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6.04 - Dreamland

Dans la peau d’un autre

Zone 51 (1/2)

lundi 22 mars 2004, par Jarod

Chouette un épisode en deux partie. Chouette il est titré Zone 51. On va avoir une belle avancée mythologique. Comment ça j’ai tout faux.

Alors qu’ils roulent à la recherche non pas d’un raccourci que jamais ils ne trouveront mais d’un informateur qui doit leur révéler les secrets de la Zone 51, Mulder et Scully sont arrêté par des militaires et des MIB. C’est alors qu’un engin non identifié les survole et Mulder échange son corps avec celui d’un agent du gouvernement Morris Fletcher.
Mulder peut désormais rentrer dans le saint des saints de la conspiration, la très fermé Zone 51. Mais il doit aussi faire face à “sa” famille.
Fletcher goûte lui les plaisirs du célibats dans la peau de Mulder. Et joue à fond les lèches bottes opportunistes.
En parallèle se déroulent des phénomènes étranges qui placent des têtes de lézards dans des rochers et des pilotes de chasse dans le corps de vieilles indiennes.
Mulder qui malgré tout reste Mulder tente de faire éclater la vérité sur les expériences secrètes du gouvernement. Malheureusement pour lui Fletcher vient lui mettre des bâtons dans les roues.

La division en deux parties de l’épisode laissait à penser que nous avions à faire à un nouvel épisode mythologique. Le titre même contribuait à nous conforter dans cette idée. Il est évident très rapidement que c’est un épisode parodique qui nous est proposé.

Le principe de l’échange des corps n’est pas franchement original. D’une certaine façon il a déjà été utilisé dans la série dans Small Potatoes quand Eddie Van Blundht prend les traits de Mulder. Ici le principe est poussé d’un cran puisque si Fletcher devient Mulder, l’inverse se produit également. De fait il ne s’agit pas simplement de porter un regard sur la vie de Mulder (aspect qui d’ailleurs n’intervient vraiment que dans le seconde partie de l’épisode) mais c’est également un occasion de placer Mulder face à une situation qui le dépasse complément : avoir une femme et deux enfants. Mulder est incapable de vivre normalement. Bien sur il apparaît normal qu ‘il ne rejoigne pas “sa” femme en rentrant le soir, mais quand il va dormir sur le canapé il se branche sur la chaîne X. Il n’arrive pas à assumer les petits conflits du quotidien. Lui qui peut affronter les aliens, les plus grandes conspirations gouvernementales, est perdu devant une adolescente et une femme en colère.

L’effet comique de la situation de base est renforcé par l’utilisation de ce que l’on pourrait appeler “le principe Code Quantum”. Après l’échange si tout le monde voit Mulder sous les traits de Fletcher (et inversement), nous, téléspectateurs, continuons à voir Mulder. De même comme dans Code Quantum Mulder découvre ce qui lui est arrivé en ne retrouvant pas son visage dans le reflet du miroir mais celui de Fletcher. Un exploitation fort intelligente de cela est faite dans une scène directement inspirée de Duck Soup (le meilleur film avec les Marx Brothers) dans laquelle Mulder et Fletcher se livrent à un numéro devant et derrière un faux miroir.

L’épisode s’ingénie également à caricaturer la mythologie entourant la Zone 51 et les MIB. Ces derniers ne sont pas les super héros que peut nous présenter certaines productions cinématographiques. Fletcher est un type normal, banal même, marié avec deux enfants, il n’aime pas particulièrement son boulot, il est opportuniste et lèche botte.
Toute la partie qui pourrait être mythologique, les effets de l’engin qui à provoqué l’échange corporel entre Mulder et Fletcher, est présenté de façon farfelu, lézard avec la tête prise dans un rocher examiné par des scientifiques incrédule et largement incompétent, vieille indienne parlant comme un charretier parce qu’elle est “possédé” par un pilote.
L’épisode n’est qu’une vaste farce (plus ou moins légère) dont le cliffhanger plaçant Mulder dans une situation inconfortable ne parvient pas à faire oublier cette état de fait.

La qualité de l’épisode tient grandement au talent de Michael McKean (l’infame Gibby de Dream On) qui livre un Morris Fletcher parfait de bout en bout (obsédé pervers, lâche lèche bottes, tire au flanc).


Sur une situation de base assez bateau (l’échange de personnalité) les scénaristes arrivent à nous donner un épisode fort divertissant et drôle, exploitant de belle façon leur postulat de départ, et se permettant de se moquer d’un pan capital de la mythologie ufologique : la Zone 51.