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1.16 - The Ladies Who Lunch
Le goût du scandale
La Plus Belle pour me Faire Coffrer
lundi 17 juillet 2006, par
Après une légère interruption du programme des reviews, le retour de nos copines femmes au foyer sur M6 est l’occasion de terminer ce qui fut commencé du temps de leur présence sur Canal+. Nous en étions restés à l’un des épisodes les plus fort de la première saison, la reprise se fait donc sur une note un peu moins grandiose, mais pas terne pour autant.
Précédemment dans Desperate Housewives, Bree découvrait que Rex assouvissait ses penchants SM en employant les services d’une voisine, Maisy Gibbons. Carlos réintégrait la demeure des Solis, mais sans la possibilité de la quitter, restreint par un bracelet électronique, et donc sans la possibilité de travailler. Et quelques secrets ressortaient : le fait que Felicia Tillman avait connu Mary-Alice - mais sous le prénom d’Angela - et les années de prison purgées par Mike, accusé d’avoir dealé de la drogue et tué un policier.
« Même au travers du plus respectable des voisinages, on peut entendre les bruissements du scandale. Certains scandales s’annoncent par un cri, d’autres par un murmure, d’autres encore par un « bang ». Mais exceptionnellement, se présente un scandale si délicieusement sordide que son rugissement couvre tous les autres bruits... »
Maisy Gibbons reçoit un nouveau client chez elle pour une de ses après-midi. Seulement, ce client-là s’avère être un policier qui l’arrête pour sollicitation. Il la traîne bientôt hors de chez elle, menottée en tenue légère, et les protestations de Maisy ont tôt fait d’alerter tout le quartier.
« Oui, la scandaleuse arrestation de Maisy Gibbons allait bientôt se révéler être la conversation choc du moment. »
« On dit souvent que les bonnes nouvelles vont vite. Mais comme tout bonne femme au foyer le sait, les mauvaises voyages encore plus rapidement. »
De fait, il ne faut pas longtemps pour que les mésaventures de Maisy Gibbons fassent le tour du quartier...
Bree
Bree déjeune au restaurant avec Rex, qui l’informe que sa santé ne s’améliore pas malgré son traitement. Leur conversation est interrompue par les rires des voisins de tables. C’est ainsi qu’ils apprennent l’arrestation de Maisy Gibbons... mais aussi qu’elle possédait un carnet avec le nom de tous ses clients que la police lui demande de lui remettre. On n’attend plus que l’information filtre. L’anecdote ne fait pas beaucoup rire à la table des Van de Kamp...
Lors de sa partie de poker avec Gabrielle, Lynette et Edie, la conversation est bien évidemment tout entière centrée sur ce scandale et la nouvelle de l’arrivée imminente des noms des clients de Maisy. Bree baisse la tête, sans dire un mot.
Bree rend visite à Maisy en prison, un panier de Muffin à la main, et la promesse de lui donner ses économies si elle ‘‘continue d’être discrète’’ en supprimant le nom de Rex de son carnet. Tout cela au nom de leur amitié. Mais Maisy lui renvoit à la figure son absence quand son mari avait perdu son travail et qu’ils avaient des problèmes d’argent. A l’époque, Bree avait eu peur de l’embarrasser. Maisy refuse le marché.
Du coup, ce qui devait arriver arrive et quand, lors d’un dîner au restaurant, Bree et Rex remarquent que les regards sont braqués sur eux, ils doivent en conclure que la liste des maris a été dévoilée. Se drapant dans sa dignité, Bree refuse cependant de quitter les lieux avant la fin de son repas, et impose à Rex de faire de même...
Gabrielle
Dans la série une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, les Solis doivent affronter de sérieux problèmes de plomberie quand les éviers de la maison se mettent tous à refouler. Mike jette un œil et leur annonce qu’il va falloir refaire une grosse partie des canalisations, ce qui représente une somme pas exactement modique...
En attendant de trouver une solution, Gabrielle doit donc squatter la salle de bain de ses copines aussi souvent que possible sans avoir affecter son amour propre, et révéler ses problèmes d’argent.
Lors de son footing, Gabi repère les toilettes mobiles présentes sur le chantier de reconstruction de la maison d’Edie. Des toilettes mobiles qu’elle a vite fait de voler !
Mais cet appareil ne règle pas tous leurs problèmes : lorsqu’il est occupé par Carlos, elle doit une fois de plus filer chez Bree pour utiliser ses toilettes. Ce qui, à force, peut difficilement passer inaperçu. Bree cherche alors à en savoir plus. D’autant qu’un voisin les a vu faire leur lessive dans leur jacuzzi. Bree explique qu’elle se sent presque un peu insultée que Gabi ait cherché à lui cacher ses problèmes d’argent. Gabi lui rétorque qu’elle pourrait ressentir la même chose face au fait que Bree lui a caché que Rex faisait partie de la liste des clients de Maisy. ‘‘Voilà comment je vois les choses,’’ explique Gabi, ‘‘les bons amis s’évitent après avoir été humiliés. Les grands amis prétendent que rien ne s’est jamais passé’’.
