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2.10 - Gropos

Full Metal Babylon

samedi 27 novembre 2004, par Lord-Of-Babylon

Alors que l’on s’attendait à un épisode encore plus intense que The Coming of Shadows, voila que Straczynski nous propose une toute autre histoire. Pour autant la trame principale de la série n’est pas oublié.

Situation de départ

- Vingt-cinq mille soldats d’infanterie de l’Alliance Terrienne débarquent sur Babylon 5. Ils sont commandés par le général Richard Franklin, le père de Steven.

- Le capitaine Sheridan doit trouver de la place pour loger ces soldats le temps de préparer la mission sur Akdor.

- Les retrouvailles entre le général et son fils sont houleuses.

Situation de fin

- Vingt-cinq mille soldats d’infanterie quittent Babylon 5 et partent combattre sur Akdor.

- Steven a pu avouer à son père son amour pour lui et toutes les choses qu’il avait sur le cœur.

- La Terre prend d’assaut la forteresse de Matok et emprisonne les chefs rebelles.

- Les soldats Dodger, Large, Yang et Kleist sont tués au combat.

Les faits importants de l’épisode.

- Babylon 5 se voit équipée de nouvelles armes de pointes qui lui permettent désormais de se défendre et de riposter contre toutes les agressions, même celles provenant de bâtiments de guerre.

- Michael Garibaldi et Warren Keffer apprennent à connaître et apprécier les troufions. Garibaldi se fait draguer par Dodger et Warren Keffer fait copain/copain avec Large et Yang

- Depuis le début de la guerre Centauris/Narns, Londo et G’Kar ne veulent plus s’adresser la parole malgré les tentatives de Delenn pour aboutir à des négociations de paix. D’après elle c’est comme s’ils semblaient désirer cette guerre.

- La guerre commence à diviser la galaxie. Ainsi, même si elle ne prend pas partie, la Terre prend des mesures pour s’assurer un avantage stratégique au cas où elle devrait entrer dans le conflit.

- La mission du général Franklin sur Akdor a pour objectif de reprendre la place forte de Matok détenue par un groupe rebelle. En cas de succès, le gouvernement d’Akdor autorisera la présence de troupes terriennes sur son territoire.

Critique

Après The Coming of Shadows, on aurait pu croire que cet épisode allait continuer à explorer les âmes de Londo et G’Kar. On aurait pu croire qu’on allait assister à de grandes batailles entre ces deux races, que chaque gouvernement allait prendre parti pour l’un des deux camps, qu’on allait voir la galaxie s’embraser et que Babylon 5 deviendrait un îlot de paix. On avait tort et pourtant Gropos est la suite logique des événements qui ont précédé.

En première lecture, l’épisode raconte donc l’arrivée de 25 000 soldats sur Babylon 5 en vue d’une mission classée secrète. Cet événement va servir à explorer et faire le point sur la vie de deux personnages : Michael Garibaldi et Steven Franklin. On oubliera volontiers Warren Keffer. Ses rapports avec le vétéran Large et le novice Yang sont certes sympathiques mais le personnage de Keffer est tellement peu développé et insignifiant (on se demande encore ce qu’il fout dans le générique de la série) qu’on lui préférera les deux troufions.

Michael Garibaldi va servir de quatre heures au soldat Dodger, ce qui donne l’occasion d’assister à un réjouissant inversement des rôles. Voila une marine qui, consciente de la vie dangereuse qu’elle mène, veut profiter de chaque instant au maximum. Garibaldi lui plaît, elle le veut et elle ne passera pas par quatre chemins pour le foutre dans son lit, mais elle sera désappointée et en colère face à son attitude. Car le chef de la sécurité ne s’est jamais remis de sa rupture avec Lise Hampton et son échec avec Talia Winters le perturbe. Derrière son aspect solide et rassurant, il reste un adorable romantique qui a du mal à comprendre qu’une femme puisse avoir juste des envies de sexe.

Steven, quant à lui, doit faire face à son père. Richard Franklin est de la trempe dont on fait les meilleurs généraux : tyrannique et autoritaire. Très vite on se rend compte que cet homme qui remet Sheridan en place en moins de cinq secondes est un modèle pour son unique fils. Tous deux ont la même force de caractère et le même courage quand il s’agit de défendre leurs principes. Malheureusement leurs idées s’opposent. L’un sauve des vies tandis que l’autre est obligé de tuer. Pas de gaîté de cœur toutefois. Tête de mule comme ils sont, il est normal que leurs retrouvailles tournent vite au vinaigre, au grand dam de Steven. Nous apprenons alors qu’il a toujours été en conflit avec son père et qu’il s’agit d’une des causes de son départ de la maison, pour voyager dans la galaxie en offrant ses services pour payer son voyage.

