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1.02 - Broken Bow II
Coup de gueule et passage de pommade
En Avant Toute II
mercredi 7 janvier 2004, par
Que nous réserve la suite du pilote après une première partie bien maîtrisée ? En apprendra-t-on plus sur les Sulibans, leurs actions et leur mystérieux commanditaire ? La première partie avait laissé Archer, Hoshi, T’Pol et Tucker aux mains des Sulibans...
Acte 1 :
... mas pas ceux que l’on croyait. En effet lors d’un entretien avec la leader de ce groupe de Suliban, Archer apprend qu’elle représente une faction dissidente à ce qu’elle appelle la Cabale. Cette organisation sert de bras armé dans une Guerre Froide Temporelle et travaille pour un commanditaire du futur en échange d’améliorations génétiques. Sarin informe que le Klingon Klaang transporte des informations vitales pour la stabilité de l’Empire Klingon.
Un rebondissement inattendu en ce début d’épisode et qui se révèle aussi très informatif. L’intrigue s’inscrit ainsi dans un contexte plus large mais toujours aussi mystérieux. Au contraire des précédentes séries Trek, l’intention est clairement d’installer un arc mythologique dès les débuts de la série.. A ce stade le résultat est plutôt prometteur.
Toutefois c’est un peu regrettable que l’on nous ressorte le coup de la déstabilisation de l’Empire Klingon comme enjeu immédiat. On nous a sorti déjà ça plusieurs fois dans Star Trek. A ce demander si ce ne sont pas encore les Romulans qui sont dans le coup.
S’en suit une assez longue scène d’action. Ca canarde de tous les côté quand les Sulibans, les méchants, interrompent l’entretien ; d’abord dans le bâtiment puis ensuite en pleine tempête de neige quand l’équipe de Starfleet essaie de s’échapper par le toit de la base. Ils y parviendront mais Archer est blessé au cours de l’escarmouche. T’Pol prend le commandement.
Ces scènes d’actions sont bien menées mais ce n’est pas ça qui va faire oublier qu’après ça le scénario dérape pas mal.
Acte 2 :
D’abord le scénario se rabaisse à proposer une scène de racolage absolument affligeante de puérilité. La manoeuvre est très mal camouflée et on en vient à avoir honte pour les acteurs embarqués dans cette scène pathétique.
Bon pendant cette scène de passage de pommade, Trip et T’Pol se disputent concernant la marche à suivre. On pourrait presque dire que le contraste avec la scène est pas mal sauf que même cette dispute fait totalement gratuite puisque dans la scène suivant T’Pol a final fait ce qu’aurait fait Archer s’il avait été au commandement. Bref ça brasse de l’air et ça tripote.
Donc Archer reprend son poste alors que l’Enterprise suit la trace de la navette Suliban qui a quitté Rigel jusqu’à une géante gazeuse. A partir de ce deuxième acte, le scénario descend en roule libre la colline qu’il avait grimpé au cours de la première partie et l’acte précédent. Maintenant il ne reste plus qu’à admirer les beaux et nombreux effets visuels que propose la suite.
Acte 3 :
On est quand même mis dans la confidence d’une info important quand Sillik, le chef Suliban reçoit ses ordres du mystérieux commanditaire qui communique à partir du futur. On sait qu’il a en tête un plan à grande échelle dans lequel les Humains et Vulcains seront impliqués mais de préférence pas maintenant.
Ensuite, l’histoire perd un peu de sa crédibilité. L’Enterprise découvre la base des Sulibans, caché en orbite basse de la planète gazeuse. Mais pas moyen de s’approcher à cause de nombreux vaisseaux de surveillance. Alors ils ont la bonne idée de se dire que les Sulibans ne doivent pas être très intelligents et donc qu’ils ne verront que du feu quand ils captureront un de ces dits vaisseau pour pouvoir s’arrimer ni vu ni connu à la station. Et ils ont bien raison parce que ça fonctionne les doigts dans le nez. Vraiment très facile.
La petite promenade de santé de s’arrête pas là. Tucker et Archer en charge de cette mission d’infiltration, trouve et libère facilement leur Klingon idiot comme un manche à pelle.
Et comme tout bon scénario en pilotage automatique, il faut qu’un petit aléas de parcours oblige le personnage principal à rester en arrière....
Acte Final :
... pour la scène de confrontation finale avec le méchant. Une scène dans la pure tradition des films Star Trek, que l’on rencontre beaucoup moins souvent dans les séries.
Ici , il n’y a pas à dire elle est remarquablement exécutée. La « salle aux échos temporelles » est un environnement original et intriguant qui rafraîchit ce genre de scènes souvent très bateau.
Pendant ce temps là sur l’Enterprise, on a droit encore à une scène artificielle de remplissage où Trip et T’Pol se prennent le bec car la Vulcaine ne veut pas risquer la mission dans le sauvetage d’Archer. Et comme plus tôt, dans la scène suivante on retrouve tout le monde sur la même longueur d’onde. Ce qui permet de téléporter Archer au moment où celui-ci était sur le point de sortir perdant de sa confrontation avec Silik. Ca aussi le coup de la téléportation en dernière seconde est une ficelle usée.
L’Enterprise ramène le Klingon sur sa planète. On découvre en fait que les informations étaient cachées dans l’ADN du messager. On peut remarquer la belle touche de continuité avec TNG où dans un épisode, un espion Klingon transporte aussi des infos de cette façon.
L’Enterprise voit sa mission d’exploration se poursuivre avec l’aval de Starfleet Command. Bien sûr la Vulcain T’Pol reste au sein de l’équipage. Toutefois les raisons qui motivent la décision à la fois d’Archer et de T’Pol restent un peu légères.
L’Enterprise file pour de nouvelles aventures.
Une seconde partie assez décevante par rapport aux bases établies dans l’épisode précédent.
Il y a du bon, tout comme il y a du ridicule (comme cette scène « érotique »). Mais dans l’ensemble, la résolution de cette intrigue reste bateau même si elle possède une qualité visuelle irréprochable et installe un arc mythologique très prometteur.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires