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2.02 - Descent
Mort à John Smith
samedi 14 février 2004, par
Les visions de Johnny sont sollicitées par le shérif Walt pour aider les secours à localiser quatres adolescents égarés à la suite d’un coup de grisou dans une mine désaffectée devenue instable.
Rien de très accrocheur dans ce succint synopsis. Mais cette histoire sert de canevas sur lequels le scénario brodent des développements très intéressants qui font de "Ombre..." (Descent) un épisode bien plus réussi que le premier épisode de saison 2 de la semaine dernière.
D’abord, d’un point de vue purement technique, cette expédition de secours dans une mine désaffectée a fortement sollicité le département des effets spéciaux. Et paradoxalement la séquence la plus spectaculaire et certainement la plus complexe n’était pas une vision de Johnny mais la séquence de l’inondation qui a provoqué la noyade du chef de l’équipe de secouristes (quoique le coup où Johny voit par les yeux d’une chauve-souris c’était pas mal non plus). Certainement à ce jour l’épisode qui a mis le plus en avant leur expertise.
Mais l’épisode ne se résume pas seulement à la sortie de l’artillerie lourde visuelle. Il est également la parfaite illustration qu’il est possible de faire d’une histoire banale un récit original grâce à cette petite valeur ajoutée personelle qui la recentre sur ses personnages.
Dans ce cas, l’élément important qui change l’épisode c’est cette mine qui appartient à Johnny et qui fut le théâtre d’un tragique accident le 7 Mars 1949 quand elle était dirigée par son grand-père. Ce jour là Johnny, c’était aussi le nom du grand-père, décida d’établir un nouveau record de production au mépris de la sécurité de ses mineurs. 31 d’entre eux furent tués.
Cet épisode ne concerne plus seulement l’aide que Johnny apporte dans le secours de quatres adolescents. C’est aussi l’occasion pour Johnny de revivre ce tragique accident grâce à ses visions mais aussi d’essayer de se racheter pour les péchés familiaux du passé à travers cette opération de sauvetage.
Autre bonne idée en rapport avec le drame passée : jouer sur l’imbiguité paranormale. Le scénario s’applique à donner l’impression que la mine en veut à Joyhnny pour les actes de sa famille et essaie de le tuer.
Bien sûr, il n’en est rien. Ce chariot fou descendant plein pot l’une des galerie de la mine, l’inondation d’une autre ou l’effondrement d’une troisième ne sont pas dirigés contre Johnny. Scully nous dirait que ces incidents ne sont que les conséquences de l’instabilité de la mine après l’explosion qui explique pourquoi 4 ados se sont paumés ; et elle aurait raison. Mais la mise en scène et le contexte historique laissent planer l’ambiguité.
Il faut également ajouter à cela l’homonymie de Johnny et de son grand-père qui donne l’impression que les visions de Johnny sont les paroles d’outre-tombe des mineurs hantant les lieux qui s’adresent à lui, alors que ce sont des paroles du passé de mineurs en colère pestant contre leur patron pendant qu’ils trimaient dur.
C’est vraiment cette aspect du scénario et l’ambiance qui en résulte qui créent la tension véritable de "Ombre..." car pour ce qui est de cette histoire de sauvetage, ça reste très conventionel. Johnny a des visions qui permet de localiser les adolescents dans la mine et ultimement de les sauver.
Cet épisode donne aussi la part belle aux intéractions entre Johnny et le shérif Walt. Ce n’était pas arrivé depuis... et bien depuis le pilote, si je ne m’abuse. C’est bien dommage d’avoir attendu si longtemps car la dynamique qui existe ici entre les deux personnages est plutôt intéressante et drôle. Il nait une sorte de complicité dans ce qui les oppose et à la fois les réunit : c’est à dire Sarah.
Sarah qui est d’ailleurs très proche de son mari et plus distant avec Johnny depuis l’infidélité. Ce qui n’a pas échappé à l’oeil avisé du shérif.
Il se trouve que l’on a affaire à la première partie d’un double épisode qui prépare le terrain à sa seconde centrée sur le triangle entre Johnny Sarah et Walt.
En effet, à la recherche de la dernière adolescente encore manquante en compagnie de Johnny, Walt est grièvement blessé à la tête lors d’un effoudrement de galerie et ressort de la mine sur une civière devant une Sarah anéantie. A suivre...
Mine de rien (appréciez le jeu de mot) à partir d’un point de départ peu attrayant, on se retrouve avec un épisode riche avec plusieurs niveaux de récit (l’opération de sauvetage/le passé de la mine et de la famille Smith/le triangle Johnny-Walt-Sarah) qui maintient un intérêt élevé de bout en bout. Après le faux pas de l’épisode précédent, on retrouve le Dead Zone que j’aime.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires