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It’s your thing !

Photographe en herbe

mercredi 10 novembre 2004, par LordOfNoyze

Oui, ça m’amuse de citer les Isley Brothers. Dans cet épisode : Joan fait les poubelles, deux matheux jouent aux jeux vidéo, et le Tout-Puissant utilise un déambulateur. Rien que de très banal à Arcadia.

Dans l’épisode précédent, Joan et Adam sont enfin devenus en couple, et Will était moins chiant. De ce point de vue, retour à la normale dans cet épisode : il faut bien justifier le salaire de Joe Mantegna et la location du décor du commissariat. Donc pourquoi pas une belle histoire bien lourde de mari jaloux qui veut tuer sa femme ?

C’est pas cher, ça prend cinq minutes, et c’est expédié comme il faut, puisque le méchant est arrêté à la fin. Et maintenant, passons à l’épisode.

Cette fois-ci Joan est chargée de participer à l’almanach de l’année, auquel participe également Helen. Il s’agit de trouver un truc qui lui soie propre, un hobby qui lui sortirait de sa condition d’ado affreusement normale. Et en effet, c’est un problème : l’ex de Adam, Iris, est une artiste complète.

Heureusement l’impulsif et pitoyable rédacteur en chef du magazine, un étudiant aux dents looongues, trouve son "truc" : la photo. Et voilà notre Joan heureuse à prendre des clichés de tout et n’importe quoi, qui essaie de prendre son rôle au sérieux, jusqu’à faire des clichés en plongée du haut d’un arbre.

Vous me voyez venir : comme d’habitude, elle échoue, et le rédacteur en chef lui sort du rôle...au profit d’Iris, qui est aussi une excellente photographe. Devant l’insistance de Joan, et ayant à traiter avec sa réticence absolue de lui faire prendre part au bouclage, notre rédac’chef en herbe lui confie une mission : sortir les poubelles.

Là encore, Joan trouvera le moyen de foirer les choses en perdant les feuillets des lauréats du concours de poésie. Fureur de M.Dents Longues, tentative de protection de Helen, engueulade, et...lâchage de Joan, qui doit tout de même terminer sa mission divine et participer à l’almanach à tout prix.

Elle ira donc faire les poubelles pour rechercher le livre de poèmes en question, et tombe sur un bijou non signé. Cependant, par déontologie (j’adore ce mot, ça recouvre tout et n’importe quoi, surtout de nos jours) le rédac’chef ne peut pas le publier tant qu’un nom n’est pas mis dessus.

Adam, dans une forcément très belle scène avec Joan, trouve l’auteur : ce n’est autre que Grace. Cependant, Joan essuie un nouveau refus, et doit recoller les morceaux avec sa mère qu’elle n’a pas suivi. C’est donc une Joan épuisée qui va donner sa langue au chat à Dieu en fin d’épisode. Celui-ci lui apprend que le poème, même anonyme, garde toute sa splendeur, et que même en n’étant pas spécial, on peut arriver à des choses. Une belle morale pour un épisode assez réussi.

Il reste deux choses à évoquer : Joan et Adam. Leurs scènes sont absolument touchantes, et l’évolution de leur relation se fait dans la peur pour Joan, principalement celle de décevoir. En ce sens, la scène finale où elle accepte de s’ouvrir un peu plus est digne de la crème des teen shows : juste, pudique, profond.

Quant à l’intrigue secondaire entre Luke et Friedman, qui signe ici son grand retour sur le devant de la scène, elle est assez plaisante, et tourne autour de l’amitié. Friedman a eu une crampe à force de dégrafer le soutif de sa nouvelle nana, Brittany. Cela peut prêter à sourire, mais cela a le don d’impressionner Luke, et aussi de faire naître ses premiers problèmes dans sa relation avec la geekette Glynis. La conclusion sera assez...surprenante : Brittany n’existe pas, et le dégrafage de soutif n’est qu’un exercice de plus dans l’apprentissâge de la Sexualité chez l’Adolescent, cet animal étrange. Néanmoins, il apprécie le geste de Luke, qui a délaissé une balade au parc avec sa moitié pour une baston entre mâles. En revanche, le parler de nerd commence à me saoûler très fort, d’autant plus que les personnages frôlent le ridicule. Les scénaristes de Joan of Arcadia savent-ils les limites de la surcaractérisation ?


Très bon épisode centré autour des échecs constants et, en quelque sorte, de la confiance en soi. En intrigues secondaires, on retiendra un développement assez touchant du personnage de Friedman, et les doutes de mère d’Helen. Les deux points en moins, c’est pour le parler nerd, et aussi Will, bien sûr.