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1.03 - Fight or Flight
Dans l’espace, personne ne vous entendra soupirer
Mission d’Exploration
dimanche 11 janvier 2004, par
Prégénérique :
Hoshi Sato, l’officier des communications et de la linguistique, est à l’infirmerie. Elle y observe Gastero (Slugo en vo), un représentant de la seule espèce vivante rencontrée par le NX-01 en 2 semaines d’exploration : en gros, une limace ! Le Dr Phlox, toujours aussi pince sans rire, constate que de toute façon, dès que gastero sera en forme, il le donnera comme nourriture à l’une des ses chauves-souris spatiales !
Et Hoshi de se comparer à Gastero : pas à sa place sur ce vaisseau...
C’est donc par ce « spectaculaire » prégénérique que débute le premier épisode régulier d’Enterprise... autant dire qu’on a déjà vu plus accrocheur. Le problème n’étant pas tellement le fait que l’épisode choisisse un biais psychologique pour traiter du travail d’équipe (les doutes de Hoshi, dont les responsabilités la met un peu à part du reste de l’équipage) mais plutôt son traitement pas assez aboutie.
L’épisode se poursuit par un passage en revue du quotidien du vaisseau : Mayweather, Reed et Archer règlent la visée des lances-torpilles, le Dr Phlox observe le comportement humain, Hoshi déprime et Trip s’ennuie ferme (quand à T’Pol, elle doit sûrement être en train de méditer). Quand soudain (enfin au bout de 15 minutes d’épisode quand même), l’Enterprise détecte un vaisseau à l’abandon (dont on apprendra plus tard qu’il s’agit d’un vaisseau Axanar... ce n’est pas un spoiler puisque cette espèce nous était jusqu’ici inconnue, alors ne commençaient pas à râler !!). Le capitaine décide alors de l’explorer (T’Pol est contre, mais c’est son rôle...). L’occasion pour la série d’offrir à nos yeux ébahis sûrement le meilleur moment de l’épisode : les superbes scaphandres d’exploration de StarFleet. Sans mentir, il s’agit des scaphandres les plus réussis de la franchise (juste devant ceux de ST First Contact et loin devant ceux aperçus dans TOS). Seul Hoshi trouve un moyen pour gâcher ce plaisir : elle ne sent pas à l’aise dans ces scaphandres et ne souhaite pas vraiment mettre le pied sur un vaisseau inconnu (ce qui aurait bien arranger Trip qui lui voulait y aller mais est de corvée de salle des machines). Le départ sur le vaisseau Axanar est donc encore retardé jusqu’à ce qu’Archer réussisse à convaincre Hoshi de son utilité pour déchiffrer les appareillages du vaisseau.
Là-bas, Red, Sato et Archer découvrent les corps de l’équipage, suspendus au plafond. Pour en rajouter dans l’horreur, ils tous reliés à une machine qui leur pompe un fluide vitale. J’ai peut-être été un peu dur dans cette review : cette exploration d’un « vaisseau fantôme » est l’autre point positif de l’épisode. La plongée dans cet environnement glauque est très efficacement rendu à l’écran et Hoshi nous gratifie d’un cri de terrreur digne des plus grandes scream queen. Un mini-film d’horreur au sein d’un épisode de Star Trek, c’est assez rare pour être souligné. De plus, cette vision cauchemardesque rappelle un passage de Star Trek II : The Wrath of Kahn : les scientifiques de Regula One égorgés et suspendus. En fait la scène ne fut que sous-entendue dans la version ciné et à peine entraperçue dans la version longue présente sur le dvd collector. La seule source détaillant cette scène étant la novellisation, comme toujours rédigé à partir du scénario, avant qu’ai eut lieu le montage finale. C’est donc bien ici une première.
Mais les responsables de ce massacre ne tardent pas à revenir sur les lieux. L’équipe d’exploration est donc contrainte de vite rentrer sur l’Enterprise.
Alors que T’Pol et Archer sont à nouveau en désaccord (Archer veut retourner sur le vaisseau pour décrocher les pauvres victimes et prévenir leur compatriotes ou quand l’altruisme de la future Fédération se heurte aux réalités de l’exploration... Fight or flight ? Ange ou démon ? Fromage ou dessert ? mais je m’égare...), le Dr Phlox découvre que les Axanariens se faisaient pomper leur triglobuline (une substance très recherché... et que l’on trouve également chez les humains) et Hoshi réussit finalement à envoyer un message sur Axanar, grâce aux données recueillies durant la mission.
