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1.08 - Guilty
...Conséquences
vendredi 30 septembre 2005, par
Dans la lignée de l’épisode précédent, mais avec un ton différent, Desperate Housewives continue de se montrer sous son meilleur jour avec cet épisode qui révèle aussi ce que la série est en mesure d’oser.
Précédemment dans Desperate Housewives, Mama Solis tenait entre ses mains la preuve de la liaison entre Gabrielle et John, mais se faisait renverser par une voiture. Le conducteur s’avérait être Andrew Van de Kamp, dont la crise d’adolescence prenait un tour dramatique. Le premier rendez-vous entre Susan et Mike se voyait repoussé par l’irruption d’une vieille amie qui conseillait à Susan de continuer de laisser sa relation progresser lentement. Lynette devenait dépendante aux médicaments contre l’hyperactivité de ses enfants. Paul, qui a découvert que la note de chantage qui a poussé sa femme au suicide provenait d’un calepin d’Edie Britt mettait un contrat sur sa tête...
« Un livre très largement lu nous dit que tout le monde est pécheur, » commence Mary-Alice. « Bien sûr, tout ceux qui lisent ce livre ne ressentent pas de culpabilité pour les mauvaises choses qu’ils font. Mais c’était le cas de Bree Van de Kamp. En fait, Bree avait passé sa vie à ça. Enfant, elle se sentait coupable de ne pas recevoir que des A. Adolescente, elle se sentait coupable de laisser son boyfriend atteindre la seconde base. Jeune mariée, elle se sentait coupable d’avoir mis trois semaines à envoyer ses cartes de remerciements. Mais elle savait que les transgressions de son passé n’étaient rien à coté du pêché qu’elle était sur le point de commettre. »
Au lendemain de l’accident, les Van de Kamp discutent des possibilités d’action. Andrew avait bu, il s’est enfuit, Juanita Solis peut mourir à tout moment, la situation est grave. Bree, restée silencieuse, pose la Bible qu’elle lisait sur la table et intervient : il faut se débarrasser de la voiture. Elle propose qu’ils la laissent dans un mauvais quartier de la ville avec les clefs sur le contact afin quelle soit volée. Andrew adopte le projet sans une seconde de réflexion, mais Rex demande si elle est bien sûre de vouloir suivre cette ligne d’action. Elle lui répond qu’elle estime n’avoir pas le choix, en rangeant la Bible dans son tiroir.
« Bree savait que ce qu’elle était sur le point de faire était mal. Mais comme la plupart des pécheurs, elle s’inquiéterait de sa culpabilité demain. »
Bree annonce alors qu’elle fait des pan cakes pour le petit déjeuner !...
Effacer les traces
Bree, Susan et Lynette nettoient la chaussée devant chez les Solis pour qu’ils ne découvrent pas les traces en rentrant, une scène qui rappelle les souvenirs d’enfance de Bree... Juanita Solis est dans le coma depuis l’accident. Susan et Lynette remarquent que Lynette semble surexcitée.
Carlos n’a pas quitté le chevet de sa mère, Gabrielle est avec lui tout en se limant les ongles, elle souhaite le convaincre de rentrer mais pour l’instant il s’y refuse. John arrive dans la chambre, une fleur à la main. Il propose à Carlos de l’accompagner à la chapelle faire une prière avec lui... Une infirmière arrive et demande à Gabrielle si elle souhaite réaliser la toilette de Mama Solis elle-même mais, évidemment, Gabi passe son tour.
Plus tard, Gabrielle reproche à John d’être venu à l’hôpital. Il lui confirme que tout est terminé entre eux et qu’il va s’en tenir à Gabrielle. Surtout, il annonce à Gabi qu’il a tout révélé de leur liaison en confession au père Crawley...
Alors qu’ils attendent dans une voiture pour vérifier que la décapotable d’Andrew est bien volée, Bree et Rex discutent de leurs enfants, à quel point ils ont grandit vite et tout ce qui leur reste à apprendre... Comme prévu, le vol a bientôt lui sous leurs yeux.