Mais, un peu plus tard, Bree vient rendre visite à Gabi et lui offrir une enveloppe contenant ses économies, que Gabrielle refuse. ‘‘Voilà comment je vois les choses,’’ explique Bree, ‘‘les bons amis offrent leur aide en temps de crise. Les grands amis ne considèrent pas que non est une réponse’’.
Vous conaissez l’Utah ?
Paul informe Edie qu’il ne souhaite plus vendre sa maison, avançant que Zach préfère ne pas déménager avant de terminer le Lycée. Elle devra repasser pour lui rendre sa clé qu’elle avait chez elle pour les visites. Alors qu’ils se séparent devant le jardin de Paul, Felicia vient les rejoindre. Elle provoque alors Paul en parlant de l’époque où elle était infirmière dans l’Utah. Paul avance n’y avoir jamais mis les pieds.
Plus tard, pour en avoir le cœur net, il ressort les vieilles vidéos et en trouve une ou Mary-Alice, à l’époque Angela Forrest, avait reçu une récompense pour son travail à l’hôpital. Parmi les convives, il reconnaît distinctement Felicia Tillman...
Susan
A l’issue de la traditionnelle partie de poker, Edie apprend de Lynette que Susan n’est pas venue car, dévastée par sa séparation d’avec Mike, elle n’a pas quitté sa maison depuis des jours. Lynette lui fait la leçon sur ce que c’est que d’être une amie.
Elle passe donc voir Susan et la traîne jusqu’un bar pour lui changer les idées. Et ce n’est pas la moindre des B.A. que de passer toute une soirée au coté d’une Susan geignarde au possible. Susan lui confie qu’elle est persuadée au fond d’elle que Mike n’a pas tu Martha. Elle verrait plutôt derrière ce crime quelqu’un comme Paul Young, par exemple. En quelques minutes, Susan met au courant de ce qu’elle a appris sur la note de chantage, Dana, et la vie troublée de la famille Young. Edie réalise alors qu’elle a vu Paul essayer de mettre la culpabilité sur Mike. Elle suggère alors d’utiliser sa clef pour entrer chez Paul, sachant qu’il est absent ce soir. Une suggestion que Susan a tôt fait de prendre au mot.
Sur place, Susan repère la cassette vidéo marquée du nom d’Angela, que Bree avait entendu sur la cassette de thérapie de Mary-Alice. Mais l’arrivée de Paul les interrompt avant qu’elles n’aient eu le temps de la regarder. Elles se cachent derrière le canapé, d’où Edie surgit finalement accentuant encore son numéro de vamp pour permettre de Susan de s’en aller discrètement...
Avant de rentrer chez, elle est interpellée par Mike, à qui elle n’a pas répondu depuis des jours. Mais elle refuse d’entendre ses explications, elle refuse d’entendre ce qu’il a à lui dire, elle ne pourra plus jamais croire un mot de ce qu’il dit. Mike l’embrasse alors. ‘‘J’espère qu’au moins tu peux croire ça,’’ dit-il avant de s’en aller.
Lynette
En venant chercher ses jumeaux à l’Académie Barcliff, Lynette apprend avec les autres mamans que des poux sévissent dans l’école. Les mères tentent de savoir quelle en est l’origine, mais l’école refuse de désigner un responsable. Le problème est qu’en l’absence d’informations, les soupçons ont tôt fait de se porter sur les jumeaux Scavo...
En conséquence, il ne faut pas attendre longtemps avant que Porter et Preston reçoivent un coup de fil leur annonçant que l’anniversaire auquel ils étaient invités a été « annulé »...
En rendant visite à l’infirmière de l’école, Lynette apprend cependant avec grand soulagement que ce ne sont pas ses enfants qui ont initié la contamination de l’école. L’infirmière refuse de lui dire de qui il s’agit, cependant... du moins jusqu’à ce que Lynette lui apprenne que la mère de Topher les a exclu de sa fête d’anniversaire, alors que c’est Topher qui était le « patient zéro » !
Du coup, Lynette invite ses enfants à la fête de Topher, et, après une bataille dans le château gonflable, se fait un devoir de faire en sorte que sa mère révèle aux autres mamans qui a initié l’épidémie de poux...
« Oui, tout le monde a le goût du scandale, qu’il soit grand ou petit, » comme les jumeaux Scavo. « Après tout, que pourrait-il y avoir de plus divertissant que d’assister à la chute des riches et puissant, » tels que les Solis ? « Que pourrait-il y avoir de plus amusant que l’exposition publique de pêcheurs hypocrites ? »
« Oui, tout le monde a le goût du scandale. Et si, pour une raison ou une autre, vous n’appréciez pas le dernier en date, et bien... le prochain n’est jamais loin... »
En s’asseyant dans son canapé, Paul retrouve la cassette vidéo d’Angela, plus du tout là où il l’avait laissée...
Highlights
Edie, déterminée à voir le bon coté des choses. “C’est la seule bonne chose que je puisse dire de mon premier mari. Il m’a appris à bluffer.’’
“Il jouait au poker ?’’
‘‘Non, il était nul au lit.”
