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3.06 - University
Un parallèle amer
Université
mercredi 9 avril 2003, par
Les Soprano reste inévitablement une série où les personnages secondaires, très bien travaillés on une grande importance. Ainsi, il arrive assez souvent que la série décide de s’arrêter plus particulièrement sur certains personnages, "fermant" ainsi un arc, ou racontant parfois une histoire à par entière.
Cet épisode, plus particulièrement est centré sur deux personnages Meadow, la fille de Tony, dont les études à la faculté semblent se dérouler normalement, et Tracy une employée du Bada-Bing, ayant soudainement envie de se rapprocher de Tony depuis que celui ci lui à donné un coup de main.
Le parrallèle peut sembler assez étrange à première vue, puisque les deux personnages n’ont pas vraiment de point communs.
On à d’un côté Meadow, très amoureuse de Noah, son petit copains (le même qui s’est fait renvoyé par Tony sous prétexte qu’il était noir.) Ceux-ci sont très liés et leur relation est un peu celle du "couple amoureux idéal" entre la gentille fille et son copain très compréhensif. Ils passent même à l’acte durant l’épisode. Il est d’ailleurs assez sympathique de voir que ce ’passage obligé’ de la première fois, très souvent traité dans les séries, en long, en large et en travers (cf "That’s 70’s Show") est rapidement zappé au profit de l’intrigue. D’ailleurs ce passage est plus sous entendu dans une scène, assez marrante, de discussion entre Meadow et sa mère que dans les images elles-mêmes.
Mais, l’histoire va rapidement déchanter, en partie à cause de la camarade de chambre de Meadow. N’ayant jamais quitté sa campagne natale, celle-ci pète complètement les plombs à se retrouver dans une ville aussi stressante que New-York. Elle déprime, prend le tic de s’arracher les cheveux, ou péte les plombs en voyant un SDF dormir dans la rue. Les efforts de Meadow et de Noah ne serviront pas à lui faire retrouver le moral. Au contraire, tout cela va plomber leur couple. Noah, estimant que Meadow est une fille "trop négative", va la larguer sérieusement, mais efficacement.
Si, cette histoire paraît assez "ado" dans son résumé, le tout passe bien, il n’y a pas les rajouts pénibles habituels (violons, larmes, etc...) juste des bons acteurs et des bons dialogues.
De l’autre côté, il y a Tracy, danseuse aux seins nues, déjà mère d’un petit garçon, qui emprunte de l’argent à Sylvio pour se faire refaire les dents, et n’a que 20 ans. Son envie d’ "être ami" avec Tony semble d’autant plus naïve que celui-ci affiche dès le départ une certaine distance, flairant déjà une possible catastrophe. Tony à déjà ses propres soucis, sa propre fille, et sa propre "danseuse" attitrée.
On comprend d’ailleurs assez vite les liens qu’il y a entre le monde du Streeptease, la prostitution et la mafia. Chaque mafieux semble posséder une fille attitrée avec laquelle il entretiens des rapports sexuels, et tout lien "amical" semble généralement exclu. Tracy est d’ailleurs enceinte de Ralph Cigaretto, le mafieux fan absolu de "Gladiator", assez cinglé pour éborgner le videur de la boite suite à un jeu de force.
Le personnage de Ralphy qui avait été esquissé et introduit dans les autres épisodes apparait sous son jour le plus clair : fier de lui, violent, je m’en-fouttiste : voir Tracy se faire tabasser par Sylvio le fait marrer. Celle-ci, complètement à l’Ouest, est certaine que la nouvelle de sa grossesse va le faire changer. Lui, lui donne quelques espoirs avant de se foutre méchament de sa gueule, estimant qu’il ne va pas quitter la riche veuve qu’il vient d’épouser pour une danseuse dont l’enfant "grandira et deviendra une suceuse de queue comme sa mère".
La fin de l’épisode se termine violemment. Tracy ayant frappé Ralphy celui-ci va la bourrer de coup de poing jusqu’à ce qu’elle meure. Agacé devant le cynisme de Ralphy qui lui affirme "que ce n’est pas de sa faute si elle est morte en glissant", Tony à un sursaut (de colère ou d’humanité, on appellera cela comme on veut) et le vire du gang après l’avoir méchament rossé. Le lendemain, chez sa psy, il expliquera qu’il est tracassé car un jeune garçon est mort et "qu’il n’avait que 20ans."
La fin de cet épisode ne laisse pas indifférent. D’abord parceque si l’on voit de l’humanité derrière le personnage de Tony Soprano, il n’en est pas de même avec Ralph Cigaretto, personnage au cynisme assez malsain. De plus, une sorte de parrallèle s’entame entre Meadow et Tracy, les deux ayant 20ans, et entretenant (ou tentant d’entretenir) un rapport père/fille avec Tony.
L’épisode nous laisse volontairement avec une certaine amertume, dont on à du mal à se détacher ! Un bon épisode que l’on pourrait continuer à décortiquer avec loisir.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires