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4.17 - A Constellation of Doubt

He claims to be a human from a planet called Erp.

mardi 4 mai 2004, par setsuko

Une télé, des aliens, des humains, le retour de Pradel, une citrouille d’halloween vielle de 20ans, un rat mort, mangez bio, Winona, Bobby, un camescope, un plateau, Siko, Katratzi, les vortex et une sauterelle

On n’est arrivé ici à un point on ne peut plus éloigné du pilote : plus personne n’écorche le nom de la Terre, John est maintenant un peu plus qu’un espèce de fou débarqué dans un vaisseau pourri d’une espèce de planète bizarre dont personne n’a jamais entendu parlé et Aeryn s’est même mise à l’anglais. Par contre, autant vous le dire tout de suite, si vous espériez savoir tout de suite où se trouve Katratzi, vous aviez tout faux. Sikozu explique d’ailleurs pourquoi : les scarrans ont réussi à construire un empire puissant en ne révélant pas la localisation de leurs bases secrètes.

Mais si on n’apprend pas où se trouve Katratzi, il se passe quoi ?

Et bien justement, d’un point de vue formel il ne se passe pas grand chose. John regarde une émission terrienne que Pilot a réussit à intercepter tout en se demandant où il a déjà entendu parler de Katratzi (car il est sûr d’avoir déjà entendu ce mot ailleurs) et Sikozu tente vainement d’obtenir des informations sur la localisation de la base. Finalement, passé les trois quart de l’épisode, John craque et menace Siko car il est persuadée qu’elle ment et que c’est elle qu’il avait entendu prononcer ce mot avant. Grâce à la télé il a un flash et se souvient qu’il a entendu ce mot dans une des Unrealized Reality où il a échoué dans l’épisode du même nom (4x11). C’est là que les choses sérieuses commencent, Crichton va trouver Scorpius et lui demande de l’aider à trouver Aeryn en échange de quoi il lui donnera ses connaissances sur les vortex.

Ben alors, pour si peu d’info il sert à rien cet ep...

Et bien si ! On peut à nouveau prendre conscience de l’obsession de Scorpius pour les vortex pour ceux qui n’auraient pas remarqué. On peut aussi se rendre compte que finalement Crichton se fiche pas mal des querelles intergalactiques entre Scarrans et Peacekeepers et qu’après tout si il doit lâcher ses connaissances des vortex à un taré comme Scorpius pour retrouver Aeryn, ça ne le dérangera pas plus que ça. Enfin les petites sœurs ça a des yeux et ça sait s’en servir et grâce à aux caméras cachées de Bobby pour espionner sa mère et son oncle et aux questions indiscrètes et déplacées de Monroe on peut constater que la relation entre John et Aeryn a changé entre le moment où ces vidéos ont été filmées et le moment où John les regarde.

Alien Visitation, présenté par... R. Wilson Monroe

A coup sûr, Jacques Pradel n’est pas mort, il n’a fait que changer de nom pour pouvoir faire carrière aux Etats-Unis, le fourbe. Il présente à présent une émission intitulée « Alien Visitation » où il évoque avec vidéos, interviews, avis de psychologues et de moines bouddhistes à l’appui le passage de l’équipage de Moya sur notre petite planète. Au programme : les Aliens vont-ils nous envahir ? N’ont ils pas des moeurs trop relâchés ? Les sébacéens et les humains peuvent-ils avoir des enfants ? Mulder avait-il raison ? Et à Roswell c’était eux ? Que de débats passionnants, enrichissants et valorisants en perspective. On y voit donc, Aeryn expliquer à Monroe, entre deux questions parfaitement déplacées, que les Peacekeepers considéreraient sans doute la Terre comme trop mauvaise pour être un allié et pas assez bonne pour être un ennemi. Certaines vidéos de Bobby (le môme qui avait un camescope vissé dans la main dans Terra Firma) feront également beaucoup jacter les psychologues, moines bouddhistes et autres illuminés invités sur le plateau de cette fabuleuse (si si) émission.

Tout d’abord, les aliens ont, à plusieurs reprises, clairement dit que la Terre ne ferait jamais le poids face à la plupart des armées extra-terrestres. En gros, si des aliens débarquent, ça sera pas comme dans Independance Day (ou tout autre film du genre), on va pas les laminer mais se prendre une grosse taule. Dans l’idée, c’est en tout cas ce que dit D’Argo à Bobby. Néanmoins cette critique n’est pas du goût de tout le monde, certains se sentent même blesser dans leur amour propre d’humain et qui plus est d’humain américain (pardon). Ainsi, selon une des charmantes psychologues (si si) il ne s’agit là que d’une vague fumisterie destinée à nous effrayer en vue d’une attaque fourbe dont les luxans sont probablement très friands. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai une subite envie de chocolat... Enfin passons, le shérif rescapé de Kansas est nettement plus réaliste concernant l’attaque future des aliens. Ceux ci ont mis sur pieds une stratégie bien plus élaborée. En effet, ils nous envoient des signaux nous incitant à manger gras, dans le but de nous faire enfler comme des bibendums et de nous immobiliser. Je savais bien que Ronald n’avait pas l’air humain... Enfin pour avoir assisté au spectacle pour le moins traumatisant de Rygel en train de manger, on peut sans peine lui pardonner d’être farfelu. D’ailleurs il pense que Cher est un Alien, ce qui pour moi est bien signe qu’il lui reste un minimum de santé mentale.

De toute façon, une des vidéos de Bobby justifie plutôt bien ce qu’il a dit. Et oui, le môme est assez intrépide pour avoir été jusqu’à filmer Rygel à table, un morceau d’anthologie où le Dominar avoue que ce qu’il préfère sur Terre c’est le sucre. Conclusion d’un des psychologues du coin (ou est ce un sociologue ?) : Rygel a compris la société américaine bien mieux que les américains eux mêmes. Je me vois navrée de lui annoncer que malheureusement Rygel est tout simplement Rygel et qu’il n’a toujours pensé qu’à la bouffe (sauf lors de sa découverte du téléphone rose).

Ce n’est pas le seul exemple de socio-analyses de comptoir que les invités de Monroe inventent, mais au final elles se ressemblent toutes : on prête à ces pauvres aliens qui n’ont absolument rien demandé la vision de la société à laquelle on adhère le plus et on valide son argument par un « mais regardez ce n’est pas moi mais lui, qui a un point de vue extérieur, qui le dit, donc j’ai forcément raison ». Infaillible.

Par contre, quand un d’eux émet un avis tellement clair qu’on ne peut plus lui prêter le point de vue qui nous arrange, l’Alien passe du statut de visiteur à celui d’intrus. C’est d’ailleurs ce qu’il se passe quand Noranti explique ce qu’elle pense de la religion. Elle la considère en effet comme hypocrite car bien que condamnant le meurtre elle le justifie quand c’est pour faire plaisir à son Dieu (sans doute une référence aux guerres saintes et autres amusements du genre). Pire elle considère que dans certains cas, tuer est nécessaire. Bien sûr dans le bout de galaxie d’où elle vient c’est bien souvent « tuer ou être tué » donc finalement ce serait plutôt déplacé pour un humain qui ne connaît rien ni à la vie qu’elle mène ni à l’endroit d’où elle vient de critiquer ses propos. Pas grave, pour la psy du coin (qui au passage m’a l’air particulièrement sèche et aigrie) Noranti est dangereuse. En plus, un militaire trouve qu’elle ne sait pas de quoi elle parle et pense que quand elle aura tué quelqu’un, alors elle pourra aborder le sujet. Paradoxalement je doute qu’il sache quoi que ce soit à propos de Noranti. (D’ailleurs on ne sait toujours ni d’où elle sort ni comment elle est arrivée sur Moya.) Il semblerait que l’humain aime parler pour ne rien dire.

Mais, réjouissez vous amis terriens, même si nous tuons des rats innocents et si il est contre la loi d’avoir des relations sexuelles à treize ans (pas grave, Bobby se venge sur son camescope), le reste de la galaxie n’est pas tellement plus confortable. La Terre suit selon Aeryn le même développement que toutes les autres planètes (même si elle se traîne cruellement) et selon Noranti, les aliens et nous ne sommes pas si différents. Certes elle ajoute également qu’il n’y a pas de quoi être fier, mais enfin je vous le demande, qu’est ce que c’est que cet épisode qui fait passer les humains pour des grosses larves technologiques et qui plus est doté d’un énorme sentiment de supériorité totalement déplacé puisque objectivement nous ne faisons même pas le poids face à des iguanes géants ?

Finalement, c’est bien ce qui ressort de ce show stupide, pour Crichton comme pour nous : être humain, c’est pas la gloire. Leur réaction est en effet toute aussi crédible, bien que totalement différente, que celle évoquée dans A Human Reaction 3 saisons plus tôt. La situation est tellement bien résumée par Rygel que je ne chercherai même pas à l’expliquer autrement : la Terre est une planète « full of supersticious xenophobic morrons »

Cette émission finira donc par déprimer John et tout le reste de l’équipage de Moya. Chiana détestant tout le monde sur ces vidéos, eux comme les terriens.

Histoire de bien enfoncer le clou, Kemper rajoute au générique de fin de la série, celui de l’émission, la semaine prochaine dans Alien Visitation, qui a réduit en purée le meilleur ami de Crichton et mis à sac le salon familial ? De passionnants débats en perspective.

« Scorpius wants the key to what is inside my head »

Suite directe de la fin de Twice Shy où John expliquait à Aeryn qu’il ne voulait pas que Scorpius les utilise elle et son bébé pour lui faire cracher ses connaissances sur les vortex. Finalement ce que Crichton craignait tant va finir par arriver puisque pour récupérer Aeryn il sait qu’il a besoin de Scorpius et que la seule solution pour convaincre ce dernier de mettre la main à la pâte c’est bien de lui promettre de lui livrer les fameux vortex. L’obsession de Scorpius pour ces grosses spirales bleues commence d’ailleurs à relever carrément de la monomanie. Il n’y a qu’à voir sa réaction lorsque Crichton commence à lui en parler : il passe d’une impassibilité relevant du « cause toujours » à un intérêt manifeste pour ce que lui raconte son pote humain.

De son côté Crichton n’a finalement pas l’air si embêté que ça de devoir lâcher une science qui pourrait détruire l’univers à un taré comme Scorpius si ça peut l’aider à retrouver Aeryn. Finalement, Noranti avait sans doute raison de lui donner des trucs bizarres pour l’aider à oublier, ce qui amène d’ailleurs à se demander si elle a fait ça par pur sympathie pour John, parce que c’est définitivement une grand mère secouée ou parce qu’elle avait conscience des enjeux. Peut être est ce là la raison de sa présence sur Moya (toutélié je vous dis). Bref je ne vais pas m’étaler trop longtemps sur le 3ème âge intergalactique, même si je me demande quand même si la canicule pourrait aider D’Argo à accomplir son rêve secret qui est je le rappelle de commettre un meurtre maquillé en accident sur Noranti. Mais je m’égare, je reviens donc à l’effet des drogues puisque dans le même épisode on a l’avant et l’après et que ça, c’est bien pratique pour les comparaisons faciles pour reviewers fainéants (et en retard qui plus est). Avant on a donc une conversation à propos d’Aeryn, entre John et sa sœur Olivia, filmée en cachette par Bobby. Olivia, comme toute sœur qui se respecte, tente de caser son frère, ce à quoi John répond : « She has a word for us, it’s called yesterday », référence à leur conversation dans Dogs with two bones pour ceux qui n’auraient pas suivi. Après, ben il se ronge les ongles en déprimant devant un show terrien particulièrement mauvais et propose sa science des vortex à Scorpius. Ce qui ramène à la même question, pourquoi est ce que Noranti lui filait ces trucs ? Réponse à laquelle je n’ai bien sûr aucune réponse mais sur laquelle vous pouvez toujours reflechir si vous avez 10 minutes à perdre pendant les pubs ou devant vos copies d’examen.


Des humains remis à leur place, un tout petit pas vers Katratzi et un moyen pour Scorpius d’obtenir ce qu’il veut. Tout ça particulièrement bien géré. Est ce que j’ai vraiement besoin d’en rajouter ?