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Enterprise
3x07 - The Shipment
Trust !
jeudi 6 novembre 2003, par
The Shipment est un épisode intéressant qui fait avancer sensiblement l’arc Xindi. Intéressant parce qu’il laisse entrevoir le possible retour de la franchise Star Trek sur les rails humanistes qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Même si ça commence sur un thème déjà bien exploré et plus subtilement développé dans la Série Original ou dans TNG : appliqué à Enterprise ce thème donne « Tous les Xindis ne sont pas des ennemis sanguinaires ».
Avant plus de commentaires, petit résumé de l’histoire :
L’équipage de l’Enterprise est en approche de la colonie minière vers laquelle elle a été dirigée par Tarkin (cf épisode précédent). Archer mène une équipe d’exploration composée de Reed et du Major Hayes, l’un des soldat d’assaut, et infiltre les lieux où ils surprennent la conversation entre trois Xindis, ceux au style un peu nonchalant. Ils raffinent de la Kemocite pour un Xindi nommé Degra. Archer vole un container de cette subtance et la téléporte sur l’Enterprise pour analyse, puis retient captif l’un des 3 Xindis, Gralik dans sa propre maison pour interrogatoire.
Archer découvre que Gralik n’est pas impliqué dans le plan visant à détruire la Terre, qu’il ne sait pas à quelle fin Degra compte utiliser la kemocite. Gralik est contrarié d’apprendre que sa kemocite a été utilisée dans la confection d’une arme qui a exterminé 7 millions d’humains. Il offre alors son aide qu’Archer accepte un peu plus tard quand Degra et des Xindis reptiliens arrivent pour embarquer la dernière cargaison nécessaire à la fabrication de leur arme dévastatrice. Gralik retourne à son laboratoire et sabote la kemocite, tandis qu’Archer s’infiltre sur le vaisseau Xindi pour y installer un mouchard dans l’un des container.
Au final, le vaisseau Xindi disparaît au travers l’un de leur fameux conduits spatiaux, mais l’Enterprise sait que leur mouchard n’attend qu’à être détecté par leurs soins. Archer trinque avec Gralik et tous d’eux s’accordent à dire que tous les Xindis ne sont pas nécessairement les ennemis de la Terre.
Le plus gros reproche que l’on peut faire à la série en ce début de saison 3 c’est envers l’état d’esprit de ses personnages. Ils ne sont pas dignes de Starfleet, une poignée d’individus étroits d’esprit, pas très réfléchis et parfois même honteusement un poil xénophobes. Archer en tête avec une bonne longueur d’avance sur Reed suivi un peu plus loin de Tucker.
Certes au début de l’épisode, fidèle à lui même Archer est le capitaine à cran que l’on connaît depuis « The Xindi ». Mais au fil de l’épisode, il s’adoucit, il s’humanise et on voit enfin un véritable Capitaine de Starfleet dans la lignée d’un Kirk ou d’un Picard.
Reed par contre reste l’officier de sécurité borné, un peu à la Worf sauf que lui n’a pas d’excuse, il n’a pas d’héritage klingon.
Archer apprend donc à connaître Gralik, le flegmatique Xindi. Ce personnage est fort sympathique d’emblée et, par son intermédiaire, les Xindis perdent leur côté uni-dimentionnel. On voit enfin la diversité de ce peuple au-delà de leur caractéristique multi-espèces. D’abord on constate que les Xindi n’est pas un ennemi qui fait bloque contre la Terre, beaucoup sont ceux comme Gralik qui ne savent même pas que leur peuple a attaqué sauvagement la planète. Disons que les actions Xindis n’ont pas « le soutien national » et on a confirmation qu’il existe des dissension entre les cinq espèces Xindis.
Gralik apprend également à Archer comment la planète d’origine des Xindis fut détruite (cf 3x02 « Anomaly »). Ce sont les espèces insectoïdes et reptiliennes qui ont détruit la planète en tentant de réguler son activité géologique. Il est quand même dommage que ce soient, comme par hasard, les plus laids qui soient dépeints comme les plus méchants et dangeureux des Xindis.
Au passage Gralik affirme aussi qu’il existait une sixième espèce Xindi, volante celle-ci, mais éteinte depuis la destruction de la planète, aucun membre de cette espèce n’étant hors de la planète au moment de la catastrophe. J’espère toutefois que l’on aura l’occasion de découvrir à quoi ressemble cette espèce volante dans le futur (ou le passé : n’oublions pas la Guerre Froide Temporelle qui ne devrait pas être étrangère à cet arc Xindi).
Hormis la relation de confiance qui se tisse au fil de l’épisode entre Archer et Gralik, le scénario reste assez simpliste et temporise un peu trop à mon goût, même sans prendre en compte la trame secondaire sur l’Enterprise concernant l’arme récupérée dans l’épisode « 3x04 Rajiin ». Bon assez sympa de découvrir le côté semi-organique de l’arme, de voir que Phlox a découvert un moyen de contrer cette technologie, mais ces petites séquences de trame secondaire casse le rythme de la principale qui n’avance déjà pas très vite.
Voici un théorème universel : « un épisode à plusieurs intrigues ne peut jamais être un épisode parfait sauf quand les différentes intrigues entretiennent un lien très étroit entre eux et qu’elles s’auto-influencent. Le mieux restant de n’avoir qu’une seule intrigue par épisode »
De plus, cette trame secondaire se termine, par un abus visuel qui m’agacent toujours. Je veux bien que lorsqu’un vaisseau explose dans l’espace on voit des flammes (à cause des gaz à l’intérieur du vaisseau) mais c’est abuser quand cela résulte de l’explosion d’une arme dans le vide. A part ça Enterprise offre toujours des visuelles à couper le souffle pour une série TV.
Je finis par quelques remarques :
-Pourquoi est-ce Archer qui s’infiltre sur le vaisseau et Reed et Hayes qui regardent de loin ?
-On nous lâche la grappe avec l’affaire Tucker/T’Pol. Merci !
-le final met en stand-by la trame Xindi par une petite pirouette. Il ne sera pas possible tout de suite à l’Enterprise de retrouver le vaisseau Xindi. Toujours ce côté très linéaire et par à coup préjudiciable à cet arc.
- C’est moi où il y a bien un côté « Planète des Singes » chez Gralik et ses congénères ?
Episode à Warp 3 (sur 5)
Un épisode encourageant. Le premier épisode sur les Xindis qui sonnent comme un véritable épisode Star Trek. C’est déjà beaucoup. C’est pourquoi j’aurais tendance à un peu oublier le côté assez commun du scénario.