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Enterprise
4.02 - Storm Front, Part II
Uchronie d’une mort annoncée
dimanche 24 octobre 2004, par
Après une première partie mollassonne, je ne m’attendais pas à grand chose dans ce "Storm Front, part II" mais pourtant l’épisode a quand même réussit l’exploit de me décevoir.
Débarassons-nous tout de suite de la seule chose qui m’a vraiment plus. Je veux parler du pré-générique façon document d’époque qui nous montre pêle-mêle des images de troupes nazies défiler dans les rues de NY, Hitler posant devant la Statue de la Liberté ou encore les drapeaux nazi et américain unis sur le même étendard. L’espace de ces bréves images évocatrices, le télespectateur est saisi par ce qu’aurait dû être le véritable enjeu mis en avant par cet épisode. Malheureusement ça ne sera pas le cas et ce prégénérique ne fait que renforcer notre frustration.
Car à quoi a-t-on affaire ici ? A une histoire sans impact qui nous récite les péripéties convenues qui permettent au scénario de se dépétrer du foutard temporel dans lequel il s’était englué depuis maintenant 3 saisons. En bref, une tentative de sauvetage désespérée par Many Cotto, le nouveau show-runner, d’une storyline à la dérive dont Messieurs Berman et Braga n’en connaissaient ni les tenants ni les aboutissants.
Méthode employée : le DEMTMSP "le deus ex machina temporel et même qu’il est super prévisible". En effet, il était très facile de deviner que l’Histoire ne retournerait à la normal qu’après la destruction de la machine temporelle que construit Vosh et ses acolytes (vu que l’inspiration n’a pas était souvent le fort de la série jusqu’ici).
Et ne cherchez pas une relation de cause à effet là dedans : les intrigues temporelles ont toujours été un bon alibi pour qu’un scénario raconte n’importe quoi. Comme s’il suffisait ici qu’Archer mentionne la théorie de "l’oeuf ou la poule" pour faire acquiescer le téléspectateur.
Reste à s’intéresser à ce qui se trouve entre le générique et cette pirouette de conclusion avant d’en venir à la sombre escroquerie ultime que nous livre la série.
Qu’avons-nous en garniture ?
D’abord, on nous sert le passage obligé de la méfiance pouvant exister entre deux alliés de circonstances, ici entre l’extraterrestre Vosh et le commandant nazi. Un petit jeu de pouvoir qui se termine comme convenu par l’exécution de méchant nazi par le méchant extraterrestre. Toujours utile ce genre d’extension de scénario pour combler 45 min.
La seule question laissée en suspens dans la première partie concernait le rôle de Silik dans ce scénario. Alors, on est pas sûr, mais les scénaristes non plus je crois, mais il semble que le Suliban avait pour mission de voler les plans de la machine temporelle pour permettre à son big boss de pouvoir physiquement voyager dans le temps et pas seulement apparaître en ombre chinoise holographique. Ca c’est de la révélation !
Pour arriver à ses fin, il s’infiltre donc dans la base de Vosh, vole les plans puis pour s’enfuir prend la place de Trip peu avant que celui-ci ne soit libéré avec Travis par les aliens nazis. Comment Silik a pu savoir qu’ils allaient être libérer : ça on ne le sait pas mais les scénaristes non plus je pense. Bref Silik rejoint l’Enterprise sous les traits de Trip... pour ce faire démasquer comme un bleu après une petite oscultation de notre bon docteur Phlox.
Ni une ni deux, Archer et Silik se trouvent des intérêts communs pour arrêter Vosh et sa clique dans leur tentative de retour dans leur époque. Ils s’infiltrent donc tout deux dans la base après avoir aligner quelques boshs sur le chemin, non sans l’aide des nouveaux amis terriens qu’Archer s’était fait dans l’épisode précédent.
Archer désactive le bouclier de la base permettant ainsi à l’Enterprise de la détruire et d’éviter ainsi que Vosh ne retourne chez lui.
Mais coup de théatre : entre temp,s Silik est abattu et meurt en regrettant ne pas avoir été tué dans sa lutte contre Archer. Que c’est beau l’amitié entre ennemis.
Et c’est maintenant que j’en arrive à la sombre escroquerie que nous révèle ce final d’épisode. Ce n’est pas une opération de sauvetage de la trame principale de la série qui fut confiée à Many Cotto mais plutôt une mission de sabordage pure et simple. Car en effet avec la destruction de la machine temporelle, la Guerre Froide Temporelle semble sur le point de se conclure et la dernière scène avec Daniels semble bien confirmer que l’on en attendra plus jamais parler. (impression confirmée par les interviews de Berman et Braga).
Se débarasser ainsi d’un coup de pichenette de la trame mythologique de la série, voilà ce que je qualifie de foutage de gueule le plus total.
Mais le pire c’est que je ne suis même pas en colère. La seule chose que je ressens c’est la plus complète indiffférence devant ce massacre. Car, oui, il faut bien dire qu’il n’y a pas grand intérêt à se soucier d’une trame narrative si ses créateurs ne savent même pas où ils vont et que surtout ça les fait ch*er plus qu’autre chose.
Soyons heureux d’apprendre que, au moins maintenant, l’insignifiance de cette trame se retrouve dans l’oubli. Et puis tiens, on s’en fiche également de ne pas savoir en fin de compte qui se cachait derrière l’ombre chinoise du boss de Silik introduit dans le pilote : les scénaristes ne le savent pas non plus, so... who cares ?
Episode à Warp 2 (sur 5)
L’épisode se débarrasse sans classe ni panache de la trame mythologie de la série devenue bien encombrante. Frustration ou soulagement ? A vous de voir. Ce qui est sà »r c’est que la série nous fait une nouvelle fois preuve de son immense manque de maîtrise narrative que la second moitié de saison 3 avait pourtant partiellement réussi à nous faire oublier. Le retour sur Terre est douloureux.