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24

3x22 - 10:00 AM - 11:00 AM

It’s Just The Beginning

mardi 18 mai 2004, par Phil

C’est officiel ! « 24 » ce n’est plus une série, c’est un film hollywoodien.
Qui dure que 39 minutes. Allez plus ça va, plus on va aboutir à un épisode qui dure « 24 » minutes.

Car oui mes amis, nous sommes en plein mois de Mai, il fait beau, le ciel est bleu, et aux USA, ce sont les « SWEEPS » : une des 3 périodes de l’année, où les chaînes mesurent réellement l’impact de leurs séries, ce qui signifient beaucoup de « coupures publicitaires ». Et vous connaissez le théorème networkien : plus de pub tu diffuseras, plus court ton épisode durera. Car oui, « 24 » a battu un des records avec cet épisode. Il ne dure que 40 minutes. Moins la minute et quelques secondes du « previously on twenty four » et on aboutit à un épisode de 39 minutes ! Qui dit mieux ?

Bon alors que dire de ces 39 minutes ? Oui car il serait temps d’arrêter mon hors-sujet (fort intéressant par ailleurs) et de parler enfin de cet épisode. Tout d’abord résumons-le, puis ensuite ça sera partie pour ma livraison d’impression … (très bonne méthode, n’est-ce pas ;) )

"Just because you sacrificed your wife for this job doesn’t mean I’m gonna sacrifice mine !"

Tony est en route pour effectuer l’échange avec Saunders : Jane contre Michelle. C’est sans compter la CAT qui traque Tony, et finalement Jack rattrape nos 2 fuyards et veut mener l’opération. Tony s’énerve car cela risque de mettre en danger la vie de Michelle, mais Jack lui rappelle que maintenant c’est lui le boss. La tension est à son comble quand Tony rappelle à Jack qu’il n’a pas retenu les leçons avec la tragédie de Teri. Tony ne sacrifiera pas sa femme pour son job. Tony se voit néanmoins obligé de co-opérer avec Jack et ce dernier réussit à ce que Tony convainc Saunders de changer de lieu d’échange.

Au même moment, Michelle réussit à s’échapper. Elle feint d’être atteinte du virus (son nez saigne), et profite de la panique de son geôlier pour l’assommer. Michelle finit par contacter Jack, qui lui ordonne de se refaire capturer par Saunders, car c’est le seul moyen d’attraper Saunders …lors de l’échange Jane/Michelle. Il est vrai que Michelle ignore que Jane a été capturée par la CAT, puisqu’elle était à l’hôtel. Michelle écoute donc le conseil de Jack tandis que Tony contrôlé par les agents de la CAT est de plus en plus furieux …L’échange aura lieu dans une dizaine de minutes.

"The answer is : Yes I am willing to go to jail. But the question is : Are you ?"

Pendant ce temps là, le Président reçoit la visite de son adversaire, le sénateur Keeler. Ce dernier lui avoue connaître en détail le scandale « Milliken ». Il exige que Palmer démissionne. Alors que Keeler quitte les lieux, sous les ordres d’un Palmer furieux, ce dernier appelle son ex-femme. Sherry avoue qu’elle ne craint pas d’aller en prison. Et de rajouter à son ex-mari : « toute la question est de savoir si toi, tu le crains ! »
Devant la catastrophe et l’ampleur que prend ce scandale, Wayne demande sa permission pour régler ce problème. Il retrouve alors quelques minutes plus tard une mystérieuse personne, et tout deux se dirigent chez Sherry, pour tenter de disculper David.

Et 30 minutes viennent de passer. Quand enfin arrive l’échange. Et que « 24 » devient un film « hollywoodien ».

Alors que Jane se dirige vers la direction des terroristes et de son père, et que Michelle va lentement retrouver son mari, soudain Jane se rend compte qu’elle ne peut pas retrouver ce père qui n’est plus celui qu’elle aimait tant, et retourne du côté de Tony. Et c’est parti ! Fusillades des 2 cotés (CAT versus Terroristes), intervention des renforts de la SWAT, Saunders qui s’échappe, Jack qui part à sa poursuite, un hélicoptère qui arrive pour récupérer Saunders et ... et ...

...Jack qui demande du renfort (Palmer suite à la mise en quarantaine des différentes zones de L.A. fait patrouiller le ciel de F-18). Oui, oui vous avez bien lu ! Et voilà que sous ordres de Jack (et de la CAT), deux F-18 se dirigent sous les lieux de l’échange, et alors que Saunders s’approche de l’hélico, un des 2 F-18 lance un missile et l’hélico explose, éjectant Saunders tout près du but, par derrière.

Jack capture Saunders, mais ce dernier n’a pas dit son dernier mot. Car pour narguer Jack qui désire savoir où sont les 11 autres fioles, Saunders refuse de répondre et ne trouve pas mieux que de lui dire, que « ce n’est que le commencement ! ». Ces 8 minutes hallucinantes/épatantes/merveilleuses vous ont été offertes par « 24 ».

Plus « 24 » vieillit (en terme d’accumulation d’épisode, nous en sommes là à 70), plus « 24 » se perfectionne en réalisation de scène d’action, égalant désormais la plupart des films d’actions tout droit sorti d’Hollywood. « 24 » nous avait déjà montré la fabuleuse scène finale de la saison 2 dans le Colliseum, ou encore l’attaque par des hélicoptères des locaux de MI-5. Mais là, cette scène avec les F-18, c’est incomparable. Et Dieu sait que les 2 autres scènes citées sont exceptionnelles. Là, c’es carrément jubilatoire.

Évidemment avant cette scène anthologique, l’échange nous fait ressentir toute la tension. Et cette tension qui est à son maximum n’a fait que de croître depuis la première minute de l’épisode. Tout d’abord avec le face à face Jack/Tony : un qui a perdu sa femme, l’autre qui refuse que cela arrive. Puis le face à face Palmer/Keeler : un qui se revoit dans le même cas de figure qu’il y a 3 ans (quand Prescott avait réussit le putsch présidentiel), l’autre avide de pouvoir. Et enfin le face à face Palmer/Sherry : le premier qui regrette d’avoir connu cette femme, la seconde qui est sur le point de réussir sa vengeance envers l’homme qui l’a humilié et qui lui a fermé les portes de future First Lady, il y a bientôt 5 ans.

Inutile de dire que cette tension constante se fait ressentir grâce à l’utilisation fortuite des fameux split-screen.

Cet épisode poursuit donc le travail effectué au cours de cette saison : la destruction psychologique des deux héros de la série que sont Jack Bauer et David Palmer. Jack Bauer n’a plus rien à voir avec celui qu’on connaissait au cours de la saison 1. Ses méthodes ont commencé à évoluer comme on a pu le constater au cours de la saison 2. Pour cette saison 3, il est de plus en plus « obscur », avec des méthodes de moins en moins orthodoxes. Cette évolution est donc des plus normales. Nous avons quitté Jack à la fin de la saison 2 déjà proche de la « Force Obscure ». Puis, il a du effectuer sa mission chez les Salazars. Comme on l’a appris au début de la saison 3, pour intégrer le clan Salazar, il a du faire des choses « impensables ». Et sans le vouloir, Jack s’est détruit par lui même. Aujourd’hui il n’a plus de remords que ce soit pour tuer par vengeance Nina, ou par répit Chappelle, ou pour créer une fausse menace terroriste (en utilisant une pauvre victime supposée être porteur du virus). Jack n’est plus Jack. Ce n’est plus le super-héros digne des autres séries américaines. Plus les années passent, plus son travail le détruit à l’intérieur. Et c’est coooool’ !

Et si Jack côtoie désormais la « Force Obscure », Palmer lui est victime du « Pouvoir ». Palmer n’est plus le sénateur parfait qu’on a connu au cours de la saison 1. Il était si parfait qu’on l’a décrit comme le Meilleur Président Possible pour les USA. Une fois au pouvoir, la saison 2 nous a montré son incapacité à gérer les crises, puisqu’au sein de son cabinet, la conspiration s’est créée pour le destituer. Il a finalement récupérer son poste, mais son état d’esprit semble avoir changé … désormais il veut garder ce poste de Président et donc être réélu. Pour se faire, Palmer accepte de devenir un « vrai » politicien en trempant dans des combines qui finissent par devenir des scandales, et en tentant de les camoufler. David n’est plus David. Ce n’est plus le super-président. Plus les années passent, et plus la réalité de cette fonction le rattrape et l’anéantisse, lui si idéaliste quand il était sénateur. Et c’est coool’ !

Un épisode qui va donc dans la continuité de cette saison, dans la continuité de l’évolution de la série. Nous l’avons vu pour Jack et pour Palmer, et cela se vérifie également pour Sherry. Qui a vu son rêve de devenir First Lady s’envoler à la fin de la saison 1. Qui depuis ne rêve que d’une chose : récupérer « ce » pouvoir et se venger de David. Sherry a donc participé au complot nucléaire de la saison 2 dans le but de destituer son ex-mari, mais voyant que ce complot prenait des directions trop dévastatrices (la Troisième Guerre Mondiale et donc des millions de vies en danger), elle s’est ravisée pour amener la preuve du complot et sauver le poste de son mari. Pour cette saison 3, Sherry n’a toujours pas digéré ce « coup de poignard » de David et veut toujours sa démission. Et c’est là qu’on voit toute l’intelligence de Sherry : cette fois ces manigances seront telles, qu’elles aboutiront qu’à des dégâts minimes : deux familles ce n’est rien comparé à des millions de personnes. Quel que soit l’aboutissement de cette nouvelle vengeance, Sherry sait que sa vengeance ira jusqu’au bout. Elle n’aura aucun remord car les pertes « humaines » sont minimes et nécessaires à son plan : elle considère que la mort de Milliken sera également la mort symbolique du Président Palmer. Elle peut soit reconquérir le pouvoir (si Keeler la remercie de son « aide ») soit « pourrir » en prison mais avec « David ». Dans les deux cas, sa vengeance lui aura apporté plaisir et réussite. Car il est certain, vu la psychologie (de mante-religieuse) de Sherry que voir Palmer en prison, lui apporte autant de satisfaction que voir « morte » une guêpe qu’on vient d’écraser.

Il est donc 11 heures du matin. DarkJack a arrêté Saunders. SherryVil est sur le point de réussir parfaitement sa vengeance. PalmerBro est en route pour régler ce problème Sherrylien. Et pourtant comme annoncé à la fin de cet épisode : « It’s just the beginning ».

Ce n’est que le commencement, alors qu’il ne reste que « 2 heures » pour boucler cette journée … Enfin ça c’est le concept de « 24 » : 24 épisodes pour narrer une journée. Mais il est sûr que Jack, Palmer et Cie, bien qu’ils n’aient pas dormi depuis plus d’une journée, demanderaient un rab’ d’heures pour régler tout ces problèmes. « 2 heures » c’est peu, et « ce n’est que le commencement ». Les deux dernières heures risquent d’être explosives. Espérons-le autant que cette « heure »...

Que l’on résumera par ces trois mots :


Un suspense Hollywoodien !

Note : 4.5/5