tout système se développe de manière différente, ce à quoi Crichton rajoute que le fait d’avoir éradiquer la souffrance dûe aux maladies est déjà énorme. Aeryn clôt la discussion en lui disant que cela ne les empêche pas de trouver d’autres moyens de souffrir et de faire souffrir les autres.
De cela, on peut donc tirer un coup de chapeau aux scénaristes qui nous incitent à nous poser la question suivante : faut-il chercher à éradiquer la souffrance et la maladie à tout prix ou faut-il vivre avec car cela est inhérent à notre environnement ? J’avoue moi-même que je n’ai pas la réponse, et je ne crois pas que quelqu’un ait la bonne. Tout ce que je sais, c’est que le thème est joliment amené et cadre parfaitement dans le contexte.
Un bon épisode, qui aborde pas mal de thèmes de fine manière.Il faut par contre s’adapter au rythme de l’épisode qui peut paraître lent quand on ne connaît pas la série et que l’on n’y est pas habitué. Très bonne musique pour les séquences souvenirs de D’Argo en prime. Mais surtout, la grossesse de Moya pose les jalons d’une mythologie qui s’annonce alléchante, et ça c’est toujours bon à prendre.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires