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1.11 - The Uncertainty Principle

Hommes de Peu de Foi

En Dépit des Apparences

mercredi 13 octobre 2004, par Tonks

Que se passerait-il si tout être humain donnait une seconde chance à d’autres êtres humains qui de par leur action sont considérés comme des voyous, des meurtriers ou pire encore. Que se passerait-il si au lieu de condamner sur les apparences, les gens fa

Partant d’une idée très clichée qu’il faut toujours essayer de voir par de là les apparences, Joan doit, bien qu’elle est sensé avoir le choix, fraterniser avec le caïd du lycée. Celui qui tape sur tout le monde sans raison, celui qui s’en prend aux plus faibles et qui est bien évidemment dans le collimateur du vice-proviseur, M. Price qui ne lui laissera aucune chance. Il s’appelle Ramsey et c’était l’ami d’enfance d’Adam.


Après une bagarre entre Ramsey et Adam, Dieu, sous les traits d’un goth, demande à Joan de l’inviter au bal d’automne. Vous comprenez bien que Joan préférerait inviter Adam au bal, un parce qu’objectivement plus mignon, deux parce qu’Adam va encore plus la détester et trois parce qu’elle tient à sa vie.


Mais bon ce ne serait pas Joan si elle ne tentait pas de sauver la veuve et l’orphelin au grand dam de sa mère qui ne veut surtout pas qu’elle aille à une soirée avec le monstre de l’école. On a envie d’hurler contre ses préjugés, on se dit tous qu’on serait mieux que les parents de Joan dans cette situation, qu’on vaut mieux que ça, juger quelqu’un sans le connaître. Mais ce n’est pas le cas. La situation en elle-même est un cliché. C’est énervant parce que malheureusement cela nous renvoie à nos propres défauts.


Joan fait fi de ses préjugés et ce même si elle a peur de lui. Encore un cliché lorsque sa mère est persuadée que Joan est attirée par Ramsey parce que c’est un loubard. Mais pourtant tous ces clichés n’en sont pas vraiment. Ils dépeignent une certaine réalité, celle que l’on a pas envie de voir.


En raison du jeu sur les clichés, il fallait que la situation soit noire ou blanche, sans place pour une zone de gris. Il était donc normal que ce que les gens de peu de foi attendaient se produise ou en tout cas son apparence. Partant d’un incident tout bête où Joan tombe pendant une danse, Price et la mère de Joan accourent et montent en épingle un accident tout bête. Venant de Price, le diable en personne, c’est quasi normal. Il a une certaine tendance à faire ressortir le pire en chacun de nous. Voilà donc Ramsey complètement hystérique allant chercher des armes pour donner raison à tous les Price de la terre. Joan le suit et essaie tant bien que mal de le calmer. Adam qui connaissait bien Ramsey se doute de l’endroit où ils sont allés et montre le chemin à papa Girardi. On s’attend évidemment au pire avec comme seule et unique victime Ramsey mais c’est une série américaine et Ramsey est appréhendé.


Alors pourquoi avoir tenté d’aider Ramsey si Joan échoue encore une fois ? En fait, elle n’a pas échoué, certes il risque d’aller dans un centre de redressement mais le plus important c’est que les conséquences de ce qui aurait pu se passer n’ont pas eu lieu et c’est ce que Mrs Lenningham lui explique. La leçon du jour c’est que parfois il faut sacrifier une pièce pour gagner une partie d’échec.


Je n’ai pas oublié les ressorts comiques de l’épisode ; loin de là. L’épisode est tellement sombre qu’il fallait contrebalancer par des passages archi-comiques. Ces passages sont pour la plus part en arrière plan, comme de voir Friedman martyrisé sa partenaire de danse en la faisant rocknroller de la pire façon ou bien Grace arrivant en robe ( !!!) et qui embrasse Luke juste par esprit de contradiction. Je vous assure que rien que pour ces scènes-là, l’épisode est grand.


Un épisode usant des clichés pour arriver à discourir de façon intelligente sur la violence et le danger de ne pas voir ce qu’il y a autour de nous. Malheureusement un épisode encore plombé par une enquête de corruption sans grand intérêt. Ceci est relevé par les effets comiques qui sont toujours à contre-courant de ce que l’on peut attendre.