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1.01 - Broken Bow I

Plongée dans le grand bain galactique

En avant toute I

mercredi 7 janvier 2004, par Le Trekker Greg

Les trekkers l’attendaient depuis longtemps, les « autres » s’en fichaient un peu. Il faut bien le dire, la France étant un des rare pays occidentaux où Star Trek ne rencontre pas un succès populaire.Enterprise arrive enfin en France. La petite dernière des séries Trek débarque sur Jimmy. Et ironiquement elle risque de plaire plus aux « autres » qu’aux trekkers.


J’ai pris le parti de structurer mes critiques suivant le découpage en acte employé aux USA pour insérer les plages publicitaires dans leurs séries. En France on peut remarquer ce découpage quand une fondue noire sert de transition entre deux scènes.



Introduction :

Ce pilote entre immédiatement dans le vif de l’action (si on met de côté la scène flash-back de l’enfance du personnage principal de la série). D’ailleurs c’est d’action et d’aventure qu’il sera surtout question dans Enterprise au risque de porter atteinte à l’essence même de Star Trek.(mais de ça on aura le temps d’en parler plus tard)

Alors nous découvrons un Klingon poursuivi par d’étranges extraterrestres verts capables de passer par les dessous de portes grâce à leur étonnante élasticité. On est sur Terre, dans un champs de maïs dans l’état US d’Oklaoma. Le Klingon arrive facilement à se débarrasser de ses poursuivants (ils meurent dans l’explosion d’un silo à grain). Par contre il aura beaucoup moins de chance avec le fermier terrien du coin qui lui tire en pleine poitrine. Ah, le choc des cultures !



Générique :

Musicalement c’est de la soupe. Oubliées les majestueuses envolées symphoniques, maintenant c’est la mode des chansons pops niaises.

Dommage car visuellement, le générique est de toute beauté. Il retrace l’histoire de l’exploration terrienne depuis les simples radeaux Polynésiens jusqu’à la Station Spatiale Internationale puis enchaîne en inscrivant l’exploration sauce Trek dans le prolongement de cette Histoire du dépassement humain. Une idée qui doit plaire à tous les fans !



Acte 1 :

Ce premier acte nous familiarise avec son personnage principal, le Capitaine Jonathan Archer, interprété par Scott Bakula que tout le monde connaît pour son rôle de Sam Beckett dans Code Quantum. On fait sa connaissance alors qu’il effectue une dernière inspection avant lancement, du premier vaisseau de Starfleet à porter le doux nom d’Enterprise. On se situe 80 années avant l’ère Kirk, à l’orée d’une nouvelle ère pour l’exploration spatial humaine..


On découvre aussi que les humains sont sous le patronage des Vulcains et que ces derniers sont très réticents à laisser les terriens jouer dans la cour des grands. Ce qui ne manque pas d’énerver un Archer qui montre envers eux une certaine rancœur. C’est une bonne idée que de d’éviter de décrire les Humains et les Vulcains comme les meilleurs amis de la galaxie et de mettre en avant le désir d’émancipation des terriens. C’est une dynamique intéressante pour la suite de la série.


Un désir d’émancipation qui entraîne Archer sur sa première mission malgré les tentatives de dissuasion vulcaines : ramener le Klingon, en cours de rétablissement, sur Kronos la planète mère Klingon.



Acte 2 :

Les préparatifs de lancement sont l’occasion de découvrir les autres membres d’équipage de l’Enterprise. D’abord Malcom Reed et Travis Mayweather. Le premier est l’officier de sécurité anglais très soucieux que le vaisseau soit près défensivement pour le départ. Le second est le pilote du vaisseau, le membre d’équipage qui à le plus d’expérience des voyages spatiaux malgré sa jeunnesse, car il a passé toute son enfance sur un vaisseau cargo terrien.

Au premier abord on ne ressent pas un très grand charisme chez ces deux personnages. C’est déjà un peu plus le cas chez ‘Trip’ Tucker, l’ingénieur du vaisseau qui bichonne son tout nouveau moteur à distorsion capable de Warp 5. Bon enfant et enthousiaste, il est aussi le meilleur ami du capitaine.

Vient ensuite l’Enseigne Hoshi Sato, la charmante officier asiatique chargée des communications, spécialistes des langues extraterrestres qu’Archer vient déloger de sa fonction de professeur de langue au Brésil.

Archer se voit affublé d’une officier scientifique vulcaine, T’Pol, le temps de cette première mission. Ce chaperon n’enthousiasme ni Archer ni Tucker. C’est la touche sexy de la série. Et c’est aussi ce personnage qui créera une atmosphère conflictuelle sur le vaisseau.