Les Van de Kamp au complet rendent visite à Carlos et Gabrielle. S’attardant sur les deux enfants, Carlos évoquent qu’ils sont l’héritage qui leur restera et que bientôt Gabi et lui auront aussi un enfant. Mais non seulement Gabrielle n’était pas au courant, elle est surtout pas d’accord. En fait, elle a même fait inclure dans l’accord pré-nuptial qu’ils n’auraient pas d’enfants !
Lynette est chez une acuponctrice pour essayer de retrouver le sommeil : son horloge interne a été complètement déréglée par les médicaments qu’elle prend, elle ne dors plus la nuit et s’écroule parfois de fatigue le jour. Elle sollicite finalement de l’aide plus sérieuse, et la femme lui donne des plantes médicinales.
Elle profite d’une après-midi calme pour absorber les plantes et s’apprête à profiter d’un bon repos quand on sonne à la porte... Elle a oublié qu’elle accueillait les scouts cet après-midi et se retrouve à superviser les activités en tombant de sommeil... Du coup, Lynette monte à la salle de bain et prend un cachet... ou plutôt deux.
Susan et Mike ont préparé un nouveau rendez-vous. Alors qu’elle est chez Mike, elle tombe par hasard sur un gros tas de liquide dans son placard ; justement, à ce moment là, un ouvrier qui doit venir faire des travaux chez Mike l’appelle pour programmer un rendez-vous. Mike sera absent le lendemain, mais Susan insiste pour qu’il lui laisse ses clefs et qu’elle s’en occupe.
Après le départ de l’ouvrier de chez Mike, Susan retourne vers le placard qu’elle a oublié brièvement la veille et découvre un revolver au milieu des billets. Mais alors qu’elle a étalé tout ça sur la table, l’ouvrier revient frapper, ayant oublié de lui donner son reçu. Susan monte en vitesse à l’étage planquer ce qu’elle a trouvé. Elle escalade la baignoire pour observer par la fenêtre et, soulagée, voit l’homme remonter dans sa camionnette et s’en aller. Elle saute alors sur le parquet et... le traverse ! Elle arrive à se retenir avec ses bras, mais elle se retrouve coincée, les jambes pendant dans le vide... Elle espère de l’aide de Bango, le chien de Mike, mais celui-ci se contentera de lui amener... un oiseau mort.
Les conséquences et leur absence
Edie rentre chez Martha et se met immédiatement à fouiller son sac à main à la recherche des $40 que Martha lui a volé. Les deux femmes se disputent à propos de leurs vols mutuels et Edie décide de quitter les lieux le jour même, alors même que Martha est sur le point de s’absenter quelques jours pour rendre visite à sa sœur.
Pendant ce temps, Paul a rendez-vous avec Shaw pour le payer, le détective l’informe qu’il a déjà établi le contact avec Edie Britt et qu’il va pouvoir rapidement passer à l’action...
Bree s’inquiète de ce que ressent Andrew, mais celui-ci se défend d’être troublé par ce qui est arrivé. Finalement, Andrew lui annonce que, c’est vrai, il se sent désolé de ce qui est arrivé à Mme Solis, mais aussi qu’il se sent désolé que sa voiture soit fichue à cause d’une vieille qui n’a pas eu l’intelligence de regarder avant de traverser, et qu’il se sent désolé de devoir maintenant aller de nouveau à l’école en vélo... Bree se demande si son fils a encore une âme et ce qui la retient d’appeler la police. Mais Andrew a réponse a tout : il est son fils et si elle faisait ça, elle deviendrait le monstre...
En rentrant, Mike retrouve Susan toujours accroché à ce qui reste du plancher de la salle de bain. Il l’en extrait, mais découvre aussi les billets et le revolver, et donc qu’elle a fouillé dans ses placards. Il la met dehors sans autre forme d’explication.
Shaw a rendez-vous avec Edie, soit disant pour affaires. Elle arrive avec des estimations, justement faites sur une des fameuses feuilles... A quelques instants de se faire tuer, elle révèle alors qu’elle a volé ce bloc-note a Martha Hubert.
