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3.17 - Pusher
Moi, ce que j’aime, c’est le bleu céruléen
Autosuggestion
vendredi 23 janvier 2004, par
Un groupe de policier hautement armé débarque dans un Supermarché et procède à l’arrestation d’un individu à priori banal. Il s’agirait en fait du Pousseur, un criminel qui a avoué ...
... par téléphone de nombreuses morts - qui ont toutes été décrites par les témoins comme des suicides... Dans la voiture qui l’amène au poste de Police, le Pousseur se met soudain à parler. Il évoque le bleu Céruléen... la couleur même d’un camion que le Policier au volant ne verra jamais arriver, et qui fonce sur eux.

Le Policier chargé de cette enquête contacte Mulder et Scully. Il leur raconte l’affaire et la manière dont le Pousseur vient de réussir à s’échapper. Un indice laissé sur l’épave du camion, ‘Ronin’, met Mulder sur la piste. Dans des magazines d’arts martiaux, il retrouve de pultiples annonces signées ‘‘Osu’’ : pousser en Japonais. Le numéro est celui du cabine que les deux agents se mettent à espionner. Le téléphone sonne, et Mulder connaît là son premier contact avec Mulder, à qui il fournit un nouvel indice.
Remontant la piste, nos deux agents et les services de Police remontent la piste de celui qui s’appelle en fait Robert Patrick Modell. Mais sur les lieux, l’homme, par la force de sa suggestion, pousse un policier à s’imoler par le feu. Pourtant, Mulder le retrouve quelques minutes plus tard, épuisé, affalé dans une voiture. Cette fois, Modell est arrêté mais, en dépit des avertissements de Mulder, c’est sans peine qu’il convainc le juge de le relâcher.
Scully oppose aux conclusions de Mulder le parcourt de Modell : il s’est fait refouler de la Navy, du FBI, etc. de nombreuses fois. Comment quelqu’un doté d’un tel pouvoir de suggestion aurait-il faire cela ? Mulder enregistre les informations sur Modell en ce qu’elles affectent grandement son profil, mais pour le reste, il se contente d’en déduire que le pouvoir du Pousseur est récent.
Modell s’introduit au FBI et en retire les informations du dossier de Mulder. Inquiété par Skinner , il pousse une jeune secrétaire à lui régler son compte (!). Mulder, Scully et le Policier chargé de l’enquête se rende au domicile du Pousseur. Ils y trouve de grandes quantité de boissons énergétique, et des indices médicaux suggérant que Modell est atteint d’une tumeur au cerveau. Le Pousseur les appelle au téléphone, et parvient à tuer le Policier, simplement en le forçant à l’écouter demander à son cœur de s’arrêter. Estimant que seul Mulder est capable de se mesurer à lui, il le convoque à un affrontement très psychologique.
Equipé d’une micro-caméra, Mulder part retrouver Modell. Mais la diffusion cesse soudain. Scully part les retrouver. Elle trouve Modell assis face à Mulder. Il le force, malgré toutes les tentatives de Mulder pour résister, à jouer à la roulette Russe.
Puis Modell pousse Mulder à braquer son arme vers Scully. Interloquée, elle voit son partenaire commencer à la braquer, en dépit d’effort de résistance plus grand que jamais. Lentement elle recule jusqu’à atteindre l’alarme incendie. La sirène stridente distrait Modell l’espace d’une seconde. Suffisamment pour que Mulder braque son arme vers lui et l’abatte.
L’Homme se trouve entre la vie et la mort à l’hôpital. Mulder apprend à Scully que Modell a toujours refusé de se faire opérer de la tumeur qui le tuait, mais qui lui conférait aussi ce pouvoir : Modell était un petit homme aux rêves de grandeur. Il ne pouvait y renoncer après l’avoir touchée.
Parfait thriller psychologique, Pusher démontre qu’il n’est pas besoin d’explosions ni de guerre intergalactique pour réaliser l’un des plus mémorable épisode de X-Files.
Sa qualité, cet épisode la doit en premier lui à un élément simple : son script. Deuxième de Vince Gilligan pour X-Files, et premier en tant que membre permanent de l’équipe, il met clairement en évidence ce qui va permettre à Gilligan de devenir le successeur de Morgan & Wong en matière de loners bien ciselés. D’abord, le bonhomme est un Dieu de la caractérisation. Les personnages principaux de ses épisodes sont toujours incroyablement bien conçus, psychologiquement très crédibles et multidimensionnels.
Ce n’est pas rien que d’arriver au point où le méchant de l’histoire, qui commet plusieurs meurtres sous nos yeux, est attachant. A coté de cela, le scénario bénéficie d’une structure parfaite, et d’une implication émotionnelle des personnages principaux de la série qui pousse le spectateur à s’investir encore plus avant dans l’histoire.
Gilligan peut aussi remercier Robert Wisden, dont la prestation fait passer à l’image bien des subtilités du personnage, et Gillian Anderson et David Duchovny, impériaux dans les scènes finales de l’épisode.
Concluons en disant que l’occasion est trop belle pour nous pas tirer notre chapeau aux bureaux de la VF, qui ne maîtrisent visiblement pas la différence entre la suggestion et l’autosuggestion. Il aurait fallu qu’ils nous sortent Autosuggestion Mortelle et on avait l’archétype parfait du titre Français naze...
Ah ! Si tout cela n’avait pas été terni par une séquelle navrante dans la cinquième saison, nous vivrions presque dans un monde parfait.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires