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Enterprise
4.03 - Home
Viens à la maison, y’a les Vulcains qui chantent !
mardi 26 octobre 2004, par
Après la purge que constitua le diptyque Storm Front, la quatrième saison part sur des bases un peu plus solides. Comme toujours avec Enterprise, le jeu préféré des trekkies reste « mais de quel épisode se sont-ils encore inspirés cette semaine ? ». Home se compose d’une bonne grosse louche de Family (TNG 4x02) accompagné d’une bonne rasade de Amok Time (TOS 2x01), le tout saupoudré de quelques paillettes de Homefront / Paradise Lost (DS9 4x11-12).
Après quasiment un d’absence pour cause de sauvetage de l’univers dans l’Etendue Delphique, l’équipage du NX-01 retrouve enfin la Terre. Archer & co. y sont accueillis comme de véritables héros.
Après le traumatisme que constitua l’expérience Xindi, cet épisode de « respiration » (ce qui n’a rien de péjoratif) s’intéresse à la réaction des membres de l’équipage, à l’instar du déjà cité Family qui succédait à la bataille de Wolf 359 (constitué du célèbre cliffhanger durant lequel le capitaine Jean-Luc Picard se voyait assimilé par les Borgs).
> Archer est atteint du syndrome « Go Climb A Rock » aussi connu sous le nom de « Kirk at Yosemite »
Notre capitaine n’arrive pas à se faire à sa popularité soudaine (il a plus de lycées à son nom que Zefram Cochrane !!), d’autant que dans le même temps, les représentants Vulcains sur Terre lui reprochent durement les méthodes employés dans l’Etendue Delphique. Erika Hernandez, une ancienne camarade de l’Académie, et accessoirement ancienne amante, lui apprend que le NX-02 Columbia est prêt à être lancé… et qu’elle en sera le capitaine. Archer, toujours marqué par les derniers mois, lui conseille d’armer
lourdement son vaisseau.
Pour se changer les idées, Archer part donc faire de la varappe (ça fait plus classe que d’écrire « escalade » non ?). Mais il est vite rejoint par Erika, l’une des rares terriennes à ne pas s’être mariée « avant la fin du monde ». Archer reste froid, limite goujat. Il faut dire que même au milieu de la nature, ses cauchemars sont remplis de Xindi Reptiliens. Archer en vient à se confier à Erika : ses nouvelles pensées protectionnistes le tiraillent. Il en vient à comprendre les Vulcains, dont les vaisseaux ont toujours plus servis à défendre leur planète plutôt qu’à explorer l’espace. Erika, qui doit écouter en boucle « Always look at the bright side of life », lui rappelle que la vie est belle, que les oiseaux gazouillent, que l’herbe verdoie, que l’eau ça mouille… bref, vu qu’ils sont maintenant tous les deux capitaines, ils peuvent faire des cochoncetés tranquillement sans craindre les problèmes inhérents à la hiérarchie.
A la fin de la dernière séance de débriefing, le représentant vulcain félicite finalement Archer.
L’évolution de Jonathan Archer se poursuit toujours aussi finement. Comme le lui a dit Silik dans l’ épisode précédent « You’ve changed Captain… ». Oui, Archer a changé. Au contraire d’un Picard qui a subit les évènements (et qui peut tout au plus se reprocher de ne pas avoir opposer suffisamment de résistance), Archer est lui pleinement responsable de se ses actes, de ne pas avoir pu sauver un vaisseau Vulcain, d’avoir mis en péril un vaisseau alien pour réparer les moteurs de l’Enterprise, d’avoir littéralement torturer des prisonniers…
Cet examen de conscience était nécessaire. Archer 3.0. pointe doucement son nez, tout comme Archer 2.0 (aka Jack Bauer in space) avait insidieusement fait son apparition dans l’Etendue Delphique.
Cette initiative est toutefois handicapé par son traitement trop court, critique qui sera récurrente dans cette review.
> T’Pol a piqué les fringues d’Alizée !
T’Pol est décidé à demander son incorporation dans StarFleet mais profite de sa permission pour aller voir sa mère, T’Less, sur Vulcain. Elle invite Trip à venir avec elle, en tout bien tout honneur, l’ingénieur du NX-01 n’ayant plus aucune famille à retrouver sur Terre.
La mère et la fille découvrent très vite les secrets qu’elles ont l’une pour l’autre : T’Less comprend que sa fille a fait schlika- schlika avec Le Boulet, tandis que T’Pol apprend que sa mère a du démissionner de son poste au Haut Conseil Vulcain pour protéger sa fille après le scandale du monastère de P’Jem (cf The Andorian Incident 1x07).
T’Less n’en veut pas à T’Pol, mais l’inverse est moins vrai. Et quand Cass, le « fiancé » de T’Pol revient à la charge (cf Breaking the Ice, 1x08), T’Pol accepte finalement le mariage arrangé de longue date pour permettre à sa mère de retrouver son poste. De plus, Cass promet à T’Pol de la laisser rejoindre StarFleet après un an passé sur Vulcain. Sur le point de perdre sa vulcaine bien aimée, le pauvre Trip lui avoue clairement ses sentiments, qui s’avèrent être partagés. Mais à son grand dam, T’Pol se résout à faire son devoir. Juste avant le début de la cérémonie, elle donnera un dernier baiser (sur la joue) à Trip.
Point positif : T’Less est jouée par Joanna Cassidy (la mère de Brenda dans Six Feet Under).
Point négatif : T’Less est jouée par Joanna Cassidy !
En effet, alors que Cassidy paraît crédible sous le maquillage vulcain (ce qui n’est pas donné à tout le monde), elle joue en revanche assez mal la légendaire sobriété des disciples de Surak. Il est assez saisissant de voir à quel point les interprétations de Cassidy et Blalock sont proches alors que Blalock joue (mal) une vulcaine qui ne contrôle plus ses émotions à la perfection ! Non pas que T’Less passe pour être jouée par Marthe Villallonga, mais ce n’est pas demain que Leonard Nimoy ett Mark Lenard se feront voler leur statut de figures vulcaines ultimes.
Du côte de Ross & Rachel… euh… on me fait signe que ce n’est pas un épisode de Friends mais bien Star Trek Enterprise… du côté de Trip et T’Pol donc, là aussi les personnages connaissent une évolution notable dans leurs relations. Si jusque là elle pouvait paraître assez artificielle, coincée entre une attaque Xindi et une anomalie spatiale, elle paraît ici assez touchante. Et il n’y a pas de mystère : c’est bien la première fois qu’un épisode consacre autant de temps à leur amourette. Bien que la situation ne soit pas exactement la même, on se prend à reconstituer l’histoire de Sarek et Amanda (les parents de Spock).
Faisons un peu de prospective cohérente : si T’Pol et Trip finissent par former un couple, il ne devrait pas avoir d’enfants puisque Spock est censé être le premier métisse vulcain/humain. De plus, Spock était le premier vulcain à intégrer StarFleet… Manny Cotto va-t-il jouer sur les mots en précisant que T’Pol intégrera StarFleet sans passer par la case Académie ?
Mais on ne va pas bouder notre plaisir : c’est toujours sympa de revoir Vulcain !
> Phlox se prend pour un poisson bulle
Dernière story-line de l’épisode, et malheureusement celle traitée le plus rapidement : le réflexe xénophobe post-traumatique. Alors que Phlox décide de passer sa permission sur la Terre, Malcolm Reed le prévient que depuis l’attaque Xindi les Terriens ont tendance à mettre tous les extra-terrestres dans le même sac. Phlox, qui a déjà passé plusieurs années sur Terre auparavant, passe outre et fait la tournée des bars avec Reed et Mayweather (Travis ne boit pas : c’est lui qui conduit !). Et ce qui devait arriver arrive : un pochtron provoque les officiers de StarFleet, ces « traîtres qui fricotent avec les aliens ». S’en suit une bagarre de bar digne de Bud Spencer & Terence Hill. Mais c’est Phlox qui met un terme à la baston dévoilant un don caché : il fait littéralement gonfler son visage (remember l’allergie de Coluche dans Banzaï !… on les références qu’on peut !).
Voir ensuite Phlox (l’extra-terrestre le plus sympa depuis Mork !) expliquer tout penaud à Hoshi qu’il ne redescendra plus sur Terre dans l’immédiat est une image à première vue anodine mais en fait assez insoutenable.
Enterprise poursuit son analyse de « l’Amérique post-11 Septembre ». La réaction des terriens rappelle bien évidemment le sentiment d’une partie des américains et leur paranoïa sécuritaire. Là aussi, le trekker averti reconnaîtra en partie le racisme envers les métamorphes dans Deep Space Nine.
Ce thème tout à fait intéressant, et des plus légitimes, aurait mérité un épisode à lui seul. Il paraît peu probable qu’il soit exploré plus avant dans l’immédiat mais il a tout de même le mérité de ne pas avoir été écarté.
De quoi devrait parler Star Trek idéalement ? De notre monde.
Enterprise à Warp 3,5 sur 5
Vous cherchez une p….. de bonne série de SF ? Regardez plutôt Battlestar Galactica (2004), avec des vrais morceaux de Ronald D.Moore dedans !