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1.15 - Impossible
Les pires mensonges...
Ma Première Piscine Party
mardi 22 novembre 2005, par
Marc Cherry revient à l’écriture pour un nouvel épisode-pivot de la série, qui introduit plusieurs story-lines dont les répercussions devraient mener jusqu’à la fin de la saison... et au-delà.
Précédemment dans Desperate Housewives, Gabrielle envoyait John sur les roses, Tom travaillait trop au goût de Lynette et Mike était blessé par balle dans le cadre de son enquête secrète. Zach et Julie se rapprochaient beaucoup trop selon Susan. Et le trio des terreurs Scavo rapportaient à leur mère un bracelet de Martha Hubert, tâché de sang, volé dans le garage de Mike...
« Bree Van de Camp croyait en des valeurs traditionnelles. Des choses comme le respect pour Dieu, l’importance des familles, et l’amour du pays, » nous raconte la voix de Mary-Alice pendant que nous voyons Bree vaquer à ses occupations ménagères dans sa maison décorée de peintures religieuses, de photos de sa famille, d’un portrait de Ronald Reagan...
« En fait, Bree croyait si fort en ses valeurs que c’était toujours un choc pour elle d’être confrontée à ceux qui n’y croyaient pas. »
Au milieu du linge sale, Bree trouve un préservatif. Ni une, ni deux, elle va affronter Rex à se sujet : la tromperait-il encore ? Mais il nie que le préservatif soit le sien. Pour lui, une seule conclusion logique peut en être tirée : le préservatif est celui d’Andrew. Bree est bouleversée par cette possibilité et souhaite que Rex aille immédiatement voir Andrew et lui dise qu’il lui est interdit d’avoir des relations sexuelles. ‘‘C’est un ado. On pourrait lui prendre son pénis, il voudrait toujours avoir des relations sexuelles.’’
Bree a pourtant du mal à envisager de ne rien faire. Elle souhaite qu’ils cherchent sa chambre pour confisquer ses préservatifs. ‘‘Laisse-moi tourner les choses d’une autre façon,’’ explique Rex, ‘‘est-ce que tu veux devenir grand-mère ?’’
« Oui, Bree croyait en des valeurs traditionnelles. Mais elle croyait aussi... qu’il vaut mieux prévenir que guérir. » Et sur la pile de linge propre de son fils, Bree dépose fièrement le préservatif trouvé dans le panier de linge sale...
« Chaque matin dans une banlieue aisée amène avec lui de nouveaux mensonges. Des petits mensonges discrets, dits non pas pour blesser, mais pour rendre la vie plus plaisante.
« Ils mentent pour se protéger eux-mêmes ainsi que leur réputation. Bien sûr, de temps en temps, un jour arrive ou quelqu’un décide de finalement dire la vérité. »
Susan
Nos quatre femmes au foyer préférées sont réunies, et Susan leur apprend que Mike a reçu une balle dans l’abdomen : il dit s’être tiré dessus accidentellement en nettoyant son arme. Conjugué à la révélation précédente selon laquelle les jumeaux ont retrouvé un bijou de Martha dans son garage, la nouvelle a quelque chose de franchement inquiétant. Mais Susan veut continuer à lui faire confiance. Les autres aussi doutent de sa culpabilité, mais estiment ne pas pouvoir dissimuler des preuves. Elles convainquent Susan de transmettre leurs informations aux autorités.
Pendant ce temps, chez Susan, Zach vient remettre à Julie une invitation à une fête qu’il va donner samedi soir. Il le fait pour pouvoir voir Julie, mais celle-ci est loin d’être certaine que sa mère acceptera de les laisser se voir à nouveau.
Plus tard, alors que Mike traverse la rue pour venir parler à Susan, la police surgit soudain et l’arrête devant Susan qui ne sait plus sur quel pied danser...
Comme prévu, elle refuse catégoriquement que Julie se rende à la fête organisée par Zach. Alors que la mère et la fille argumentent, on frappe à la porte. Un inspecteur vient poser à Susan des questions sur Mike. Il lui révèle que Martha a été assassinée le soir du dimanche 7 février. Susan devient alors l’alibi de Mike puisque c’est le soir où ils ont fait l’amour pour la première fois, comme le confirme Julie (le lendemain, sa mère a fait des gâteaux en forme de cœur !).
Mike est alors relâché et Susan lui explique qu’elle est son alibi et qu’elle n’avait jamais cru à sa culpabilité.
Mike va rencontrer le père de Deidra dans un restaurant où il enchaîne les desserts. N’ayant qu’une année à vivre, il a d’autres préoccupations que sa ligne et le cholestérol. Il explique à Mike qu’il va acheter sa liberté pour qu’il puisse remonter la piste : les traces de celui qui a voulu le faire accuser du meurtre de Martha remontent probablement jusque Deidra.