Au petit jeu du « tiens, tout ça me rappelle un autre épisode », cette fois-ci on ne peut s’empêcher de penser aux Vidiens de Voyager, qui volaient des organes sur des personnes en vie, pour soigner le virus du phage, virus dont étaient atteints tous les membres de leur espèce. Espèce qui était d’ailleurs l’une des rares réussites de Voyager, notamment par le fait qu’avec l’habitude, ils avaient perdu conscience de l’horreur de leur agissement. Ici, les responsables du drainage resteront mystérieux (on ne verra que leur vaisseau), faisant d’eux de redoutables prédateurs tapis dans l’ombre, mais dont la portée symboliques est tout de même bien moins profondes.
Le NX-01 revient finalement sur les lieux et se retrouve nez à nez avec donc le vaisseau des « pompeurs de triglobuline » et un vaisseau Axanar qui a reçu le message de Hoshi. Les membres de l’équipage de l’Enterprise sont alors scannés à distance : les « pompeurs » ont trouvés une nouvelle source de triglobuline et prennent le vaisseau terrien dans leur rayon tracteur. Les torpilles n’y font rien, le seul salut d’Archer & Co. ne peut venir que du frêle vaisseau Axanar et de son unique occupant. Mais le traducteur universel a encore du mal avec sa langue et celui-ci ne comprend pas qui des 2 autres vaisseaux est responsable de la mort de ses amis. Devinez qui va sauvez tout le monde ? Non, non, ce n’est pas Wesley (quoi que...), mais c’est bien sûr Hoshi ! Quel retournement de situation ! Sato se substitue donc au froid et maladroit ordinateur de bord et parvient à se faire comprendre de l’Axanar (après que T’Pol lui ait bien mis la pression, il faut dire...).
Après ce coup d’éclat, l’Axanar torpille le vaisseau pompeur et fait copain-copain avec les terriens. Et finalement Hoshi libère Gastero sur une nouvelle planète, où il se sentira presque comme chez lui ! Bravo la finesse de la métaphore...
ça a du faire plaisir à Linda Park de se voire assimiler à une limace (peut-être après que B&B l’ai vu baver à la cantine des studios Paramount ?!). Heureusement qu’elle compense la maladresse du scénario par un jeu tout en justesse (à défaut d’être à proprement parler original).
Et je ne parle même pas du non-respect de la prime directive.. qui n’existe certes pas encore, mais tout de même : T’Pol nous ch... une pendule à la moindre initiative d’Archer mais relâcher une créature inconnue dans un autre environnement ne la gène absolument pas !
Après un pilote assez dynamique, Enterprise cale au démarrage avec un épisode qui ne part de rien et ne va nulle part. Allez zou, on oublie et on passe au 1.04 !
On finit quand même par deux coups de gueule en rapport avec la diffusion française :
Après Broken Bow traduit en En avant toute !, on a encore droit à une traduction visiblement peu inspirée en ce qui concerne les titres d’épisodes. On ne pourra pourtant pas invoquer l’obscure techno-babble trekkien.
Où est passé mon widescreen ? Aux USA, comme beaucoup d’autres séries, Enterprise est filmé et diffusé en 16/9. La seule série a conservé ce format « écran large » à l’étranger est Urgences ! En effet, les networks US refusent tout bonnement d’exporter les versions widescreen de leur épisode, et ce quelque soit le pays (même l’Angleterre est elle aussi obligée de se contenter d’épisodes passé au en pan & scan, c’est à dire avec les côtés coupés). L’une des qualité d’Enterprise étant justement son visuel, l’absence des cadrages larges est donc un grand préjudice pour les téléspectateurs. Je me vois donc dans l’obligation de lancer ce cri de guerre qui conclura chacune de mes reviews :
W.W.W. ! c’est à dire WE WANT WIDESCREEN !!!
Hormis une ambiance très réussie sur la vaisseau fantôme, il n’y a pas grand chose à sauver dans cet épisode. Si les intentions sont louables, le produit final est décevant.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires