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Enterprise

3x05 - Impulse

"Night of the Living Vulcan"

mardi 14 octobre 2003, par Greg

Star Trek : Enterprise s’essaie à l’horreur avec plus ou moins de réussite. Bienvenu dans "La Nuit des Vulcains Vivants".
On pourrait même plus facilement y voir une similitude plus évidente avec "28 Days Later" de Danny Boyle qu’avec "Night of the Living Dead" de Romero.

Ouverture :
L’épisode s’ouvre sur une T’Pol hors de contrôle amenée à l’infirmerie par Archer. Après l’incrustation "1 Day earlier", retour dans le passé. Voilà ce qui a failli motiver mon sous-titrage de ma review en "28 Days Later...enfin plutôt 1 Day Earlier" Non, parce que deux histoires de zombis s’ouvrant avec un procédé similaire, difficile de ne pas tilter.
Deux façons de prendre ça : soit on apprécie le clin d’oeil soit on se dit que les scénaristes d’Enterprise ne savent pas raconter d’histoires sans s’inspirer de ce qui a déjà été fait. Ce coup si je me range du justesse dans le camp des optimistes.
Il n’empêche que cela avait une importance scénaristique dans "28 Days Later". Dans cet épisode l’utilité de cette construction n’est pas évidente. Certains pourraient même y voir un désamorçage du peu de suspense à venir.

Résumé de l’histoire :
L’Enterprise découvre un vaisseau Vulcain à la dérive au milieu d’un champ d’astéroïdes à la dynamique chaotique et regorgeant de Trellium D, le fameux composé que Tucker et T’Pol avaient un mal de chien à synthétiser dans l’épisode précédent.
Archer, T’Pol et Reed accompagnés d’un soldat du contingent militaire, s’embarquent dans une mission de sauvetage avec la navette n°1. De leur côté Tucker et Montgommery prennent la navette n°2 pour collecter du Trellium sur l’un des astéroïdes.
Pris au piège sur le vaisseau, Archer et son équipe sont pourchassés par l’équipage vulcain « zombifié » à cause de la présence en quantité de Trellium D dans le champ d’astéroïdes. T’Pol commence également à perdre le contrôle de sa violence atavique.
De leur côté Tucker et Montgommery quittent in extremis, mais non sans dommage pour leur navette, l’astéroïde qu’ils prospectaient avant que celui-ci n’en percute un autre. Ils ne peuvent donc pas immédiatement porter secours à Archer et les autres.
Sur le vaisseau vulcain, le comportement de T’Pol devient incontrôlable. Pour atteindre leur navette, l’équipe est dans l’obligation de couper l’alimentation principale du vaisseau qui entraînera inéluctablement la destruction du bâtiment, sacrifiant de ce fait l’équipage Vulcain de toutes façons irrécupérable selon le Docteur Phlox. Mue par une violence paranoïaque T’Pol s’oppose à ce plan et menace Archer. Après l’avoir maîtrisée, l’équipe met son plan à exécution et parvient à rejoindre la navette. Ils n’arrivent pas à se désarrimer du vaisseau sur le point d’exploser. La navette n°2 arrive à la rescousse et permet à Archer de se dégager.
T’Pol se remet doucement à l’infirmerie.

Le scénario :
Faire un épisode d’horreur dans une série et plus particulièrement un zombi-like, permettez moi l’expression, c’est casse gueule. Le seul enjeu qui maintient le suspense est de savoir qui va y rester et quand cela se produira. Ce suspense est renforcé par les liens qui se tissent entre les personnages au cours de leurs mésaventures.
Mais ici on est pas dans un film mais dans une série. Et l’on sait donc pertinemment que tout le monde va s’en sortir. A partir de là, tout ce que le scénario peut nous offrir ce sont des scènes de poursuite et de combat dans les coursives sombres du vaisseau vulcain. Et de temps en temps être surpris par l’apparition subite d’un zombi au détour d’un couloir...ouais même pas peur. Bref le scénario ne fait que réciter les gammes du genre.
Les seuls enjeux dramatiques qui peuvent installer un semblant de suspense sont même carrément désamorcer dans la scène d’intro de l’épisode. Archer réussira-t-il à sauver l’équipage vulcain ? Non puisque T’Pol nous apprend qu’ils ont été tués. T’Pol surmontera-t-elle sa violence ? Ben non, on la voit hystérique complet à l’infirmerie.

La réalisation :
Alors il faut compenser les limitations du scénario avec une réalisation inspirée. David Livingston, un vétéran sur Star Trek, s’y attelle avec réussite. Il offre des séquences maîtrisées typiques du genre. Malgré l’environnement confiné où se déroule l’action, la réalisation réussit à être dynamique, rythméeet donc divertissante. C’est suffisant pour masquer la prévisibilité du scénario.

Technique :
Les décors et l’éclairage soignés contribuent également à instaurer une ambiance réussie. L’épisode abuse peut-être trop d’effets stroboscopiques qui ont tendance à distraire le téléspectateur à la longue. Bon ça ne m’a pas gêné mais d’autres m’ont dit que c’était gavant. Donc j’en fait part ;). Du côté des effets spéciaux, c’est la panacée. Au delà du pur esthétismes des scènes dans le champ d’astéroïdes, c’est aussi leur réalisation dynamique qui impressionne. L’environnement chaotique est rendu à merveille.

Interprétation et personnages :
Ici je me concentre sur T’Pol. La bonne performance de Jolène Blalock est à noter. J’ai trouvé l’actrice dans le ton. Pas follement transcendante mais appréciable. L’excès qu’elle met d’habitude dans son jeu était, ici, bien utile et utilisé.
Et puis depuis le début de la saison 3, T’Pol ne servait pas à grand chose d’autre que de masseuse pour Tucker. Enfin un peu de matière pour le personnage. On ne va pas s’en plaindre ! Une espérance : que T’Pol conserve des séquelles de son expérience. Un vulcain ayant des difficultés à contrôler ses émotions et quelque chose que je souhaite voir sur la longueur depuis longtemps.
Un autre bon point, le soldat qui accompagne les personnages réguliers ne fait pas tapisserie...et ne meurt pas à la fin. Le symptôme "Redshirt" a-t-il était vaincu et remplacé par le phénomène "Blackshirt" ? Le personnage a même droit à un léger développement psychologique en interaction avec T’Pol. Le Lieutenant Reed, un personnage régulier pourtant, ne peut pas en dire autant.
A noter également la mise en avant des qualité de pilotage de l’Enseigne Montgommery. C’est bien, il mériterait que les scénariste se penche enfin sur le développement du personnage...à moins que pour eux, montrer son talent c’est se pencher sur son cas :(.

Epilogue :
L’épisode se conclut sur une séquence très nerveuse, indéniablement très réussie. Le but étant de donner un dernier frisson au téléspectateur comme il est de coutume dans les films d’horreur. Vous savez le genre de séquence incisive, au découpage nerveux. En fait cette séquence, qui n’est qu’un cauchemar de T’Pol, est la seule qui a réussi à me saisir un peu.
Mais, comme pour la scène d’ouverture de l’épisode, quelle est l’utilité pour le scénario ? Symptomatique du style qui prend le pas sur l’histoire dans cet épisode.



Episode àWarp 3
Une histoire d’horreur avec de belles touches de continuités , écho de ce que l’on apprend dans "The Expanse" (2x26). Le scénario est très loin de transcender le genre et échoue àfaire peur (pour de l’horreur ça la fout mal) mais l’épisode mérite la mention "Se regarde avec plaisir" grâce àla maîtrise de sa mise en scène, l’interprétation de Blalock et la valeur technique de la production.