Le soir de la fête, L’inspecteur repasse voir Susan. Il voudrait lui poser d’autres questions au commissariat. Julie pousse sa mère à accepter de s’y rendre tout de suite : une bonne opportunité de pouvoir passer à la fête de Zach.
Susan découvre de la bouche de l’Inspecteur, et pendant qu’un autre agent de police observe à travers la glace sans teint, quel est le passé de Mike, à travers son casier judiciaire. Mike est un ancien dealer, et a tué quelqu’un, ce pour quoi il a fait cinq ans et demi de prison...
A la fête, Andrew fait tourner Zach en bourrique. Zach dit à Julie que ce n’est rien : il sait où sa mère gardait son revolver. Julie ne trouve pas cela drôle et s’en va. Elle raccompagne chez elle Danielle, qui part précipitamment après s’être faite envoyer sur les roses par John...
Alors qu’elle rentre chez elle, Mike vient voir Susan. Elle refuse de le laisser parler, de le laisser s’expliquer. ‘‘Si je te laisse parler, tu va trouver le moyen d’atteindre mon cœur et je ne veux plus jamais te voir par là. Plus jamais.’’
Susan appelle Julie, mais celle-ci n’est pas à la maison. Elle aperçoit les ballons de la fête chez les Young et s’y rend. Deux personnes s’embrassent dans la piscine. Furieuse, elle hurle après sa fille alors que les deux se cachent sous l’eau. Finalement, à bout de souffle, deux têtes sortent de l’eau : un garçon ... et un autre, Andrew. ’’Je ne suis pas gay !’’ dit-il à Susan, qui s’éloigne gênée.
Ailleurs, pendant ce temps là, le père de Deirdra reçoit à nouveau quelqu’un pour partager le dessert : le policier qui observait Susan derrière la vitre...
Lynette
En rentrant chez lui, Tom révèle à Lynette qu’un de ses collègues a été promu vice-président de sa société à sa place. Lynette pense que Tom n’est probablement pas assez ferme et n’a pas fait savoir assez qu’il voulait cette promotion. Constatant que même ses enfants n’écoutent pas un traître mot de ce qu’il raconte, il se dit qu’elle a peut-être raison.
Plus tard, Tom et Lynette sont à un match de base-ball organisé par l’entreprise. Mais soudain, sur le terrain, Duggan, celui qui vient d’être promu vice-président, fait une crise cardiaque !
Duggan ne reviendra pas travailler avant plusieurs mois. Tom est allé voir son boss et celui-ci lui a donné la promotion. Mais Lynette découvre alors que Tom va se voir attribuer toute la cote ouest. Encore plus de voyages, lui qui n’est déjà pas là la moitié du temps...
Lynette passe voir Tom au bureau. Elle y rencontre la femme du boss de son mari. Celle-ci lui révèle qu’elle a convaincu son époux de donner cette promotion à Tom. Pendant que Tom joue avec ses enfants, Lynette improvise alors un numéro de femme éplorée mais digne sur le sacrifice que va représenter pour Tom le fait d’être un père absolument absent...
Le lendemain, Tom révèle à Lynette que son boss l’a appelé dans la journée pour lui annoncer qu’il avait changé d’avis : il va attendre le retour de Duggan et lui laisser sa promotion. Tom va rester à son poste...
Bree
A table, tandis qu’Andrew tourne en dérision les cartes d’invitation ridicules de Zach pour sa fête - à laquelle il pense tout de même aller avec son ami Justin - Bree ne peut pas s’empêcher d’aborder la question du préservatif retrouvé dans le linge. Andrew éclate de rire. ‘‘Andrew, ce n’est pas drôle !’’ s’exclame Bree.
‘‘Oh, crois-moi, c’est drôle. Surtout parce que le préservatif n’était pas à moi.’’
Bree se retourne alors vers Rex, l’air fâchée. Lui-même regarde son fils l’air sceptique... jusqu’à ce qu’Andrew se retourne vers sa sœur, Danielle. Le préservatif était à elle...
Plus tard, Danielle explique à sa mère qu’elle projette d’avoir une relation sexuelle avec John parce que c’est la raison pour laquelle il a rompu avec lui. ‘‘J’ai attendu jusqu’à mon mariage, tout comme ton père,’’ rétorque Bree, ‘‘et c’était tellement mieux.’’
‘‘Mais papa a fini par te tromper !’’
‘‘Oui... Mais...’’
‘‘Et depuis qu’il est revenu, tu es misérable !’’
‘‘Pourquoi tu dis ça ?’’
‘‘Le mur entre nos chambre est très fin. J’en entends probablement plus que je ne devrais.’’
‘‘Oh...’’
