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2.04 - The Outsider
De si beaux bébés
samedi 21 février 2004, par
Johnny Smith s’oppose à une grande entreprise pharmaceutique pour éviter la mise en vente d’un produit qui causera mortelles anomalies chez ls nouveaux-nés dans les années à venirde.
Dead Zone s’attaque au monde de la grande entreprise avec cet épisode ; plus particulièrement ici à une grande entreprise de cosmétique qui sous-tend ainsi une seconde thématique plus discrète : "l’obsession de la beauté et la jeunnesse sans égard pour la santé", sans être alarmiste, on peut penser à la DHEA.
Voilà donc un sujet qui dénote une certaine ambition. Mais cette histoire est-elle à la hauteur ? La réponse est "en partie seulement". Explication.
D’abord, le teaser fait froid dans le dos avec cette vision de bébés qui paient le prix de la négligence humaine passée. Cela trouve écho dans l’actualité française (amiante, sang contaminé) et j’imagine que chaque pays a son lot d’affaires équivalentes.
De plus, Purdy fait remarquer avec justesse que c’est la première fois que Johnny a une vision sur une si grande échelle si l’on omet la vision d’Armageddon que Purdy ne soupçonne pas. Et quand bien même, ici "l’affaire Revivatin" - c’est le nom du produit responsable des problèmes de maternité - a un aspect plus tangible, moins impersonnel et presque plus effrayant car la peur de l’Armageddon est bien ancrée dans nos cultures et surexploité dans nos séries, films et romans pas toujours préférés, au point de se ranger au côté de la peur du Croque-mitaine.
Maintenant le traitement. Là l’épisode souffle le chaud (1) et le froid (2).
1)La tournure médiatique que prend l’affaire est très bien traîtée. Il était particulièrement intéressant de voir quel genre de responsabilité et de dilemme cela entraînaient au sein de la rédaction du Bangor. Au point de peut-être regretter que l’épisode ne développe pas un peu plus cet aspect du scénario...
2)...par exemple au détriment de la partie concernant le scientifique qui réussira dans le futur à détecter la cause du problème.
Alors, c’est vrai que vu l’expertise demandée pour résoudre cette affaire, il faut introduire un personnage qui a les connaissances nécessaires. John Smith n’est pas John Doe et il ne peut pas ici arranger les choses comme un grand. Sauf que ce scientifique au placard auquel Johnny implore de reprendre ses recherches avant l’irréparable ne trouve jamais vraiment sa place dans l’intrigue.
De plus, je sais pas trop pourquoi, mais les scénariste ont jugé bon de rajouter cette idylle avec la scientifique du labo de l’entreprise incriminée. J’appelle ça de l’alourdissement inutile de scénario...
2 bis)... surtout que l’impression de fin bâclé saute aux yeux pour un résultat final peu crédible.
En effet, c’est un peu fort de café de voir les deux scientifiques amoureux trouver ce qui cloche en un temps aussi court. Et finalement, on se dit : "tout ça pour ça". Ou est la tension dramatique dans cette résolution d’histoire ?
1 bis)... car en plus de l’escalade médiatique, il était intéressant de suivre le bras de fer entre Johnny et cette entreprise, Culp et Belling, qui use de tous les moyens (surveillance, intimidation maneuvre de discrédit,) pour écarter le voyant de leur route vers le profit. Cette partie de l’histoire fait de cet épisode une intéressante petite satire, d’autant plus efficace que la situation sonne tragiquement envisageable...
Un épisode qui possède un sévère problème de fluidité narrative. Pas le potentiel pour en faire un double épisode mais trop conséquent pour tenir sur 45 min, pour au final un épisode bancal.
Il n’en demeure pas moins ambitieux et intéressant à suivre même si l’on reste sur notre faim.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires