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1.12 - Everyday a Little Death

Quête de sens

Il Veut Faire un Bébé Tout Seul

mercredi 2 novembre 2005, par Sullivan

Dans un monde idéal, les sweeps de février commenceraient au lendemain de ceux de novembre, et précèderaient eux-mêmes d’un jour ceux de mai. Comme on est bien obligés de faire avec le monde tel qu’il est, on se contentera donc d’un épisode habituel de la série, qui, au milieu d’intrigues d’intérêt varié, sème toutefois quelques graines ici et là...

Précédemment dans Desperate Housewives, Felicia Tillman, la sœur de Martha Hubert, arrivait à Wisteria Lane déterminée à découvrir ce qui était arrivée à la disparue. Carlos remettait sur la table le sujet de la descendance, mais Gabrielle refusait tout autant qu’au premier jour de négocier son utérus. Pour se venger de Rex, Bree sortait avec George, le pharmacien. Et, peu avant sa mort, Susan avait réussi à faire en sorte que Martha garde pour elle le fait qu’elle était responsable de la destruction de la maison d’Edie par les flammes.

« Martha Hubert a passé toute sa vie à attendre que quelque chose lui arrive, quelque chose d’excitant. Enfant, elle espérait être kidnappée par une bande de pirates. Adolescente, elle rêvait d’être découverte par un chasseur de talents d’Hollywood. Jeune femme, elle fantasmait à l’idée qu’un beau millionnaire rampe à ses pieds. Mais les années avaient passé et rien d’excitant n’était arrivé... jusqu’à la nuit où elle fut assassinée. Dans ces derniers instants, elle réalisa qu’en plus d’être ennuyeuse, la vie pouvait aussi être très cruelle.
« Par chance pour Mrs Hubert, la mort était bien plus magnanime.
 »
Un cordon de police encercle l’espace en forêt où un corps a été découvert enterré par un jogger. Déjà, les médias rappliquent sur place. Les officiers de police ont mis à jour le visage de la victime et ont pu reconnaître celle dont des avis de disparition ont été diffusés dans tout Fairview : Martha Hubert. L’officier Jackson se penche vers la victime et lui annonce qu’elle ne va pas tarder à faire la une des magazines et des journaux télévisés...
« L’officier Jackson ne pouvait pas en être sûr mais pendant un instant, il cru voir le corps de Martha Hubert... sourire. »

La satisfaction des vautours

L’enquêteur vient avertir Felicia de la découverte qu’on faite les forces de police.
Felicia explique à l’inspecteur qu’elle pense que Martha tenait un journal et qu’elle va le chercher. A l’issue de son entretien, de nombreux voisins ont eu le temps de se rassembler devant la maison de Martha, le relais téléphonique ayant fonctionné dans tout le quartier. ‘‘Regardez-les,’’ confie tout bas Felicia à l’agent, ‘‘des vautours qui prétendent être préoccupés quand tout ce qui les intéresse ce sont les détails sanglants.’’ Elle se fait alors un devoir de leur donner ce qu’ils veulent, parvenant à glisser au milieu de ses remerciements pour leur soutient que Martha a souffert d’une mort violente, montrant des écorchures, des bleus, plusieurs os cassés. De plus, de la terre dans les poumons indique que Martha était peut-être encore en vie quand elle a été enterrée... Elle les informe enfin qu’elle ne tiendra pas de veillée funèbre en l’honneur de Martha, mais qu’à la place elle organisera une vente deux jours plus tard. Et elle ne prend pas les chèques.
Plus tard, Edie vient frapper à la porte de Lynette et trouve les quatre housewives réunies pour leur partie de poker du jeudi. Elle leur annonce que puisque Felicia ne veut rien organiser pour sa sœur, elle avait elle-même l’intention de répandre ses cendres dans une rivière, à l’endroit où son mari avait fait sa demande de en mariage. Mais, tour à tour, les quatre femmes annoncent être déjà prises et ne pas pouvoir se libérer le lendemain. Susan n’est pas des plus convaincantes, et Edie ne manquera pas l’occasion de la moucher : ‘‘tes amies sont de bien meilleures menteuses que toi.’’

