Etres et paraitre

Résumé

Jasmine se balade dans l’Alphavers. Elle est rejointe par Sew Sew Tukarrs qui apprends qu’elle est maintenant une C2. Mais au lieu de la dénoncer ou de l’arrêter, il lui offre plutôt sa protection, ce que toutefois elle refuse.

Après avoir fait l’acquisition d’un nouveau bureau, Charlie est maintenant à la recherche de nouveaux papiers d’identité suite à sa découverte par Julius et Porter. Ceux-ci font le point sur la mort des deux agents mis hors d’état par Charlie, mais aussi sur la remise en service du lien entre Alpha et Béta. Porter porte aussi à l’attention de Julius le fait qu’une partie de leur inventaire du service des identités a disparu. Ces mêmes identités sur lesquelles est redirigé Charlie pour ses nouveaux papiers par un certain Anansi.

Dans le Gammavers, 01 et sa famille sont témoins d’une soudaine pollution de l’eau , ce qui pour Gamma est forcément exceptionnel. Lorsque sa femme lui apprends que cela s’est déjà produit près de l’ancienne usine de la Vexcor, 01 réalise qu’il doit à nouveau retourner dans le Bétavers.

Si tu utilises mon identité pour faire tes courses, achètes au moins de la bonne musique, compris ?

Alors que Anansi est retrouvé par Porter pour avoir utilisé l’identité de celui-ci, Charlie, après un premier contact infructueux, s’invite dans l’appartement de son jeune et inconscient contact pour obtenir sa nouvelle identité digitale. Il découvre l’existence de 24 clés d’identité parmi lesquelles celle d’une certaine Gemma Gitano, une amie d’enfance avec qui il partageait son statut de C3. Elle est aujourd’hui chef du département d’hydrologie pour la Vexcor. A ses informations, Charlie déleste le jeune abruti des 24 clés et de son ordinateur personnel.
Celui-ci est d’ailleurs rapidement interpellé par la police alors qu’il essaye de fuir.

Faisant son rapport a Julius, Porter le notifie que les employés venu de l’Alphavers sont de plus en plus réticent à y retourner. Plus important, 24 clés d’identités ont été perdues et se baladent dans la nature. Il semblerait que Charlie en ai pris possession, et qu’il s’intéresse plus particulièrement à leur experte en hydrologie, Gemma Gitano. Lorsque celle-ci nie connaître Charlie, il la met en garde et lui demande de le contacter au moindre signe d’approche. Mais alors que celle-ci est catastrophée par des relevés hydrométriques et qu’elle essaye de le mettre en garde, celui-ci raccroche.
Charlie se rapprochant dangereusement d’elle au fur et à mesure de son enquête, Ajax et son équipe de nettoyeurs somment Gemma de déménager.

Après avoir repris contact avec Karl et lui avoir expliqué que la confession qu’il a fait a porter est toute humaine, et que donc il n’a rien a lui pardonner, Charlie lui demande son aide afin de retrouver Gemma.

De son coté, après avoir longuement analysé ses dossiers en quête de personnes disparues, Sew Sew prends rendez vous avec Essa Rompkin. Lors de ce rendez vous, il lui soumet que pas moins de 85 employés de la Vexcor ont disparus à la même période ainsi que leurs familles, ce qui n’est pas banal dans un monde où tout citoyen est capable d’être suivit a la trace grâce à la puce sous-cutanée. Essa, prétextant des 600 000 employés qui ne travaillent que dans la vicinité de son bureau, lui demande de la tenir au courant.

Karl et Charlie retrouvent enfin la trace de Gemma, mais son appartement est vide. Et alors que Charlie suppose qu’elle s’est vendue à la Vexcor et qu’elle cherche a le fuir, il retrouve une boule holographique qu’il avaient trouvé ensemble lors de leur enfance. C’est forcement un message adressé a Charlie, mais lequel ? Vas-t’en ? Ou plutôt viens me chercher ? As t’elle a nouveau été forcée de changer d’identité de la même manière que la Vexcor lui a déjà recrée un passé ?

Ailleurs, Gemma et Julius ont une réunion au sommet. Alors que celle-ci est alarmée par un trop plein d’eau dépassant toutes les normes connues, d’autant plus que des théories sur la structure des univers pullulent dans les journaux de Cape Town, expliquant ce phénomène, Julius fait la sourde oreille. Il lui demande simplement de « faire son travail ».

01, après avoir bien jugé le pour et le contre et avoir expliqué en quoi il est nécessaire pour lui de repartir a sa femme pour sauver le Gammavers, pars alors que celle-ci est endormie.

Charlie, à nouveau grâce a Karl, semble avoir à nouveau retrouvé la trace de Gemma. Lorsqu’il apprends que non loin de l’endroit où elle a été repérée, se trouve un lac doté d’une pipeline, il décide d’aller y faire un tour. Celle-ci est effectivement sur place en train de faire des mesures lorsque soudainement toute l’eau du lac semble drainée vers une autre dimension. Charlie arrive à son secours in extremis, impuissant qu’il sont face à cette catastrophe écologique.

Un petit avant-goùt de fin du monde

C’est ainsi qu’alors que 01 arrive à nouveau dans le Bétavers, déboussolé après un transfert bizarrement douloureux et que Reena gagne la confiance des dirigeants de la Vexcor, L’eau disparue réaparait dans l’Alphavers.

Dis-moi qui tu es ...

Après la découverte de son existence par la Vexcor et des soupçons qui pèsent sur lui de part la paranoïa de Julius Galt, Charlie est obligé de faire profil bas. Etapes indispensables : se trouver un pied a terre bien à lui et une identité qui va à nouveau lui permettre de circuler sans éveiller les soupçons et faire sonner toutes les alarmes de la firme. Car comme il le dit lui-même, maintenant que son identité est dévoilée, il fait partie du « Système ». Il est donc maintenant identifiable comme une tache de vin sur une nappe du dimanche et il est donc vital pour lui de retourner sous terre. Et ce qui pourrait ressembler a un tour de force pour un citoyen normal va nous permettre d’approfondir à nouveau un des grand thèmes de la série : après avoir traité de la valeur d’une vie et de son rapport a la société par l’intermédiaire du statut des habitants de l’Alphavers ( la catégorisation des classes sociales ), après avoir signalé de manière juste et alarmante le mépris des grandes sociétés pour la population ( la tragique histoire de Themba Macandi ), les auteurs de la série nous parlent aujourd’hui de la valeur de l’individu en tant que tel. Et que de mieux que le trafic d’identité pour cela ?

Quoi de mieux que de traiter l’identité, le passé, les souvenirs, ce qui forme les couches si particulière et si personnelles de l’évolution et de la construction d’une conscience comme une simple valeur marchande ou comme une simple donnée informatique ?
Il est déjà assez hallucinant de voir à quel point les employés de la Vexcor ont des dossiers informatiques si complets sur leur personne. Numéros d’identités, scans de papiers officiels pour passer inaperçus dans le Bétavers ( cartes d’identités, passeports, .. ), empreintes digitales, scans rétiniens, jusqu’à l’Adn ! Presque de quoi faire des clones.

Un code barre sur le cou en option ?

Et tout ceci par le miracle de la loi du marché est accessible au noir à qui est capable d’y mettre le prix. Même si ce prix est parfois, comme c’est le cas ici par notre jeune trafiquant irresponsable, aussi bas que la tranquillité de ne pas être inquiété ou frappé par un Charlie décidé.

En ce qui concerne ce dernier, c’est donc une nécessité de changer d’identité. C’est d’ailleurs grâce a cette quête qu’il va retomber sur une vieille amie d’enfance. Une enfance de jeune C3 pendant laquelle il a lutté pour survivre. Une enfance qui a, à n’en pas douter, forgé en lui une certaine échelle de valeur lui permettant, même si tardivement, de quitter la Vexcor la tête haute. En ce qui concerne Gemma, Il semble aussi qu’une falsification d’identité fut nécessaire pour qu’elle puisse accéder au poste qu’elle occupe aujourd’hui. En effet comme nous l’avons déjà vu, il serait probablement impossible pour une C3 d’obtenir un poste correspondant à celui d’un citoyen autonome, qui plus est un poste avec d’aussi grandes responsabilités. Son dossier est ainsi rempli de fausses photos et vidéos retraçant une enfance modèle qui n’est pas la sienne, travestissant qui elle est, la société d’où elle vient n’étant pas conçue pour la reconnaître suivant ses vraies capacités. Tout ceci n’est d’ailleurs pas sans rappeler quelque peu le « bienvenu à Gattaca » d’Andrew Niccol, long métrage d’anticipation dans lequel la société juge les individus et les catégorise selon les promesses de leur ADN plutôt que par la volonté de l’individu.

Concernant 01, il a lui aussi un rapport bien particulier a l’identité. Comme nous l’avons vu précédemment il semble en posséder deux. La première, forte et responsable de père de famille dans un monde a protéger, et une seconde qu’il endosse lorsqu’il retourne dans un monde ou tout le monde le juge et le restreint dans un carcan prédéfini : criminel, fils indigne, parasite ...
01 se prépare d’ailleurs à son retour en se confrontant à la douleur physique, ce en mettant sa main a l’épreuve d’une bougie, une douleur sans doute à peine comparable à celle que subit son âme lorsqu’il change d’identité . Sa femme accordant une confiance absolue en sa première identité, sans doute soutenue par un passé commun stable et rassurant est terrifiée par ce supplice et lui demande de rester avec elle. Elle est au courant de son autre lui-même ( 01 ne lui cache rien, encore une marque forte d’une personnage que l’on découvre au fur et a mesure ) et elle essaye de le protéger contre cette autre identité, au risque de perdre son monde en gardant 01.

Un avant gout du retour sur Béta

On retrouve ici à nouveau cette comparaison d’échelles de valeurs qui a cours dans toute la série : plus on se dirige vers la nature, vers le Gammavers, plus la vie et l’individu qui la célèbre a de la valeur au dépends du reste. Mais c’est en valuant si fort cette identité, cette vie, que le monde environnant s’en ressent, le Gammavers étant ainsi un parfait symbole d’harmonie entre l’homme et la nature dans une symbiose parfaite. L’individu influençant l’environnement et inversement, 01 sait que s’il laisse cet environnement modifié, pollué, taché de l’avidité de l’homme arriver dans le Gammavers, celui-ci influera sur les gens et c’est la spirale infernale. On comprends enfin la scène de l’épisode 5 qui nous montre pour la première fois un 01 concerné par la construction d’une prison dans le Gammavers, un épisode dont la chronique, en plus de parler des racines de Reena et des problèmes d’eau de Béta, avait justement été appelée « retour à la source » en reflet à sa situation.

A l’inverse plus on se rapproche de l’évolution matérielle, vers un monde où la technologie à pris le pas sur les valeurs les plus élémentaires et plus le matériel a de l’importance au détriment de l’individu. Ainsi, seul un inspecteur acharné et possédant une considération hors norme tel que Sew Sew Tukarrs est capable de se sentir concerné et de pousser ses recherches, seul dans les locaux de la police et à des heures tardives, au point de remarquer la disparition de plus de 80 personnes et de leur familles dont les activités semblent liées a la Vexcor ( chose pourtant extraordinaire dans un monde ou CHAQUE individu est suivit à la trace où qu’il aille et quoiqu’il fasse ). Une conviction qui semble assez rare dans l’Alphavers, d’autant que sa force brise les barrières au point d’affronter sans sourciller jusqu’à Essa Rompkin en personne. Celle-ci ne semble d’ailleurs encore une fois concernée par la valeur de la vie humaine que lorsque les allégations de Sew Sew la font vaciller de sa tour d’ivoire. ( la précédente fois qu’il a fallu s’inquiéter de la population, s’était lors du branle-bas de combat mis en place lors de l’explosion de l’usine pour se donner bonne figure face a la masse populaire ). Pour elle, l’individu est un rouage nécessaire qui s’emploi en masse pour être efficace.

Sew Sew en route pour une première session de corrida

Ainsi, elle emploie plus de 600 000 dans le seul présent secteur, et c’est pour elle une excuse suffisante pour justifier de la disparition d’un « si faible nombre de gens », proportionnellement parlant, et ainsi cacher que celle-ci sont parties pour un univers parallèle. Mais Sew Sew est un détective têtu et un être respectueux de l’être humain et ne compte pas abandonné la partie aussi facilement. De même en ce qui concerne Jasmine, et ce malgré les mauvais intention qu’elle lui porte, il est toujours respectueux de sa personne et ne cherche qu’à lui faciliter les choses et lui offrir une protection contre ce monde qui l’entoure et contre lequel elle a été protégée lorsque Charlie était encore la. Un humaniste en quelques sortes.

Bref, tout le contraire de Julius Galt qui dans cet épisode, obnubilé par la menace que représente Charlie, passe outre les recommandation de son expert en hydrologie. Malgré ses compétences et ses avertissements construits et alarmistes, il la considère comme une scientifique un peu trop immergée dans son travail. De même, il ne remarque même pas Reena, elle aussi sous couvert d’une nouvelle identité, qu’il a pourtant longuement cherché à en retourner ciel et terre. La preuve que encore une fois, qu’ils soient dans alpha ou dans Béta, les dirigeants ont bien d’autres préoccupations que celles qui sont extérieures à leur petite personne.

Une petite remarque : Il est intéressant de constater que c’est dans cet épisode parlant d’identité qu’on nous présente pour la première fois un personnage clé de la série, surnommé Scully par la personne qu’elle interroge. La scène est d’ailleurs entièrement filmée avec un filtre bleu, intéressant pour un personnage dont le nom se révèlera être Blues Paddock.

Meet la magnifique Blues Paddock