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Gilmore Girls

4x07 - The Festival of Living Art

Jesus Kirk Superstar

lundi 29 décembre 2003, par Oz

Je commence à avoir un léger problème avec cette nouvelle saison de Gilmore Girls... Pourtant ça n’a pas fondamentalement changé depuis l’an dernier : les excellents dialogues sont toujours là, Lauren et Alexis resplendissent, les personnages secondaires reviennent progressivement (on a même eu droit à Dean !), mais rien à faire, j’ai toujours un goût d’inachevé au fond de la bouche. En fait, le problème est assez simple à cerner : après 7 épisodes, on peut dire que les intrigues esquissées n’ont pas avancé d’un pouce !
Alors oui, on a bien introduit Digger, qui a le potentiel pour devenir un très bon personnage si on ne le transforme pas en Max Medina 2.0, mais son intrigue avec Lorelai et ses parents avance à pas d’escargot tandis que Rory semble s’être tellement bien intégrée à Yale qu’il ne s’y passe plus rien (mais le Naked Guy rode !). Tout se passe comme si les producteurs, tellement contents de leur produit, avaient décidé de ne plus rien bouger et qu’ils ne travaillaient plus que les punch lines, une sorte de comédie de situations de 42 minutes. Délicieux mais pas forcément tout ce qu’on peut attendre d’un épisode de Gilmore Girls, même si comme dit Conundrum : " il ne se passe rien, mais ça ne me gène pas ". Et c’est vrai qu’on peut regarder sans se prendre la tête sur le pâté que je suis en train d’écrire. Mais quand même… Ne transformez pas mes propos néanmoins : je me régale toujours à regarder les épisodes. C’est une des séries les mieux écrites actuellement à la télévision américaine, alors je ne vais pas faire la fine bouche. Et puis l’expérience de la saison 3 me fait dire que Gilmore Girls a toujours un peu de mal à démarrer son année mais finit généralement en fanfare. Le meilleur est donc devant nous… Il n’empêche qu’au tiers de la saison, et au terme de ce premier épisode de sweeps, je suis un peu déçu par le manque d’intrigues alors que le reste de la série est toujours d’excellent niveau.

Si je raconte tout ça maintenant c’est que l’épisode en question est l’exemple même du scénario très drôle mais dans lequel il ne se passe strictement rien. Résumons donc ce qu’il (ne) s’y passe (pas)...

Lane’s back ! Ca y est, le groupe s’est fait une raison : Seth euh... Dave ne reviendra pas. Du coup, ils font passer des auditions pour trouver un nouveau guitariste. Le groupe souffre pour trouver quelqu’un avec assez de talent pour remplacer Dave jusqu’à ce que le miracle se produise et qu’un excellent guitariste se présente… Le problème, c’est qu’il a facilement quarante ans (comme dit Brian : " il était déjà né quand les hommes ont marché sur la Lune "), un peu gênant pour les jeunots que sont Lane, Zack et Brian. Bref, ils en font tout un pataquès parce qu’il a un look digne d’AC/DC, qu’il tient un magasin de sandwiches (moi je l’engage rien que pour avoir la bouffe à l’œil !) et qu’il est même marié et a deux enfants. C’est vrai, ça fait pas vraiment rock’n’roll mais bon… Lane, attendrie par son passé (il a loupé une belle carrière parce qu’il était dans un groupe qui n’arrêtait pas de se disputer), l’engage finalement.

A côté de ça, Taylor engage la ville dans l’organisation d’un festival de tableaux vivants (d’où le titre) pour faire pester le maire d’une ville voisine. Toujours aussi sympa ce Taylor !
Bref, toute la ville s’y met : le principe est de reproduire de grandes œuvres peintes ou sculptées des siècles passés avec des personnes de la ville. Rory fait évidemment une jeune fille sage, tandis que Lorelai a toutes les peines du monde à faire accepter qu’elle puisse participer au Festival parce qu’elle a bougé lors de la dernière édition. Finalement, elle participe à une reproduction de Degas (je crois) et s’en tire plutôt bien si ce n’est que son pager ne cesse de sonner alors même qu’elle est sur scène. Mais le clou du spectacle, et de l’épisode, revient à Kirk (décidément bien en vue ces derniers temps). Déjà, lors de l’annonce au Conseil, il n’arrête pas de présenter sa petite amie à tout le monde et la scène est à mourir de rire ; mais lorsqu’il se voit attribuer le rôle de Jésus dans la représentation du dernier repas du Christ, je crois que c’est une sorte d’apothéose pour notre sympathique ami. Il prend son rôle tellement au sérieux qu’il se méfie de Judas (et progressivement des autres Apôtres) et il réussira à sauver le Festival de l’annulation grâce à son seul charisme. Saint Kirk, père des geeks, priez pour nous !

Pendant ce temps, Luke râle parce que c’est lui qui va devoir fixer les décors pour le Festival et puis sa femme (oui, il est marié, souvenez-vous !) arrive pour essayer de sauver le mariage. Dit comme ça, ça peut paraître risible, mais je crois que c’est le moment le plus sérieux de tout l’épisode. Ca dure 30 secondes ceci dit… Peut-être un semblant d’évolution à attendre chez Luke (depuis le temps !).

Enfin, Sookie va bientôt s’envoler tellement son ventre devient énorme (ça vanne pas mal à Stars Hollow sur les femmes enceintes, faites attention mesdames !). Elle commence à désespérer d’accoucher et se tape une crise de nerfs assez hilarante chez Lorelai qui en profite pour lui sortir les objets de la boite de la naissance de Rory (ça m’aurait étonné que Lorelai passe à côté de cette tradition !). Jackson et Sookie ont décidé que l’accouchement se ferait chez eux et non à l’hôpital. Lorelai n’est pas persuadée par la démarche mais se garde bien de le dire ouvertement, surtout quand une sage femme caporal chef du nom de Bruce fait son apparition (elle coordonnera l’accouchement). Jackson a réussi à nous sortir un nouveau membre tordu de son immense famille : Beau, mais avouons qu’il est moins drôle que le précédent. Lorelai se voit confier un pager qui l’avertira lorsque le bébé se manifestera enfin… ce qu’il se passe alors même que Lorelai participe au Festival comme nous l’avons vu plus haut… Et l’épisode se termine avec Lorelai et Rory se précipitant chez Sookie pour l’arrivée du bébé.

Je crois que vous saisissez le problème : ça ressemble à une super sitcom ! Et le problème des sitcoms, c’est que c’est très difficile à reviewer. Du coup, je me demande si ce que je reproche à Gilmore Girls cette saison c’est vraiment son manque d’intrigues solides et développées ou bien tout simplement le fait que je me retrouve à devoir critiquer une série particulièrement sympathique mais dont le potentiel comique m’empêche d’écrire une review vraiment intéressante (si tant est qu’une des mes reviews ait été intéressante)… Les rédacteurs de Television Without Pity ont cerné le problème très tôt : reviewer une sitcom est impossible. J’en ai fait moi-même l’expérience l’an dernier avec Malcolm. Alors Gilmore Girls a intérêt à se trouver de vraies intrigues de drama, parce qu’il est hors de question que je me tape les reviews, déjà passablement en retard, d’une sitcom… aussi drôle soit elle et dieu sait que les filles Gilmore sont jolies et drôles.