Susan

Susan vient frapper chez Mike : elle vient de finir les illustrations d’un livre et espère passer un peu de temps avec lui. Mais il est en compagnie d’Edie, qui est sur le point de recevoir le chèque de l’assurance et va donc très prochainement entamer la construction d’une nouvelle maison, et elle va engager Mike pour la plomberie. Susan les laisse donc seuls non sans s’être, au préalable, adonnée à quelques démonstrations affectives.
Apercevant Felicia de l’autre coté de la rue, qui commence à déménager des affaires de Martha, Susan sort pour lui proposer son aide, que Felicia refuse. Elles échangent quelques mots, et Felicia lui confie qu’elle est en train de lire les journaux de Martha, histoire d’y filtrer quelque secrets de famille... Martha écrivait chaque détail. Susan réalise donc que le fait quelle a incendié la maison d’Edie y figure forcément. Pour Julie, il n’y a qu’une solution : que Susan révèle elle-même la vérité à Edie et quelle rampe à ses pieds pour implorer son pardon.
Susan commence par proposer à Edie de l’accompagner à la dispersion des cendres de Martha... Sur le chemin, Edie se montre suspicieuse, convaincue que Susan a besoin d’elle pour quelque chose.
C’est finalement à bord de la barque, au moment de répandre les cendres de Martha, que Susan se décide de révéler la vérité à une Edie en pleurs à l’idée de ce qu’elle a imposée à Susan alors qu’elle est la seule à avoir accepté de venir avec elle en ce jour. Edie lui balance alors le contenu de l’urne funéraire sur la tête !
De retour à Wisteria Lane, Edie indique à Susan qu’elle ne portera pas plainte : l’enquête ne ferait que compliquer encore le dossier de l’assurance au moment où elle va enfin recevoir le versement. Mais, en échange, elle tient à être invitée aux parties de poker du jeudi... Mais avant de se séparer, Edie décide d’une dernière humiliation et attrape un tuyau d’arrosage pour nettoyer Susan et répandre les cendres de Martha sur le gazon de son jardin...

Lynette

Lynette est avec son bébé et avec Parker qui, malade, échappe à l’école. Elle se rend dans un centre dans l’espoir de profiter d’un cours de yoga pour mères, mais le cours est complet et la personne de l’accueil, Lauren, refuse de l’inscrire : elle n’avait qu’à planifier et arriver en avance. Lynette, qui s’est levée à cinq heures pour s’occuper de ses quatre enfants, prend assez mal la remarque...
Plus tard, Lynette essaye d’organiser un moment de calme en confiant aux trois garçons du chewing gum en échange de la promesse de se tenir calme. Mais le calme se paye quand elle retrouve le chewing gum étalé dans les cheveux de Parker par les jumeaux... Seul moyen de s’en débarrasser : raser la tête du garçon.
Le lendemain matin, Lynette arrive 10 minutes en avance avec Parker et le bébé au cours de yoga. Mais, malgré tout, elle arrive encore trop tard pour avoir une place libre. Tout change cependant tout à coup quand Lauren découvre le crâne rasé de Parker sous sa casquette : elle est persuadée qu’il est cancéreux et, sur le champ, accorde une dérogation à Lynette qui décide qu’une protestation n’est pas nécessaire.
Une dérogation dont Lynette saura user et abuser dans les jours suivants... Mais elle se trouve prise en embuscade quand Lauren lui présente une survivante qui a vaincu le Cancer et tient à serrer Parker dans ses bras. Inquiet, le gamin demande à sa mère s’il va mourir. Ni une, ni deux, Lynette le rassure : non, c’est seulement parce qu’elle lui a rasé la tête qu’on pense ça. ‘‘Désolé,’’ glisse Lynette à l’assemblée outrée avant de quitter les lieux.

Bree

George ramène Bree à la maison après une sortie matinale. Celle-ci jette des coups d’œil vers la maison, espérant que Rex les regarde, et se jette dans les bras de George quand elle voit les rideaux s’écarter. George s’éloigne, non sans avoir programmé un rendez-vous pour le lendemain.
Lors de ce pique-nique, George commence à se montrer plus entreprenant, mais Bree refuse gentiment ses gestes d’affection. Mais George a prévu de quoi conquérir le cœur de Bree, qu’on sait membre d’un club d’utilisateurs d’armes à feu : il lui offre un revolver de la seconde guerre mondiale. Bree est ravie et c’est elle qui prend la main de George dans la sienne.
Bree a convié George a une version très personnelle d’un rendez-vous amoureux : tandis que George lui confie à quel point il lui est reconnaissant pour ces quelques jours au cours desquels il a vécu l’expérience de sortir de chez lui, Bree installe des bouteilles vide sur une barrière pour improviser un stand de tir. Mais, tandis que Bree se colle contre lui pour lui apprendre le maniement d’une arme, George se détourne pour tenter de l’embrasser. Elle a un mouvement de recul, le coup part... et traverse le pied de George !
Elle le retrouve plus tard à l’hôpital pour lui apporter un bouquet de fleurs, après avoir appris qu’il avait perdu un orteil. Il lui demande de s’expliquer sur le fait qu’elle l’ai repoussé : elle lui avait dit qu’elle détestait Rex et que tout était terminé. ‘‘Il ne faudrait pas croire une femme qui a eu le cœur brisé. Elles tendent à mentir parfois...’’
Bree décide donc d’arrêter totalement de le voir, convaincue que, dans l’immédiat, il ne pourra pas cesser d’espérer qu’elle en vienne à l’aimer.

Gabrielle

Une bouteille de champagne à la main, Gabrielle accueille Carlos qu’on a enfin relâché maintenant qu’elle a remis son passeport à la justice. Mais sa joie est de courte durée lorsqu’elle découvre installé dans le salon le boîtier de transmission du bracelet électronique de Carlos : il lui est interdit de quitter la maison, sous peine d’être renvoyé sur le champ en prison. Il ne peut donc pas travailler... Bon gré, mal gré, Gabi reprend une gorgée du champagne cheap qu’elle a pu s’offrir.
Au soir d’une longue journée de travail, Gabrielle rentre en ramenant avec elle le repas du soir. Mais Carlos, qui doit passer ses journées en ruminant à la maison ne trouve rien de mieux à faire que de ramener sur la table le sujet de son désir d’enfant. La discussion a vite fait de s’enflammer et, au bout du compte, Gabi finit par emmener son fried chicken sous le bras et manger sur le trottoir d’en face, hors de portée de Carlos...
Mais lui continue d’être persuadé que sans enfant unissant leur couple, celui-ci ne survivra pas au temps qu’il va forcément passer en prison.
Profitant de l’absence de Gabrielle, Carlos passe commande de deux mois de traitement contraceptif, dont il demande qu’il soit livré à domicile dans la journée...

Mike

Mike rentre chez lui, et découvre que sa maison a été fouillée. L’argent et les informations sur les habitants de Wisteria Lane qu’il conservait dans un placard du rez-de-chaussée ont disparu. Il y a un message sur son répondeur : son ‘employeur’ lui indique que son « remplaçant » en aura besoin, et lui recommande d’aller de l’avant dans sa vie.
Mike se rend dans la maison du vieil homme pour lui réclamer de le remettre en place : personne ne pourra chercher Deirdra mieux que lui, parce qu’il l’aimait plus que personne. Mais le vieil homme réplique qu’il l’a abandonnée, et qu’aujourd’hui, il prend du bon temps avec sa voisine plutôt que d’accomplir sa tâche. Mais Mike est déterminé. Le vieil homme lui avoue la vérité : il a une tumeur cérébrale, et peu de temps devant lui. Il va mourir bientôt et veut savoir ce qui est arrivé à sa fille avant.
Le vieil homme revient sur sa décision. Il sait que Mike saura retrouver le coupable et l’éliminer. Après tout, il a déjà tué pour elle une fois...

« La mort est inévitable, c’est une promesse faite à chacun de nous à la naissance. Mais avant que cette promesse ne soit tenue, nous espérons tous que quelque chose nous arrive. Que ce soit le frisson de la romance, la joie d’élever une famille, la douleur d’une grande perte, nous espérons tous de vivre quelque chose qui donne un sens à notre vie. »
Dans la solitude de sa maison, George s’apprête à prendre son repas. Il insère une cassette vidéo dans le magnétoscope : des images de surveillance de la pharmacie où apparaît Bree...
« Mais la triste vérité est que tous les vies n’ont pas de sens. Certains passent leur temps sur cette planète simplement assis sur le bas-coté, à attendre que quelque chose leur arrive avant qu’il ne soit trop tard... »


Highlights

Pêle-mêle, quelques-uns des moments mémorables d’un épisode plaisant marqué par quelques moments comiques d’importance :

- Lynette réalisant qu’elle gagne un ticket d’entrée en faisant passer Parker pour un cancéreux, et qui abuse de la situation. Mais l’humanité du personnage est préservée quand elle dévoile le pot aux roses en public au premier signe d’inquiétude de Parker.
- Bree confessant à George, privé de son orteil du milieu (ce qui est heureux, indique Bree : ainsi son équilibre ne s’en sera pas affecté), la cruelle réalité des femmes dont le cœur a été brisé : ‘‘They tend to lie sometimes’’
- Felicia Tillman, toujours aussi politiquement incorrecte quand elle dépeint les habitants du quartier comme des vautours assoiffés de sang.
- Susan et Edie, Edie et Susan... Un duo parfait pour un buddy movie et cette scène culottée, aussi drôle que repoussante, des cendres de Martha Hubert répandues au visage de Susan.
- Carlos, castré par son bracelet électronique, qui tente de se convaincre lui-même : ‘‘I’m still the man of the house !’’

Introducing the amazing...

L’une des clefs de la réussite d’une série qui repose autant que Desperate Housewives sur un décalage parodique léger mais constant, c’est le travail sur les personnages. C’est donc sans surprise que la série à succès se montre convaincante dans ce domaine, arrivant, par touches successives, à enrichir ses caricatures de départ de facettes où alternent le rire et le sombre. Un balancier nécessaire au quatuor de personnages principaux, car pour préserver la série, il faut maintenir une adhésion du spectateurs envers eux. Une écriture par trop maladroite aurait tôt fait de rendre parfaitement haïssable la pétasse superficielle qu’est Gabi ou une Ice Queen comme Bree. Mais DH se maintient sur la corde raide, et Gabi est aussi une femme déterminée à affronter tous les combats pour mettre tout à fait derrière elle une enfance sordide et miséreuse, qui conserve pourtant un cœur de jeune fille qui l’a conduite à tomber amoureuse d’un adolescent, et toute la froideur de Bree ne fait que dissimuler ses déchirures et ses douleurs. De même, l’humanité viscérale de Lynette s’inscrit comme un sous-texte permanent derrière ses malheurs de mère débordée. On en vient alors au personnage qui, peut-être, pose le plus de problèmes. Susan, l’ado attardée, quarantenaire célibataire éplorée trop chouineuse, tend à répéter sa note à l’infini. Alors bien vite, elle séparera en deux camps : personnage le plus attachant de la série pour les uns, boulet répétitif aux gaffes courues d’avance pour les autres. Pour l’instant, je continue d’aimer le personnage, notamment en raison de ses propres blessures. Mais de gaffeuse à gourde, il n’y a qu’un pas que la série semble quelque fois sur le point de franchir.
Il ne faudrait pas que le quatuor central fasse trop d’ombre à certains des personnages secondaires de la série qui, débarrassés de certaines des contraintes des principaux, peuvent se montrer épatants. En premier lieu, on parlera peut-être des amazing sœurs Martha et Felicia, de véritables bombes sociales. La première parce que devenue méchante à être trop aigrie : Martha était un portrait sans doute un peu trop réaliste pour être totalement rassurant de femme petite bourgeoise qui en est venue à haïr le monde pour ses échecs. La seconde parce que résolument politiquement incorrecte : sa propre sœur lui a sans doute trop bien appris à ne pas croire en l’humanité.
Je vais conclure en évoquant la cinquième roue du carrosse de la série. Edie, la salope attitrée de Desperate Housewives n’aurait pu être qu’un énième avatar de ces personnages caricaturaux dont la seule fonction est de balancer périodiquement des répliques assassines pour désacraliser quelque peu les personnages principaux. Une fonction certes louable, mais qui permet rarement de construire un véritable personnage qui soutienne l’intérêt plus de trois secondes. On se souviendra en exemple parfait de Cordelia dans Buffy (mais Romano dans Urgences aurait aussi pu être cité). D’ailleurs, Cordelia est aussi symptomatique de ce que les scénaristes croient souvent être leur seul choix : soit ne rien changer et laisser ce genre de personnages tourner en rond jusqu’à devenir à peu près aussi passionnants qu’un disque rayé (Romano), soit faire passer une transformation totale pour une évolution et faire disparaître toutes les caractéristiques initiales d’un personnage pour en imposer un nouveau (la Cordelia d’Angel). Sur ce plan-là, les auteurs de DH composent à mon sens une partition parfaite pour Edie. Parce que, d’une manière générale, ils sont très forts pour partir d’un personnage a priori détestable et nous faire le portrait de ses fêlures et de son humanité jusqu’à ce qu’on en vienne à l’aimer sincèrement. D’ailleurs, c’est peut-être là ce qui explique leurs problèmes à développer Susan, quasiment le seul personnage au premier abord sympathique. La croqueuse d’hommes de la série, pour laquelle Nicolette Sheridan livre une composition parfaite (quoi on ne sache parfois plus vraiment ce que celle-ci doit aux talents de l’interprète ou à ses liftings ratés) est ainsi enrichie de manière très progressive et délicate d’un background de plus en plus nuancé. On évoque son enfant absent, sa solitude en amitié et son amertume face à la vie. Peu à peu, Edie prend de véritables dimensions et vole les scènes à ses partenaires plus souvent qu’à son tour. Il faut dire qu’elle est souvent associée à la sainte nitouche officielle de la série. Avec Susan, elle constitue un duo réjouissant, et qui a aussi l’avantage de s’assurer de ce que le personnage de Teri Hatcher reste supportable...

Douche froide

Pour les personnages, cet épisode marque un passage difficile dans l’interminable descente aux enfers de leurs vies. Chez les Solis, la tempête est particulièrement marquée puisque la situation du couple semble soudain singulièrement sans issue. Pour l’instant, ils s’accrochent aux apparences, mais il est aussi certain pour eux que pour nous que les démonstrations de Gabi sur les foires ‘‘just for fun’’ ne sauraient leur permettre de garder leur train de vie. Mike manque de perdre ce qui constitue son objectif premier depuis qu’il s’est installé à Wisteria Lane, et réalise pour l’occasion le poids de cet investissement et de ses conséquences probables. Susan et Lynette assument qu’une faute tend souvent à rejaillir tôt ou tard. Enfin, Bree commence de son coté à comprendre dans quelle impasse la colère l’a fourrée ; et la ménagère parfaite de la série n’est jamais aussi inquiétante, paradoxale, et représentative du pays qu’elle incarne que quand elle tient entre ses mains un revolver, avec une évidente expertise. A coté, George n’en paraît que plus misérable et pathétique, mais la conclusion de l’épisode vient nous rappeler que c’est justement parce qu’il est misérable qu’il est plus dangereux.
En dépit de leurs erreurs, de leurs fautes et de leurs échecs, nos personnages avancent dans une certaine direction qu’ils ont choisie. Leur vie a un sens, un objectif - probablement impossible à atteindre, ce qui fait de la vie une quête. On peut s’interroger sur ce ‘sens’, et la série le fait dans chacun de ses épisodes. Pourtant une vie qui n’en aurait aucun reste une vie pour rien, qui ne fait qu’aller vers le mur...

Wisteria Lane’s Gossip

- Mike était amoureux de Deirdra, l’une des filles du vieil homme. Dans des circonstances inconnues, il a tué pour elle. Mais il l’a aussi « abandonnée » avant la fin.
- Bree met fin à sa relation avec George, réalisant qu’elle a toujours des sentiments pour Rex en dépit de sa colère. Elle ignore que sa volonté de vengeance l’a poussée dans les bras d’un homme seul et déséquilibré qui se transforme en stalker aussitôt la rupture arrivée.
- Felicia passe en revue les journaux intimes de sa sœur, Martha, où elle consignait tous les détails de sa misérable vie... et de celle des autres habitants de Wisteria Lane ! C’est pour elle, dit-elle, un moyen de filtrer d’éventuels secrets de famille qu’elle ne voudrait pas voir sortir. Mais n’oublions pas non plus qu’elle est venue à Wisteria Lane déterminée à ce que la vérité à propos du sœur de sa sœur soit mise à jour.
- Carlos, amer et vindicatif depuis que la justice est intervenue et lui a, de fait, retiré ses « attributs d’homme » en le privant d’être celui qui nourrit le foyer, décide de faire la démonstration de ses capacités au pouvoir et au contrôle sur la question de la naissance d’un enfant du couple. Il semble donc décidé à interrompre le traitement contraceptif de Gabrielle.


Cette période de la saison est en fait l’œil du cyclone : le calme règne, mais on sait qu’il n’est que très momentané et que bientôt la tempête va faire rage de plus belle. Ces quelques instants sont l’occasion pour chacun des personnages de la série de dresser un premier inventaire des dégâts. Il ne fait pas de doute qu’il en était de même à cette époque dans les bureaux de rédaction des scénaristes de la série. Ce sont eux qui vont relancer bientôt la tempête, mais cette fois-ci bien déterminés a tenir ferme la barre...