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1.14 - State of Grace

Errances et jugement

Un llycée sous surveillance

mercredi 13 octobre 2004, par LordOfNoyze

Un épisode qui annonce de nouveaux horizons pour les personnages : Kevin ne sait pas comment commencer sa relation avec Rebecca, Helen commence à avoir de nouvelles envies....d’enseigner, Luke commence à sortir avec une geekette, et Joan...j’y reviens.

Alors que des détecteurs sont mis en place au lycée d’Arcadia High, suite aux débordements de Ramsey d’il y a trois épisodes, Joan s’engage dans une équipe de débats, qui est je le rappelle un sport national dans les lycées anglo-saxons. Première partie de la mission : s’occuper de Scott, un élève handicapé par son bégaiement. Ici, deux "choix" s’offrent à Joan : la manière dure et la manière douce. Manière dure : lui apprendre à se débarrasser de son bégaiement, ce qui ne l’enchante pas vraiment, et qui prendrait des années. Donc il y a la manière un peu plus douce : le faire dégager de l’équipe de débat en lui conseillant de trouver un boulot dans la presse...tiens, comme son frère. Sauf que voilà, pour Notre Seigneur, cela ne résoud rien : Joan doit continuer le débat sur un sujet coton. En effet le sujet est plus que jamais d’actualité : les mesures sécuritaires du lycée sont-elles acceptables ?

Joan est pour, Grace est contre...mais elle n’est pas dans l’équipe de débat. Ce qui donne lieu à une scène finale qui a fait couler beaucoup d’encre sur les forums de la LTE : Joan bégaie, a du mal à prendre confiance en ce qu’elle dit. Or Grace, dans la salle, l’interpelle, en soutenant que ces mesures restreignent la liberté et les droits civils. Cela touche Joan, qui s’emporte et explique que ces mesures sont nécéssaires, même si elles ne correspondent pas à nos idéaux. Elle explique également que l’arrestation de Ramsey a évité un nouveau Columbine, ainsi que l’explique Dieu à la fin du 11e épisode, et que Will fait son job en dehors de toute concession politique. Elle ne peut pas appuyer ses affirmations par des rapports ou des études, mais elle le fait selon ce qu’elle croit. A la fin, Dieu lui explique que toutes les opinions se valent, et Grace va la consoler.

Que penser ?

Mettons les pieds dans le plat : la série vient d’éviter la propagande du tout-sécuritaire. Certes, Joan a pu affirmer ses convictions, en dehors d’une quelconque intervention divine, mais ses opinions sont tirées d’une expérience totalement personnelle. Cette expérience, on nous l’a donné dans le 11e épisode : elle a été horrifiée lorsque Ramsay a menacé son père avec une arme. Pourtant Joan avait absolument voulu l’épauler jusqu’à la fin, en répétant que tout ne devait pas finir de cette façon. Cette confiance s’est envolée lorsque Ramsay a menacé Will, d’où l’acceptation tacite de ces mesures. Grace, elle, n’a rien de tout ça : c’est une idéaliste, qui appuie bien sûr ses affirmations sur des faits, mais dans l’ensemble de la série elle a été montrée comme une progressiste. Et pour le progrès, il faut bien faire confiance aux gens (notez que je ne dérive pas vers des considérations politiques). Or, à la fin, Joan a reconnu que les idéaux de Grace étaient aussi défendables, et Grace admet qu’elle aurait dû "penser" au cas de Joan avant de l’attaquer. L’une a assez confiance en ses camarades pour ne pas transformer le lycée en bordel rempli de psychopathes ; l’autre a une crise de confiance depuis la crise de Ramsey, mais regrette fort ce qui vient de se passer. Pourtant, l’épisode nous montre une forte leçon d’amitié avec la consolation de Joan.

Le reste de l’épisode est, on va dire, un peu plus lourd. L’intrigue-de-Will est vraiment tire-larmes avec une histoire de prêtre soi-disant pédophile envoyé à l’hôpital par le père d’un petiot qu’il a soi-disant violé. Là c’est pas subtil, c’est même carrément superficiel, et on nous ménage un retournement de situation du cru : en fait, c’est le petit qui était gay ! My bad ! Le père a donc tort sur toute la ligne ! Ici, pas de morale, juste des bons sentiments collants. Du côté de Helen, c’est mieux joué : même si la voix de Mary Steenburgen continue à m’insupporter en VO, on continue à voir ses doutes, lorsque le professeur d’art part en début d’épisode, à prendre sa place.

Les errances continuent avec un Kevin qui a donc du mal à sauter le pas, alors que Rebecca l’invite à un dîner en tête-à-tête. On ne sait trop ce qui retient Kevin de refaire une nouvelle vie... Quant à Luke, il commence un triangle amoureux avec Glynis et Grace. Sauf que Luke n’est pas exactement Seth Cohen, il est plutôt superlourd, sa nouvelle "conquête"aussi, et que Grace le laisse tout seul. Donc je ne suis pas exactement soucieux de voir la suite, le triangle S.A.S. était beaucoup plus fun de toute manière, et y a pas de blabla scientifique pour expliquer les réactions des amoureux là-bas.


Un épisode assez riche, mais finalement assez fade, la série joue plus sur la tonalité humoristique avec du bonheur. Première fois où j’ai trouvé certaines sous-intrigues assez lourdes. Quant à Adam il est très peu présent dans l’épisode, ce qui est dommage.