C’est grâce à Ivanova (grande spécialiste du refoulement émotionnel) et à Sheridan que le père et le fils vont pouvoir s’avouer leur amour malgré leurs différences. On évite le sempiternel cliché du fils qui a raison face à un père qui se rend compte de ses erreurs. C’est même plutôt Steven qui se fait remettre en place par ce dernier, qui lui reproche de trop s’apitoyer sur soi-même et sur son enfance soi-disant malheureuse, et surtout de ne pas lui aussi respecter le choix des autres. Franklin acceptera ces remontrances et avouera son amour à son père, tout est bien qui fini bien donc. Néanmoins il est intéressant de voir que l’image de ce bon docteur est un peu écornée, tant il peut passer pour un fils un peu trop gâté. Une voie qu’explorera JMS.

Voila donc un épisode qui a tous les airs d’un (bon) loner. Son histoire n’est pas la suite directe de l’épisode précédent et il s’attarde sur deux personnages « oubliés » de The Coming of Shadows. Pourtant Gropos est dans la continuité de l’histoire de Babylon 5.

Songeons que la guerre Centauris/Narns et ses conséquences sont bel et bien présentes tout au long de cet épisode. Ainsi nous apprenons que depuis le début de la guerre, G’Kar et Londo refusent de se parler et c’est en vain que Delenn tente d’établir des négociations de paix. La guerre est devenue autonome et personne ne peut (ou ne veut) la stopper.

Songeons que l’armement de Babylon 5 est désormais grandement amélioré. Sa puissance de feu lui permet désormais de tenir tête à des bâtiments de guerre et, comme le rappelle le général Franklin à un Sheridan circonspect, la galaxie est en guerre et B5 doit s’adapter.

Songeons surtout que le succès de la mission sur Akdor garantira une position stratégique au cas où la Terre devrait entrer en guerre et ce, quel que soit l’allié.

Le conflit Narns/Centauris est donc bel et bien présent.Avec une histoire qui n’a, à priori, rien à voir, JMS voulais probablement éviter une redondance en traitant de manière transversale les évènements majeurs du dernier épisode. Bien lui en a pris, Gropos se révèle être un excellent épisode qui est, malgré ce qu’on pourrait croire de prime abord, la suite logique de The Coming of Shadows, et qui se paye le luxe d’offrir une séquence finale très dure et bouleversante. Maintenant c’est clair,... It’s Clobberin’ time.

Mode je raconte ma vie et c’est mon choix ON

Chose assez marrante, alors que je finissais cette review, je décidais d’aller découvrir le director’s cut du remake de Dawn of the Dead réalisé par Zack Snyder. Un bon film qui oublie l’aspect satyrique du chef d’œuvre de George Romero pour n’en garder que l’aspect bourrin. Pour ma part, ça marche mais là n’est pas le sujet. Un des bonus du dvd est un faux journal télévisé qui nous montre heure par heure l’invasion des zombies sur le territoire américain. Solennel au départ pour devenir de plus en plus désespéré et humain. Il se trouve que le présentateur est interprété par feu Richard Biggs (Dr Steven Franklin) et que la voix-off du président des Etats-Unis est celle de Bruce Boxleitner (Capitaine Sheridan). Drôle de coïncidence non ? Là où ça devient irrésistible c’est que Gropos a comme guest-star un certain Ken Foree, qui incarne le vétéran Large. Une vrai montagne de muscles avec un cœur gros comme ça (comme ça quoi !) qui est dans les marines depuis 30 ans. Il se trouve que Ken Foree est surtout connu pour être Peter, le policier charismatique de Dawn of the Dead de George Romero, à qui on doit la phrase « quand il n’y a plus de place en enfer les morts reviennent sur Terre ». Bref il y des coïncidences pas banales parfois.

Mode je raconte ma vie et c’est mon choix ON - merde je peut plus l’arrêter.

Alors aujourd’hui j’ai mangé du poulet et c’était bon, pis je suis parti travailler.


Sous des aspect badins Gropos est un épisode au final tragique qui s’attardent sur deux de nos héros, tout en continuant de développer sa trame principal. Vite la suite