Gabrielle a fait venir le Père Crawley au chevet de Mama Solis pour s’assurer qu’il entendait maintenir le secret de la confession. C’est bien sûr le cas, mais il souhaiterait aussi qu’elle se repente. Gabi est plutôt partante pour remettre ça à ses 75 ans. Le Père lui demande si elle ne voudrait pas être une bonne personne, elle répond qu’elle veut être heureuse. ‘‘C’est la réponse d’une enfant égoïste.
’’Je sais,’’ répond Gabrielle avant de partir.
Le soir, Lynette est à la maison avec les quatre enfants. Tom l’appelle pour la prévenir qu’il ne pourra pas rentrer comme prévu, mais la conversation est difficile car les enfants sont en plein concert de casseroles, tout cela avec la radio à fond ! (Heureusement que Lynette ne vit pas en appartement.) Et puis soudain, tout déraille, Lynette se met à hurler, jette de la vaisselle par terre, puis à travers la fenêtre qu’elle explose. Là, Mary-Alice lui apparaît soudain, et lui tend son revolver. Lynette s’en saisit, le porte à sa tempe, appuie sur la gâchette... et se réveille dans sa cuisine, devant ses enfants qui jouent.
Susan va voir Mike pour s’excuser et essayer d’obtenir une explication, mais Mike ne semble pas prêt à lui en donner, à livrer son secret, et la rejette. En rentrant chez elle, Susan trouve Lynette avec ses quatre gentils monstres. Elle les laisse dans les bras de Susan, visiblement en train de craquer, et s’enfuit en voiture.
Reconstruire, repartir
Bree et Susan ont laissé les enfants de Lynette à Danielle et sont parties à sa recherche. Elles la retrouve seule, assise au milieu d’un terrain de foot désert. Lynette leur raconte son addiction aux pilules et sa conviction d’être une mauvaise mère. Les autres mères, dit-elle, n’ont pas besoin d’aide, les autres donnent l’impression que tout est si facile. Mais Susan et Bree qu’elles aussi ont eu des difficultés énormes quand leurs enfants étaient jeunes et qu’elles s’isolaient pour pleurer secrètement. Lynette se demande pourquoi elle ne l’a jamais su, pourquoi elles ne lui en ont jamais parlé.
Shaw informe Paul que la responsable n’était pas Edie mais Martha Hubert. Le temps et cette révélation, le fait d’avoir presque tué une innocente a fait réfléchir Paul. Il ne veut pas éliminer Martha, il veut des réponses. Il rend immédiatement visite à Martha.
Mike et Susan sont chacun dans la pénombre à regarder la maison de l’autre par la fenêtre.
Paul pose la note de chantage sur la table de Martha. Il veut savoir pourquoi.
Mike frappe chez Susan. ‘‘Je sais que tu as des questions,’’ lui dit-il, ‘‘et je sais que je ne veux pas te perdre. Poses-moi toutes les questions que tu veux.’’ Susan lui répond qu’il a répondu a tout ce qu’elle voulait savoir, et l’embrasse.
Martha explique à Paul que son mari est mort lui laissant une pension misérable, et que devant son besoin d’argent, elle préfère en prendre chez des gens mauvais que chez des gens biens, elle ne pouvait pas savoir que Mary-Alice se suiciderait. Et elle ne veut pas croire qu’elle puisse être une personne bien, d’ailleurs, le suicide est largement condamné par la Bible. Pour elle, tout ce qui est arrivé n’est pas de sa faute, mais ‘‘la faute de ce que Mary-Alice a fait à ce pauvre bébé’’. Paul, fou de rage, se saisit du mixeur sur la table, le mixeur de sa femme, et frappe violemment Martha avec, avant de la rejoindre sur le sol et de l’étrangler.
Chez Susan, elle et Mike font l’amour...
« Un livre très largement lu nous dit que tout le monde est pécheur. Bien sûr, tout ceux qui lisent ce livre ne ressentent pas de culpabilité pour les mauvaises choses qu’ils font. Par contraste, il y a ceux qui prennent plus que leur part du blâme. »
Bree lève les yeux de sa Bible pour regarder son fils en silence...
« Et il y a ceux qui apaisent leur conscience avec de petite geste de bonté. »
En fin de compte, Gabrielle se met avec Carlos à la toilette de Mama Solis...
« Ou en se disant que leurs péchés étaient justifiés. »
Paul nettoie les traces de ses actes...
« Et finalement il y a ceux qui jurent simplement de faire mieux la prochaine fois, et prient pour le pardon. »
Dans son sommeil, Lynette rêve qu’elle se trouve sur le terrain de sport verdoyant avec ses quatre enfants, heureuses. Au loin, Mary-Alice lui apparaît, et lui sourit.
« Quelque fois, leurs prières sont entendues. »
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Interrogée sur le lien éventuel entre Desperate Housewives et Côte Ouest, Joan Van Ark, qui y jouait Valene Ewing, la victime officielle de la série, évoquait la scène à la fin de cet épisode où Bree et Susan sont réunie autour de Lynette assise seule au milieu d’un terrain de foot. Les femmes réunies se soutenant les unes les autres, voilà ce qui, selon elle, caractérisait Côte Ouest autrefois et Desperate Housewives aujourd’hui.
L’héritage de 25 ans de prime-time soap
Si l’on s’interroge sur les prédécesseurs de DH, Côte Ouest est en effet l’exemple le plus direct et le plus évident. Le quartier de Wisteria Lane, lui aussi situé quelque part sur la côte Pacifique rappelle immanquablement le célèbre cul-de-sac ; et la manière dont la série se centre sur un groupe de voisins qui peuvent observer la maison des autres en regardant par la fenêtre est assez comparable. De manière plus large, pendant les années 80 qui furent l’âge d’or du prime-time soap, les principales séries avaient fait du luxe déballé et de personnages richissimes un ingrédient commun. Au milieu de tout cela, Côte Ouest était l’intrus, qui choisissait de suivre le ‘‘raté’’ de la famille Ewing et son insertion dans la middle class américaine de Californie. Le soap s’était dès lors fait une spécialité d’un traitement plus social, plus réaliste, et bien souvent très juste. A l’humble avis de ce reviewer - mais après tout, je suis là pour donner mon avis - il est le seul des soap de l’époque à s’être élevé au-dessus du guilty pleasure, jouissif mais qu’on persiste à regarder en cachette, pour devenir une vraie bonne série. Il serait pour autant parfaitement exagéré de faire de DH un remake de Knots Landing, mais la connexion, loin d’être reniée, est en quelque sorte validée par la présence au générique de Nicolette Sheridan, qui était déjà le personnage sexy à l’époque - en moins liftée.
Plus généralement, Desperate Housewives fait, avec une ingéniosité incroyable, la somme des 25 années de prime-time soap (né avec Dallas en 1978) qui l’ont précédée, avant d’amener le genre plus loin. Dans les années 90, à la mort des grandes sagas des années 80, le genre s’était prolongé avec le teen soap, de Beverly Hills à Dawson’s Creek. Un sous-genre qui, lui même, a, pour l’instant, ses heures de gloire derrière lui. La décennie actuelle a apporté avec elle une large part de décalage et de second degré, pour la première fois présente dans The O.C.
Tous ces éléments font partie intégrante de Desperate Housewives. La série intègre trois teen dans sa distribution principale avec Julie, Zach et John, sans compter que Danielle et surtout Andrew sont également des personnages importants. A l’inverse, à l’époque, Côte Ouest avait beaucoup de mal à s’éloigner des adultes. Les rares tentatives de développer les enfants passaient de manière systématique et redondante par des histoires de crises (Diana Fairgate, Olivia Cunningham, qui font d’ailleurs office d’enfants de cœur face à Andrew...) avant que les personnages ne finissent par disparaître, mis de coté par les scénaristes.
Quand à la dimension parodique de Desperate Housewives, elle n’aura échappé à personne. Elle est dans la lignée de The O.C, mais aussi beaucoup plus franche et bien mieux tenue au fil des épisodes, ce qui permet à la série de prétendre être autant une comédie qu’un drama, et donc de ne jamais s’inscrire dans la case des guilty pleasure.