Edie, dont on voit bien qu’elle n’a vraiment pas d’amie : “Susan est mon amie. Quoi ?! Je ne la déteste pas !’’
Bree, expliquant à Maisy la source de son malheur : “Ils ne vont ont pas abandonné parce que vous êtes une pute. Mais parce qu’ils ne vous avaient jamais autant aimé que ça.”
Susan, à Edie : “Est-ce que tu crois au Mal, Edie ?’’
‘‘Bien sûr. Je travaille dans l’immobilier.”
On le voit bien avec ces quelques répliques, cet épisode a tout gagné à mettre Edie bien plus en avant que d’habitude. Nicolette Sheridan se montre décidemment complètement décomplexée dans sa réjouissante interprétation.
Vous reprendrez bien un peu de scandale ?
Avec ses histoires de voisins très intéressés par ce qui se passe dans la maison des autres, pour autant que cela soit croustillant, cet épisode de Desperate Housewives s’inscrit directement dans la continuité de ces horribles voisines de télévision dont la plus emblématique reste sans doute celle de Samantha dans Ma Sorcière Bien Aimée. Mais, comme souvent, DH pousse le concept plus loin jusqu’à le rendre bien plus retors. En effet, le voyeurisme malsain qui consiste à surveiller constamment les agissements du voisin, de s’indigner de ses originalités et de se délecter de sa chute n’est plus ici le fait d’une brebis galeuse dans le quartier, mais bien du quartier tout entier, héroïnes de la série incluses, dans un vaste système d’espionnage domestique et de ragots mutuels. Et si Lynette exprime un instant une fausse culpabilité, c’est pour mieux s’enquérir des dernières nouvelles concernant Maisy Gibbons.
‘‘The ladies who lunch’’ fait le portrait d’une société assoiffée de scandale, qui n’a de cesse que de regarder par le trou de la serrure. C’est en quelque sorte comme s’il ne suffisait plus de suivre les frasques des vedettes dans la presse people, et qu’une quête de proximité pousse à appliquer les mêmes recettes à la famille d’à coté.
Bien sûr, tout cela n’est possible que parce que les scandales succèdent aux scandales. Et donc que, quand bien même on se trouve à juger sans vergogne les autres quand ils sont au centre des ragots du moment, c’est en oubliant de manière bien facile qu’on sera jugé pareillement quand ses propres failles seront exposées sur la place publique. Une idée parfaitement cristallisée par la scène ou Bree assiste, ultra gênée, à l’échange entre ses amies à propos de l’affaire Maisy Gibbons, avant que la liste des maris n’ait été dévoilée.
Elles habiteraient donc le même quartier !
Cet épisode est la parfaite démonstration de ce qui est possible avec un minimum d’efforts de la part des scénaristes. Contrairement à plusieurs épisodes où l’on a le sentiment de regarder quatre séries différentes montées ensemble de manière un peu artificielle, les chemins des wives se croisent ici régulièrement, convainquant qu’elles habitent bien le même quartier.
‘‘The ladies who lunch’’ se permet par ailleurs de resserrer les liens entre plusieurs protagonistes de la série. D’une part, Edie, tellement désespérée de se retrouver sans copine après la mort de Martha qu’elle se rapproche de Susan, est maintenant mise au courant par celle-ci de l’ensemble des éléments récoltés de l’affaire Mary-Alice.
Par ailleurs, sa confrontation avec Maisy Gibbons permet à Bree de prendre conscience des failles de son comportement en amitié. A l’époque, elle avait préféré se faire oublier plutôt que de la confronter à ses problèmes d’argent. En conséquence, aujourd’hui, elle décide de venir en aide à Gabrielle, quel que puisse être le désir un peu absurde de celle-ci de sauver la face et de faire l’autruche.
Voilà qui figure sans aucun doute parmi les bons points d’un épisode croustillant et bien mené, qui fait la part belle aux réactions riche des personnages, en particulier celle du couple Van de Kamp, humilié publiquement quand le verni de sa parfaite apparence explose sur la place publique.
Wisteria Lane’s Gossip
Doug Savant, intronisé ‘special guest star’ le temps de l’épisode 13, a réintégré la liste des guests stars habituelles de la série. Se passerait-il quelque chose autour du personnage en coulisse ?...
La version telle que diffusée de l’épisode laisse Edie aux prises avec Paul lorsque Susan s’enfuit de sa maison, suggérant donc qu’elle couche avec lui pour s’en sortir. Une scène tournée mais coupée au montage la montrait réussir à s’échapper.
Un bon épisode de la série, qui fait la part belle au truculent personnage d’Edie Brit et nous rapproche des Van de Kamp et de Gabrielle en nous les montrant affronter l’adversité du ragot humiliant.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires
Messages
1. Le goût du scandale, 18 juillet 2006, 22:44, par kikimi
Aaah enfin ! Je commençais à désespérer en me disant que les critiques, c’était fini ! Bah apparemment non, et moi content ! Sinon, toujours aussi bonnes ces critiques (normal, elles sont positives :-D) Continue comme ça m’sieur !