En Direct des USA

Accueil > Reviews > Saison 2003/2004 > Gilmore Girls - Saison 4 > 4x09 - Ted Koppel’s Big Night Out

Gilmore Girls

4x09 - Ted Koppel’s Big Night Out

How dirty… how pathetic… how confusing

samedi 12 juin 2004, par Oz

Pour l’une des premières fois de la saison, voici un épisode qui exploite à fond les clichés que l’on peut associer à la vie étudiante à Yale : la traditionnelle opposition sportive avec Harvard. Mais, au final, on se passionne plus pour ce qui se passe à part du match. De l’art du contre-pied par les filles Gilmore…

Le match de football entre Harvard et Yale est l’équivalent américain de la très british opposition sur l’eau entre les étudiants de Cambridge et d’Oxford ; autant dire que deux conception du monde s’affrontent loyalement chaque année et que cela excite grandement le microcosme des élites anglo-saxonnes. Ces traditions sportives séculaires entraînent évidemment dans leur sillage nombre de clichés : chants, écharpes, mascotte, tout y passe. Il s’avère que Richard est un fervent de ces joutes et qu’il attendait impatiemment de pouvoir y amener Rory. Du coup, il redevient un grand enfant et nous fait gaillardement visité Yale : on boit à la mascotte, on boit aux chants, on boit contre Harvard et, surtout, on boit pour boire. Il a une bonne descente le Richard avec sa funny flask. Sur, pas aussi bonne que celle de Lorelai mais tout de même, rendu aux deux tiers de l’histoire, on le trouve franchement attaqué et on se demande bien comment il va faire pour terminer l’épisode sur ses pieds. Heureusement, Emily est là pour le faire dessouler en une simple poignée de secondes. C’est amusant, parce que c’est justement quand on arrête les clichés sur Yale (pas super bien exploités) que l’épisode devient intéressant. Comme chaque année à la même époque, Emily est obligée de croiser Pennilynn, l’amour de jeunesse de Richard ; la femme que Lorelai appelle habilement sa « almost mommy »… Evidemment, quand Emily apprend que Richard rencontre chaque année Pennilynn au restaurant pour discuter et que ce dernier parle notamment de ce que fait sa famille (Lorelai ouvrant son Inn par exemple), elle accepte difficilement la situation. Emily, amoureuse jalouse, refuse obstinément de croire que ces deux là se retrouvent juste en vieux amis (ne lui a-t-on jamais expliqué que la jalousie montrait surtout le peu de confiance qu’elle accordait à son couple ?). Elle envoie donc Richard, dégrisé, sur les roses, qu’on ne reverra plus de l’épisode. Merveilleuse application de l’effet papillon (vous inquiétez pas, Ashton Kutcher n’apparaît pas ici, ouf !), Emily jette Lorelai dans les bras de Digger à cause de l’amour de jeunesse de Richard. Ne pouvant évidemment jeter le blâme sur Richard, elle prend à partie Lorelai qui n’aurait jamais du être à Yale pour le match. Et si cette dernière n’était pas venue, Emily continuerait à vivre dans l’ignorance de ces repas… Quand je parle d’effet papillon (promis, je ne parlerai pas de Punk’d d’ici la fin de la review), c’est que Lorelai refusait de sortir avec Digger justement à cause des rapports avec sa mère, qu’elle ne désirait pas plus embrouiller encore. Peine perdue, se faisant rejeter par sa mère lorsqu’elle lui propose un peu de réconfort, Lorelai décide de lancer une nouvelle fronde en acceptant l’invitation de Jason. La machine est lancée, les conséquences apparaîtront dans les prochains épisodes…

Lorelai dîne donc avec Digger. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ont du mal à choisir un endroit qui leur convient : le resto chic ne va pas pour Lorelai parce qu’elle ne s’y amuse pas, le tex-mex n’est pas digéré par Digger (avouons pourtant qu’un concours de pets dans Gilmore Girls aurait été du meilleur effet) ; bref, ils terminent au supermarché où ils en profitent pour faire leurs courses avant de s’offrir un joli dîner près du parking. « Confusing » comme l’exprime Rory mais, en fait, cela correspond plutôt bien aux deux personnages. Dès qu’ils apparaissent ensemble à l’écran, les vannes fusent d’un côté comme de l’autre ; on sent vraiment le courant passer entre les deux. C’est perturbant même tellement ils se ressemblent : du même milieu aisé, avec le même sens de la répartie, les mêmes idées saugrenues (investir les réserves d’un supermarché par exemple) ; Lorelai et Digger sont pareils. D’ailleurs, on se demande comment les scénaristes peuvent envisager de les mettre ensemble, à ce degré de ressemblance, c’est un peu comme si Lorelai couchait avec sa sœur. Eeeewwww… Tiens à ce propos, petit hors sujet mais c’est pas grave : après Summer dans The OC ou encore Joan dans Joan of Arcadia, Rory fait partie de cette génération a utiliser le « Eeewww » si caractéristique du dégoût distancié. Bon, ce n’est peut être pas la plus douée pour le réaliser mais elle se défend tout de même bien. Par contre, Lorelai a vraiment intérêt à s’entraîner car elle ne le réussit vraiment pas. Question de génération peut être… Tout ça pour dire que le couple Lorelai/Digger fonctionne vraiment bien. Je le répète mais s’il n’y a qu’une chose à retenir de cette première moitié de quatrième saison, c’est vraiment l’introduction du personnage de Digger, une vraie révélation. J’ai beau énormément critiquer la saison, je m’incline humblement quand les scénaristes réussissent aussi bien leur boulot d’écriture.

Les deux intrigues principales, parfaitement liées, maintenant épuisées, il nous reste à voir les quelques histoires parallèles de l’épisode ; et deux d’entre elles s’avèrent prometteuses.
Tout d’abord, on retrouve le Naked Guy, youhou ! Rory, splendide beauté qui s’ignore avec son pull blanc et ses cheveux courts, le présente à sa famille et se fait inviter à une fête. On en verra pas plus, mais ça confirme le sentiment qu’on a depuis que le monsieur nu est apparu (ceci dit, là il était très bien habillé, tout se perd !) qui est qu’il va gagner en importance (et si c’est pas le cas, alors on est vraiment en train de se foutre de notre gueule…).
Ensuite, Paris veut absolument interviewer un professeur de Yale, Asher Flemming, grand ami de Richard, pour le journal. Là encore, on ne voit pas grand-chose durant l’épisode : Paris se ridiculisant dans le réfectoire (« I’m a big fan »), Paris tentant d’échapper au match de foot (elle fait une photo match gagné et une photo match perdu avant même le début de la partie) et enfin Paris… embrassée fougueusement par Asher Flemming dans un coin mort. Le choc ! Voilà qu’on nous fait le coup de la liaison étudiant/professeur avec Paris. Déjà que la pauvre a perdu sa virginité lors de la saison précédente, elle doit vraiment tout subir pour contrebalancer avec la sage Rory, bien embêtée tout de même d’avoir aperçue Paris et le professeur dans cette pénombre. Le suspense reste entier sur le développement de l’intrigue. Ca ne sera pas forcément très drôle…
Enfin, retour à Stars Hollow pour ne pas oublier ce qui a été l’endroit principal où se développait Gilmore Girls à ses débuts. Luke a engagé un jeune apprenti pour l’aider au service. Par commodité, et en accord avec l’ensemble des habitants de Stars Hollow, nous le nommerons Froggy (mais il n’est pas français !). Ravi de son idée, notre bon Luke ne se doutait pas qu’elle aurait pour conséquence de faire fuir l’ensemble de ses clients, ne supportant plus Froggy. Il faut dire que le gosse n’a pas l’air particulièrement doué, incapable qu’il est de prendre une commande, de servir correctement ou même de se tenir normalement. Bref, Luke apprend à ses dépends que s’il est lui-même un asocial ayant réussi à s’intégrer, il ne pourra pas réussir la même chose avec des cas encore plus désespérés que lui (il aurait pu s’en rendre compte avec Jess déjà, mais on sait qu’il est assez long à la détente d’une manière générale). Petite intrigue très drôle, surtout quand c’est Kirk qui vient se plaindre du côté totalement déconnecté de Froggy ; on aura tout vu !

Au final, un épisode plutôt honnête, qui n’exploite pas vraiment le potentiel pouvant découler des clichés liés à la vie et aux traditions étudiantes mais qui a le mérite d’en dire plus sur la relation entre Richard et Emily, dont on peut espérer qu’elle gagnera en importance ces prochains temps… Le choix de Lorelai envers Digger devrait nous apporter un nouvel éclairage très intéressant à ce sujet. Reste Rory… quelques pistes intéressantes apparaissent, espérons juste qu’elles ne soient pas étouffées dans l’œuf.