Mais, je le disais, DH amène à mon avis le genre plus loin. Ce qu’elle doit d’abord et avant tout par son refus de la superficialité. De toute évidence, le soap est un genre idéal pour l’analyse sociétale, pour brosser le portrait de son époque. On ne peut pas nier qu’un observateur extérieur pourrait se faire une idée très précise et juste des années 80 en regardant Dallas et Côte Ouest. Mais plutôt que de le laisser à une place de toile de fond, DH amène ce commentaire au premier plan et en fait une spécificité immédiatement remarquable. Curieusement, on fera la remarque que ce fond très sérieux est autorisé par le ton décalé et semi-parodique sans lequel tout ça serait d’une lourdeur incroyable et indigeste là où la série a tous les airs d’une véritable friandise.
Au final, la formule est si bien trouvée que l’on vient à se poser la question de savoir si Desperate Housewives est encore un soap ou non. A mes yeux, ça ne fait aucun doute : ce n’est pas parce que la série est particulièrement brillante qu’elle créée un genre nouveau !
Pécher, toujours
Expier... demain
Avec cet épisode, le religieux fait une entrée claire dans l’univers de la série. Au-delà de la confession de tel ou tel personnage, elle pose les bases d’une nouvelle religion qui serait généralisée : celle qui consiste à pécher toujours et à expier demain. C’est là un autre système dont la collectivité a détourné les travers dans une quête égoïste : si quelque péché que l’on commette peut toujours être racheté par la suite, alors pourquoi se priver d’en profiter ?
Le système mis en place pour préserver le fond de commerce de l’église Catholique, entre autres, en partant du principe qu’exclure un pécheur définitivement n’est pas une affaire très rentable, a finit par encourager le péché. Ce que la série ajoute, c’est que les conséquences de cette nouvelle norme sont une situation qui glisse encore plus loin. Tout cela est incarné ici par Andrew, être fait de narcissisme et d’égoïsme, qui pèche sans la moindre trace de culpabilité. Métaphoriquement, la société, en créant l’expiation qui fait suite au péché, puis en repoussant toujours plus cette expiation au lendemain puis au jour d’après, puis à ‘‘75 ans’’, a créé le monstre qui considère simplement qu’il a autre chose à faire qu’expier, et qui peut avancer sans la moindre trace de culpabilité. La série semblerait ici esquisser une véritable ligne morale... C’est tout à fait le cas et on y reviendra dès le prochain épisode !
Pour ce qui concerne cet épisode-ci, dans un style un peu différent des autres, il s’avère l’un des meilleurs de la saison. Si la plupart des gimmicks de la série sont présents, les personnages s’entrecroisent beaucoup sans qu’on puisse séparer aussi facilement les story-line. Il est particulièrement intéressant que quelques fois dans la saison, la série sache ainsi faire varier la formule.
‘‘Guilty’’ installe un certain nombre de choses pour la suite et clôture en quelque sorte le premier acte de la saison.
Mais j’ai d’abord et avant tout été marqué par la story-line de Lynette. Felicity Huffman se montre incroyable - s’il y a quelqu’un qui se demande pourquoi elle a eu un Emmy pour son travail cet année ! L’hallucination, la confession à ses amies et le rêve final sont trois scènes marquantes et incroyablement émouvantes.
Pourtant, cet épisode n’était pas avare en scènes fortes et moments mémorables, un vrai festival !
Wisteria Lane’s Gossip
Au cours de la séquence dans laquelle Susan est pendue au plancher de Mike, il y a un faux raccord monstrueux juste avant que Bango ne lui amène le chien mort : d’un plan à l’autre, la couverture qui se trouve devant elle disparaît avant de réapparaître...
Encore les petits problèmes de continuité de la série, avec Susan qui finissait l’épisode dernier en plein doute à propos de Mike suite aux propos énigmatiques de Kendra, mais qui débute cet épisode ci sur son nuage avant de remplonger dans les doutes. L’ensemble donne une impression de valse hésitation pas toujours agréable.
L’un des meilleurs épisodes de la première saison. Avec ces deux épisodes de suite, la série a frappé fort, très fort !!
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires
Messages
1. Soap-opera..., 10 octobre 2005, 18:22, par Jade
soap-opera pas ^^ Oui pardon c’était nul mais j’ai pas pu m’en empêcher...