‘‘Ecoute, maman, je t’aime beaucoup mais tu es vraiment la dernière personne qui peut donner des conseil sur le sexe et le bonheur.’’
Bree vient voir John. Celui-ci lui révèle que le fait que Danielle ne voulait pas avoir de relation sexuelle n’était qu’un prétexte pour rompre puisqu’il n’avait pas de sentiments pour elle : il est amoureux de quelqu’un d’autre. ‘‘Je parlerai à Danielle... Et ne vous inquiétez pas, je la repousserai en douceur.’’
‘‘Oh... En vérité. Je préfèrerais que non.’’ Bree explique à John que s’il y va en douceur, Danielle va continuer de croire que les choses sont possibles entre eux.
‘‘Okay. Je serais ferme.’’
‘‘Encore mieux : soyez brutal !’’
Et brutal, il sera probablement, puisque Danielle quittera la fête en pleurs...
Gabrielle
En rentrant chez elle, Gabrielle est interpellée par Justin, le colocataire de John. Il lui explique qu’il vient lui faire une faveur : il accepte de faire son jardinage gratuitement. ‘‘Je pourrai faire tout ce que John faisait pour vous,’’ laisse-t-il relativement peu subtilement entendre. Gabrielle refuse et lui explique que, maintenant qu’il doit rester à la maison, Carlos peut s’occuper du jardin.
De fait, les Solis ont d’autres préoccupations que l’état du gazon. Les factures s’empilent et Gabrielle s’inquiète de la situation. Carlos tempère, explique que leur chance va tourner. Le bruit d’une tondeuse se fait entendre dans le jardin. Carlos raconte à Gabi qu’ils ont vraiment de la chance : un ami de John, Justin, a accepté de s’occuper de leur jardin gratuitement, il a sauté sur l’occasion...
Alors qu’ils se retrouvent seuls, Justin essaye d’embrasser Gabrielle. Elle le gifle et lui explique qu’il serait facile pour elle de parler de ça à Carlos. Mais Justin la menace à son tour : il lui sera aussi facile de révéler à Carlos la vérité sur la relation entre John et Gabrielle. ‘‘Vous allez devoir être gentille avec moi, Madame Solis. Au moins une fois.’’
Gabrielle passe à l’appartement de John et Justin. Seul ce dernier se trouve. Elle le menace de tout révéler à John s’il continue son petit manège. Justin s’excuse : il ne voulait pas la faire chanter, mais il avait besoin de coucher avec lui. Car... il pense être peut-être gay. Il a un ami avec qui il passe beaucoup de temps. Il avait essayé de se persuader qu’il n’y avait rien de plus, mais cela commence à devenir difficile. ‘‘Nous sommes tous dans le déni à propos de quelque chose,’’ avance Gabi... En discutant avec lui, elle se rend compte que Justin est un chic type. Avant de partir, elle décide de l’embrasser.
‘‘Tu as ressenti quelque chose ?’’
Ce n’est pas le cas. ‘‘Gay, c’est sûr,’’ dit-elle en partant.
Concernant le problèmes des factures et des relances pour impayés, Gabrielle convainc finalement Carlos qu’ils ne peuvent pas continuer ainsi. Ils doivent vendre la maison...
« Oui, chaque nouveau jour dans une banlieue aisée amène avec lui de nouveaux mensonges. Les plus gros sont ceux que l’on se raconte à soit-même avant de s’endormir. On les murmure dans le noir. On se dit qu’on est heureux, » comme le fait Bree, « ou que lui, il l’est, » comme c’est le cas de Lynette. « Qu’on peut changer, » à l’image de Justin, « Ou que lui, il changera d’avis, » ce dont Danielle veut se convaincre. Comme Mike, « on se persuade que l’on peut vivre avec ses péchés, » ou, comme Susan, « que l’on peut vivre sans lui.
« Oui, chaque soir avant de s’endormir on se ment à soit-même dans l’espoir complètement désespéré qu’au petit matin... tout cela sera vrai. »
Highlights
Tout l’épisode.
Désolé d’être paresseux, mais là, si je fais la liste, j’y suis encore demain et j’ai comme qui dirait pas loin de dix reviews de retard sur la diffusion... :)
J’aime particulièrement, tout de même, la manière dont est développé le thème de l’épisode : on part, en début d’épisode, des mensonges un peu anodins dont on abreuve notre entourage, avant d’en venir aux mensonges les plus insidieux : ceux qu’on se fait à soit-même et qui nous empêchent d’avancer...
Une série gaie ?