Et enfin le médecin de bord, le Dr Phlox, un Denobulan jovial qui transforme l’infirmerie en un zoo aux grandes capacités curatives.(le personnage est, en fait, introduit dans l’acte 3)


Ensuite arrive la meilleure séquence de l’épisode : l’inauguration de l’Enterprise dans un esprit pure Trek. C’est pas ce qu’il y a de plus compliqué à écrire mais que c’est efficace. Difficile pour le fan de ne pas avoir le frisson quand tout l’équipage prend son poste sur fond de discours de Zephram Cochrane (l’inventeur de la distorsion) que l’on découvre être à l’origine du texte qui ouvre chaque épisode de TOS et TNG « To Bodly go... ». Puis majestueusement le vaisseau quitte le spacedock. Merveilleux !


Puis de la lumière on passe à l’ombre pour découvrir au devant de quels dangers l’Enterprise file à distorsion. On est transporté dans une région de l’espace plutôt hostile où se trouve un étrange édifice spatial. Le mystère s’épaissit encore un peu plus quand le chef des extraterrestres qui pourchassaient le Klingon sur Terre pénètre dans une pièce aux étranges propriétés temporelles. Un mystérieux personnage dont on devine à peine la silhouette lui donne l’ordre de trouver l’Enterprise et de kidnapper le Klingon qui possède des informations qu’il ne souhaite pas voir arrivées aux mains du Conseil Klingon.. La trame général de la série est lancée d’une manière efficace.



Acte 3 :

Sur l’Enterprise, c’est le calme avant la tempête que personne ne voit arriver. L’occasion de faire plus ample connaissance avec les personnages et commencer à voir se tisser les premières relations entre eux.

La plus intéressante reste celle entre T’Pol et le reste de l’équipage humain, en particulier avec Archer. La différence idéologique entre les deux peuples pose à cette époque quelques problèmes d’entente. On est loin de l’harmonie entre Vulcain et Humain que peut transpirer dans les autres séries Trek. Ainsi la série montre que les cultures différentes peuvent évoluer puis finalement s’entendre et s’influencer. Espérons que la série s’appliquera à montrer comment ces peuples ont pu passer outre leurs préjugés. C’est une grande thématique Trek.


En attendant quand l’Enterprise se trouve dépasser par les événements et se fait chiper leur Klingon au nez et à la barbe de tous au cours d’une séquence maîtrisée qui relève toute l’impuissance et le manque d’expérience de Starfleet,...



Acte Final :

...la tension entre Archer et T’pol est exacerbée et révèle la raison personnelle de la rancœur du capitaine à l’égard des vulcains (et en passant explique l’utilité des flash-back). En freinant le développement de l’exploration spatiale terriennes, les Vulcains ont privé le père d’Archer de l’opportunité de voir son travail se concrétiser de son vivant.


Souverain sur son vaisseau, Archer décide de retrouver sa « marchandise volée ». Un indice relevé par Hoshi Sato dans les propos de du Klingon dirige les recherches du côté de Rigel (sa dernière étape avant son crash sur la Terre). Et l’examen médicale effectué sur le corps du Sulibans mort dans l’opération d’enlèvement (nom donné par le Klingon au moment de l’attaque) révèle que les étranges capacités élastiques et de caméléon de cet ennemi s’explique par un remarquable travail de manipulation génétique. Cela fait des Suliban une espèce hostile intéressante à voir se frotter à Archer et son équipe.


Pendant ce temps, l’interrogatoire du kidnappé dirige également les Sulibans vers Rigel bien que le Klingon ne sache absolument rien à propos d’informations vitales qu’il est sensé transporter.


Ainsi sans connaître les dangers qui les attendent, les officiers de l’Enterprise se lance dans une mission de collecte d’infos sur Rigel. Première opportunité de montrer les terriens évoluer dans un environnement alien dont il n’ont pas l’habitude. Même si le script force un peu trop sur la caricature, c’est nouveau et donc intéressant de voir des officiers de Starfleet « sortir de leur campagne ».

En inspection dans le secteur klingon de la base Rigel, Archer et Hoshi se font capturer par des Sulibans sortis de nulle part.


A suivre...


A mon sens le démarrage le mieux maîtrisé qu’ait connu une série Star Trek. Une bonne mise en place qui n’oublie pas de fournir des petits plaisirs aux fans tout en ouvrant l’Univers trek aux non-initiés.
Toutefois on peut ajouter qu’il n’est pas trop difficile de montrer d’emblée une certaine maîtrise du récit quand les ambitions affichées sont en sensible retrait par rapport à ses devancières.
Enfin d’un point de vue purement technique, ce pilote offre ce qui se fait de mieux à la télévision (en particulier les effets spéciaux). La production allie un budget confortable à une expérience de plus de 15 ans (les hommes clés du staff technique sont à peu près les mêmes depuis TNG) et ça se voit à l’écran.