Je ne remettrai pas en cause le raisonnement qui consiste ici à penser que DH est un soap... j’ai trouvé ça bien vu et finalement j’en viens à me dire que oui, par certains aspects c’est le cas. Mais peut-être pas les même... Je cite
"De toute évidence, le soap est un genre idéal pour l’analyse sociétale, pour brosser le portrait de son époque."
C’est là que la logique coince selon moi... "genre idéal" me parait exagéré, parce qu’il me semble que le traitement des personnages et des histoires dans les soap ne cherche absolument pas à analyser sa société contemporaine... On a au contraire une concentration sur une facette très restreinte de la société, un milieu précis, où tout est idéalisé ou perverti plus que de naturel pour les besoins dramatiques (le soap reste le lieu idéal pour comas, amnésie, accidents, meurtres, coucheries, tromperies, secrets de familles, jumeau "diabolique" etc...) et j’avoue chercher où là dedans on cherche à dresser un portrait analytique...
(n’en demeure pas moins que je regarderai DH d’un autre oeil suite à la lecture de cette excellente -et donc non soapesque ; ) analyse...)
1. > Soap-opera..., 25 octobre 2005, 05:25, par Sullivan
Disons qu’il y a les bons soaps et les mauvais ! Et que quand je parle de "genre idéal", je fais certainement plus référence au potentiel qu’à la réalité vrai des soaps.
Néanmons, même chez le meilleur des soaps, les événements rocambolesquent cités surviennent, sans empêcher l’analyse et le point de vue sur la société.
C’est d’ailleurs le cas de « DH » : puisque, soyons clairs, les “comas, amnésie, accidents, meurtres, coucheries, tromperies, secrets de familles, jumeau "diabolique"”, on les as dans la série (bon, okay, pas encore tous mais on reprendra la liste à la fin de la saison 7 ;)). Mais il est vrai qu’ils passent bien mieux et sans sentiment e lourdeur grâce à cette idée de génie d’introduire le décalage parodique. Ensuite, et j’espère que mes reviews le montrent, ils n’empêchent pas l’analyse sociétale.
Plus généralement, la comparaison renforcée avec « Côte Ouest » n’est pas innocente : pour moi, c’est le meilleur des grand soaps des années 80, parce que, justement, il s’appuyait beaucoup sur la volonté de montrer une société et ses débats. Je me souviens des débats de famille chez les Fairgate / Mackenzie ; je me souviens de Greg Sumner, ultra-riche PDG parvenant à se faire inscrire en haut de la liste des priorités pour une greffe en ouvrant juste le porte-monnaie.
Mais même si on prend des soaps moins aboutis, plus premiers degrés, voir “con-cons”, ce que j’appelle pompeusement analyse sociétale est présent.
Comment ne pas avouer que des « Dallas » ou « Dynasty », au-delà des - non : grace aux - outrances, cristallisent à merveille les années 80, ces années fric et frime où l’argent puissant s’étalait fièrement — bien plus qu’aujourd’hui ou c’est redevenu un peu indigne d’avoir un trop gros salaire : on fait donc son possible pour le cacher même si ça reste LE critère de la réussite.
On a moins de recul et j’ai sans aucun doute moins réfléchi au sujet, mais je crois aussi que le centrage teen des soaps des années 90 est révélateur d’une mentalité de l’époque et d’une société qui s’est beaucoup tournée vers la jeunesse — en tout cas, cela aura été vrai de tous les médias, de la musique au ciné en passant, bien sûr, par la télé. C’est un sujet à creuser...
Autre chose : bien spur, je parle uniquement de prime time soap. Pour le daytime, la simple contrainte d’écrire et de tourner un épisode de 50 minutes tous les jours annihile d’office toute volonté de ne pas être creux. Là, forcément, point d’analyse et juste du rocambolesque empilé. Mais on parle vraiment d’autre chose.
Bref vous l’aurez compris, dire que « DH » est un soap n’a pour moins pas la moindre connotation péjorative, même si je ne conteste pas qu’il y en a de très mauvais. Mais le genre a aussi ses « Côte Ouest », ses « My so-called life » et donc ses « Desperate Housewives », pour citer une série de chaque décennie, je ne peux donc le traiter avec le moindre mépris.