Avec cet épisode, Marc Cherry montre que rien n’est moins impossible que d’assouvir le fantasme d’une certaine partie du public de la série : il ose, avec Justin, le hot gay gardener ! Le clin d’œil appuyé ne vient pas vraiment comme une surprise. Depuis ses débuts, Desperate Housewives s’est attirée la sympathie de nombre de gays, qui comptent parmi les plus vocaux de ses défenseurs. Il faut dire qu’entre sa mise en valeur de femmes fortes, vaguement bitchy, qui mènent leur monde à la baguette, son auto-dérision appuyée et constante, et son étalage éhonté des chairs d’acteurs dont tout prétexte est bon pour leur faire tourner sans leur t-shirt, beaucoup d’ingrédients sont réunis.
Lui-même ouvertement gay, Marc Cherry a-t-il créé une œuvre homosexuelle ? Si l’on prend cette question de manière fermée, alors il existe à mon sens une réponse simple : non. En effet, l’immense succès de la série, deuxième programme le plus regardé des Etats-Unis avec pas loin de 30 millions de téléspectateurs pour ses plus fortes audiences, témoigne du fait que DH va largement au-delà de ça.
Néanmoins, on ne peut pas occulter l’adhésion particulière des gays à DH. Simplement, celle-ci fonctionne sur le principe de la connivence, du sous-texte pour initiés, et constitue donc une sorte de valeur ajoutée à une série par ailleurs déjà largement en mesure de susciter l’enthousiasme.
L’avantage du positionnement général de Marc Cherry, c’est que sur tout un ensemble de sujet, parmi lesquels celui-là, il est franchement décomplexé et qu’il ne s’interdit rien. C’est ainsi qu’on en arrive à découvrir l’homosexualité d’Andrew dans cet épisode. C’est à dire celle d’un personnage déjà coupable d’avoir expédié une grand-mère dans le coma sans faire preuve du moindre remords, et qu’on a déjà largement dépeint comme un être sans cœur et sans pitié. Et, mine de rien, ça faisait longtemps qu’on avait pas vu un homo méchant à la télé !
Ce développement, notons-le, est tout de même nuancé par la mise en valeur dans ce même épisode d’un autre personnage homo, Justin, donc, lui présenté sous un jour globalement positif (malgré un petit chantage de rien du tout). D’ailleurs il pose lui-même les bases clairement : ‘‘I might be gay, but I’m not a jerk’’ (‘‘je suis peut-être gay, mais pas un enfoiré’’) dit-il. Creator speaking !
I love sweeps !
‘‘Impossible’’ est un de ces deux ou trois épisodes de la première saison qui, au sein d’une série globalement excellente, vous font vraiment monter au plafond. Les différentes intrigues sont un festival qui tient compte des story-lines qui ont précédées et les amènent encore plus loin. Chacun des quatre personnages principaux a de quoi briller. Bree est mise en valeur dans les deux genres dans lesquels elle excelle : la torture de la bonne petite mère de famille Républicaine à l’esprit fermé, et l’amour vache. Il est d’ailleurs amusant de voir à quel point la série brouille les cartes quand à son bord politique. Car si Marc Cherry se revendique Républicain, il n’y va pas avec le dos de la cuillère quand il s’agit de secouer ceux-ci dans leurs travers (principalement sur le plan social). Et, au-delà du gag, le cadre affiché de Reagan chez les Van de Kamp s’avère une attaque féroce.
Et si, du coup, les Démocrates s’approprient souvent la série, c’est souvent sans réaliser qu’au fond, son discours ne se veut certainement pas non plus à leur avantage. Pourtant, loin de condamner deux camps en les renvoyant dos à dos, la série fait simplement entendre sa propre voix, celle de son créateur. Elle porte un vrai point de vue sur la société américaine, et un point de vue affirmé, lorsqu’il l’est subtilement, est souvent le meilleur point de départ à une réflexion chez le spectateur.
Dans la liste des bons points notables de l’épisode, on prendra aussi note de l’introduction - enfin, diront certains - d’une story-line plus grave pour Lynette, avec un potentiel de répercussion. Car on espère bien qu’on entendra reparler des causes de la promotion finalement refusée à Tom !
Wisteria Lane’s gossip :
Lynette, pas heureuse d’apprendre que Tom va voyager encore plus souvent : ‘‘Tu n’es déjà pas là la moitié du temps !’’ La réplique est mise en valeur dans l’épisode et, alors que nous venons d’apprendre que Tom cachait un terrible secret, on a vite fait de relier les deux. A t-on raison ou tord ? Les deux, mon Capitaine !
Avec son traitement placebo, Rex continue de se sentir malade, évidemment.
John est toujours amoureux de Gabrielle. Il est mignon. Mais un peu cruche. Mais il est mignon. :)
Zach a toujours l’air aussi dérangé et inquiétant, et Julie s’en rend compte à son tour.
Andrew est vraiment un sale type. Mais lui aussi craque pour Justin... ;)
Le père de Deirdra veut semble-t-il séparer Mike de Susan...
Desperate Housewives : un sweeps et ça repart !
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires