3X14 - All in

Cet épisode fait donc un peu plus monter la pression sur la Strike Team, déjà bien mal en point depuis le Money Train. Remarquez, on pourrait même extrapoler un tantinet et dire que la ST s’effritait inexorablement depuis que Vic avait décidé de liquider le flic qui enquêtait sur eux, dans le pilote de la toute première saison. A partir de là, et de l’affaire Gilroy, puis Armadillo, et enfin la mafia arménienne, les choses n’ont cessé d’empirer.
Comme le dit si bien Lemonhead, à l’intention de Vic : "I always gone with every thing you ever wanted and all it has done is getting deeper and deeper in the shit". On ne peut pas rêver meilleure synthèse des trois saisons passées.

Et aujourd’hui encore, on se demande comment Vic va s’en sortir. Quel plan va émaner de son cerveau machiavélique pour utiliser au mieux les cartes de son jeu. Sauf que les jeux ont été redistribués : Vic ne doit plus seulement sauver ses fesses, son job et sa famille, il doit également sauver sa vie et celle de ses équipiers. Car le chef de la mafia arménienne, l’obsédé des pieds, Margos, est après eux et qu’il a récupéré leurs identités auprès de la fuite du Trésor Public. Et à côté de Margos, même Armadillo fait enfant de coeur. Il n’hésite pas à enfoncer un couteau dans la nuque d’une fille qu’il détient, comme ça, pour marquer son territoire auprès de la ST. Sait-il que ce sont eux qui ont volé son argent ? C’est peu probable. M’enfin les risques s’accroissent au fur et à mesure du rapprochement. Sans oublier le tenace Dutch, qui se doute de quelque chose (et qui est sur la bonne voie) et qui en parle, entre deux portes, à Aceveda, qui ne semble plus surpris que ce que j’aurai cru. Mais qui décide de faire lui-même son enquête. Tout en prévenant la ST que leurs ID ont été données à la mafia arménienne par la fuite du Trésor. Il fait là son boulot de Capitaine : protéger ses hommes, tout en gardant l’oeil ouvert sur leurs agissements. Et ce n’est pas comme si la ST avait été particulièrement angélique depuis son arrivée.

Donc voilà la ST avec Aceveda, Dutch, le FBI, et la mafia arménienne sur le dos. La solution de Vic : déplacer l’argent à Las Vegas, avant qu’Aceveda ne le retrouve. Surtout que l’argent, qui devait être placé dans de l’immobilier, ne le sera plus. De l’argent inutilisable, donc.
Mais ils s’y accrochent, à ce pognon. Celui-là même qui leur a causé tant de soucis, qui a coûté la vie d’O’Brian, alors qu’il n’y était pour rien, et qu’ils ne peuvent même pas dépenser, sous peine de se faire repérer par tout le monde (mieux vaudrait le FBI que Margos, ceci dit).

L’avidité de Vic est sans borne. Son absence presque totale de sens moral le pousse à monter et à mettre en pratique des plans plus cruels les uns que les autres. Pour exemple, sa gestion du "problème Tavon". Déjà, aider son pote le boulet Shane à se débarrasser des preuves, c’est une première étape dans le total disrespect pour sa profession. Mais on le savait depuis longtemps. Non, la deuxième étape est beaucoup plus froide, immonde et radicale : il décide de faire croire à Tavon, sur son lit d’hôpital, que celui-ci a frappé Mara lors de sa bagarre avec Shane. Bien sûr, c’est totalement faux. Mais il ne s’arrête plus depuis longtemps à ce genre de considérations. Il s’approprie même l’aide de Lem, qui depuis qu’il a appris comment Tavon avait fini à l’hôpital, s’est rapproché de lui. Voici donc Vic, des plus déterminés, en train de rappeller à Tavon que s’il fait une déposition, Mara sera obligée d’en faire une... Tavon, qui est un type bien (il a le sang chaud mais c’est un type bien), se met à pleurer en apprenant qu’il a frappé Mara. Il ne s’inquiète pas pour lui d’abord, mais pour le bébé et elle. "Tout est ok maintenant, lui dit Lem, bouleversé par ces larmes.
 Mara a saigné pendant quelques jours quand même..., rajoute Vic."
Là, c’est la goutte qui fait déborder le vase. Lem est proprement dégoûté (tout comme nous), par cette phrase, inutile et cruelle : Tavon avait déjà montré qu’il était effondré bien avant que Vic n’en rajoute une couche avec une fausse histoire de saignement. Vic touche le fond.

Seul Lem semble avoir conservé un minimum de raison et de sens moral. Vic et son toutou, Shane, continuent à faire comme s’ils avaient encore le contrôle sur tout ce qui leur arrive. Pourtant, il suffit d’avoir un cerveau pour comprendre que cet argent est leur ennemi le plus dangereux. Se débarrasser de l’argent est la seule chose raisonnable qu’il leur reste à faire. Pourtant, aucun d’entre eux, excepté Lem, n’y pense. C’est pourquoi, dans une scène poignante, Lem décidera de prendre les devants et de partir avec la fourgonnette pour faire brûler les billets à l’endroit même où la ST avaient brûlé le cadavre de O’Brian. Evidemment, Vic devinera où il s’est rendu, et s’en suivra une scène pitoyable dans laquelle Lem, désespéré de voir que personne ne comprend pourquoi il faut brûler ces billets, dira :"Vous êtes ma seule famille. Je ne veux pas vous voir partir en prison." Shane pétera un câble et pointera son arme sur Lem, à la grande surprise de Vic. Lui, Shane et le barbu finiront par lui sauter dessus et par se battre avec lui pour l’empêcher de mettre au feu le peu qu’il reste (il a quand même liquidé deux caisses entières le Lem).

A Farmington, Claudette découvre qu’une District Attorney, toxico, a négocié les peines de certains crimimels en échange de dope. Elle voudrait que cette affaire soit révélée au Maire et que tous les dossiers vus par ce procureur soit rejugés. Aceveda s’y oppose formellement. On peut ainsi voir où commence et où s’arrête la conscience professionnelle de ces deux personnages. Claudette pense à l’innocent qui est en prison à cause de cette junkie ; Aceveda pense à tous les délinquants qui risquent d’être relâchés.